C’est malheureusement un fait qui se vérifie chaque semaine : la Game Cube se vend mal chez elle ! Les chiffres ne mentent pas, la Game Cube totalise moins de 600 000 consoles vendues depuis le début de l’année, alors que son concurrent direct répondant au doux nom de PS2 atteindra prochainement les 2 millions. Quels sont donc les facteurs explicatifs de ce dédain des japonais pour Nintendo ? Quel est l’avenir de la marque sur son propre marché ?
L’ère Famicom / Super Famicom : Nintendo au sommet de son triomphe.
On se souviendra de ces deux consoles comme l’avènement de la marque aux lettres rouges. 18 ans d’âge aujourd’hui, la Nintendo Entertainment System fait pourtant l’effet d’une bombe a son arrivée dans les années 80. Avec sa cubique 8 bits, Nintendo réinvente le concept de jeux vidéo au japon grâce aux cartouches interchangeables, mais les rend également abordables à tous, et dévoile enfin à la face du monde le talent de ses équipes de développement. Dès cette époque Nintendo devient leader incontesté et incontestable des consoles de salon au Japon.Viennent les années 90 et l’époque Super Famicom ne fera que conforter cette suprématie. De 1990 à 1996, et comme pour la NES, Nintendo appuie encore et toujours sa stratégie sur ses fidèles mascottes que sont Mario, Zelda, Metroid, Donkey Kong, … les Japonais en sont friands, Nintendo se frotte les mains après visionnage du solde de son compte bancaire !
Le géant japonais bénéficie également d’un soutien sans conteste de la part de ses fidèles vassaux, les éditeurs tiers, à commencer par Capcom, Konami, et Square qui livreront de nombreuses perles sur les 2 consoles de la firme. SEGA tentera de suivre ce modèle par 2 fois, avec la Master System et la Megadrive, mais bien que ces consoles rencontrent un succès certain aux USA et en Europe, jamais elles ne parviendront à inquiéter outre mesure Nintendo au Japon.
Le modèle Nintendo est sans faille, le succès est colossal, Nintendo connaît son heure de gloire, et personne ne peut alors prévoir que l’avenir va sensiblement s’assombrir.
L’ère PlayStation : Avènement d’un leader inattendu.
Sony a triomphé pour maintes raisons, mais il y en a une qu’on oublie souvent de mentionner : l’effet de surprise ! Personne n’aurait pu prévoir que le roi Nintendo pouvait perdre son trône, et ainsi personne n’a vu venir Sony et sa désormais légendaire PlayStation. Sony n’était pas attendu, tant par Nintendo que par les joueurs nippons, et a juste titre d’ailleurs, puisque Sony était alors nouveau sur le marché des jeux vidéos, et n’en avait d’ailleurs qu’une connaissance limitée. Et surtout comment pouvait-il décemment espérer ne serait-ce qu’ébranler cette hégémonie que Nintendo avait mis presque 20 ans a bâtir !Mais comme le proverbe le dit si bien : tel est pris qui croyait prendre ! Nintendo en retard sur le planning de développement de sa nouvelle console, ou trop confiant dans la suprématie du parc installé de sa triomphante 16 bits, perd un temps précieux et laisse Sony arriver tranquillement sur un marché tout frais, celui des 32 bits.
La rupture N64 : le roi est mort, vive le roi !
Lorsque Nintendo réagit enfin, il est pour ainsi dire déjà trop tard, la PlayStation bénéficie déjà d’un beau succès, et le Japon, patrie vidéo ludique de Nintendo , cède à l’engouement fort rapidement. A cela s’ajoute de mauvais choix stratégiques, le plus gros étant le choix cartouche plutôt que CD .L’ogre Nintendo est trop gourmand et souhaite conserver les miraculeux et très rentables royalties générés par ce format. Cela aura alors une conséquence dramatique, les éditeurs tiers se détournent de Nintendo au profit de Sony. Mais le plus dramatique de ces revirements de bord reste probablement le départ de Squaresoft. Le virtuose des RPG, type de jeux extrêmement en vogues au Japon, et véritable poumon économique pour Nintendo avec sa série des Final Fantasy vendue par millions, tourne le dos à Nintendo et stoppe le développement du jeu qui aurait à lui tout seul pu changer l’équilibre des forces. FF VII sortira finalement sur PlayStation, et lui et ses suites rencontreront le succès qu’on leur connaît.
De même, dû au manque d’éditeurs dévoués à la cause 64 bits de Nintendo, certains types de jeux très populaires font cruellement défauts, ainsi fini les jeux de castagne, de course automobile, d’aventure... Nintendo ne peut seul combler tous les vides dans sa ludothèque. Le piège se referme doucement.
Nintendo est alors très seul mais ne peut plus pour autant faire machine arrière, et de nouveau adopte une stratégie basée sur ses licences à succès et qui a fait sa renommée. Malgré un énorme succès des Marios, Zeldas et compagnie, les jeux se vendent proportionnellement au parc de N64 installée, et celui-ci est sans comparaison avec celui de la 32 bits de Sony.
En quoi Sony a-t-il fait la différence ? Eh bien Nintendo ne va pas prêter attention a l’émergence d’un nouveau marché, que Sony lui s’acharne à développer à coups d’opérations marketings savamment orchestrées. Bien que d’une qualité incontestable, les blockbusters de Nintendo ne répondent pas aux attentes de cette nouvelle catégorie de joueurs, les 20-30 ans, et Nintendo perd alors une belle part du gâteau, et par la même occasion sa couronne de roi !
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