3DS : entre doutes et espoirs

C'est sans compter une augmentation significative des jeux, passant d'une fourchette de 29/49€ à 49/59€. En se basant encore sur les prix des jeux à travers le temps, on constate que l'inflation les a moins concerné et que le tarif que l'on peut attendre se situe autour du prix pratiqué aujourd'hui sur les jeux DS. Nintendo gonfle donc à nouveau les prix. De plus, au temps de la dématérialisation (avec bien sûr son lot d'inconvénients), le prix des jeux sur les plate-formes de téléchargement a plutôt tendance à baisser. Apple sur iPhone/iPod touch, ou Steam sur PC, ont ouvert la voie à des jeux 'bon marché', pour une fourchette large de 0,79€ à 20 euros. Peu importent les raisons de cette amplitude entre le circuit traditionnel et digital, les faits sont là : un jeu 'portable' à 60€ est une aberration. Sur DS, les jeux cartonnent chez le grand public mais à part les Mario Kart et Pokémon, les jeux qui se vendent par palette sont les 'petits prix' (de 10 à 25 euros). Pas sûr dans ces conditions que des jeux 3DS trouvent preneur par millions.


Exemple d'un prix de jeu 3DS chez Amazon
Nintendo pourra bien sûr communiquer sur les nombreux avantages de la 3DS, parler au grand public de la 3D sans lunettes, mais il faudra toutefois compter sur des concurrents d'un nouveau genre comme l'iPhone et l'iPod touch dont le modèle d'entrée de gamme est à 239€, soit 10€ de moins que la 3DS, et pour un hardware bien plus puissant et des fonctionnalités tout aussi intéressantes (mais pas forcément comparables). Ce qui est comparable, par contre, c'est certains titres qui seront présents sur plusieurs plate-formes : Asphalt GT et Rayman sont par exemple à 3,99€ sur l'App Store et à 59,95€ sur Amazon pour la version 3DS. Mêmes jeux, simplement adaptés aux spécifications des supports, mais prix 15 fois plus élevé sur 3DS. Certes, il ne s'agit que d'exemples mais ils sont révélateurs d'un triste constat : la 3DS est destinée à être une machine à forte marge pour les éditeurs de jeux.

Capacités limitées mais prometteuses

La 3DS est clairement l'héritière de la DS. Le design ressemble logiquement à la DSi étant donné que Nintendo a gardé le double écran. Au petit jeu des différences, il faut souligner l'écran du haut plus large et c'est réellement appréciable. Même si sa résolution est faible, la taille de l'écran est très bonne pour jouer. Le Circle Pad vient également faire son apparition pour davantage de précision en jeu. Le résultat est très bon, enfin finie la vieille croix directionnelle peu précise. Sa finesse est étonnante et sa prise en main immédiate. On regrettera peut-être qu'il n'offre pas une fonction 'clic' comme la manette Xbox.


La Nintendo 3DS dans sa version finale
Concernant les graphismes, la 3DS est ce que l'on peut qualifier de DS bourrée aux amphétamines. Ce n'est pas un monstre de guerre mais le saut technologique avec son aînée est appréciable, même sur les jeux les moins beaux. Pourtant, il ne faut pas se voiler la face car Nintendo ne cherche pas la puissance à tout prix. C'est un vieux débat depuis que Nintendo a décidé de ne plus jouer dans la course aux graphismes. Depuis la DS et la Wii, Nintendo a clairement fait comprendre que cette course était d'un autre temps et qu'ils souhaitaient se concentrer sur d'autres innovations. C'est louable et parfaitement efficace pour toucher le grand public mais cette philosophie a également un revers de taille : la pérennité de la console est réduite car la comparaison avec d'autres supports tourne rapidement en défaveur des consoles Nintendo. Sur la génération actuelle (DS), Nintendo n'en a pas souffert et la DS a cartonné (même si elle connaît tout de même un essoufflement ces derniers mois). Pour la Wii, on se demande bien comment Nintendo va encore tenir ne serait-ce qu'une année...

La 3DS n'échappera pas à ce phénomène mais certainement dans une moindre mesure. Les graphismes que nous avons pu voir sont de bonne facture et promettent de très bons jeux ; pourtant ils montrent aussi les limites de la console. Un jeu comme Resident Evil Mercenaries est très joli, mais en deçà des de certains titres iPhone (Infinity Blade, Asphalt GT, Nova). La 3DS est peut être déjà dépassée par un téléphone, alors qu'en sera-t-il dans 3 ans ? D'un autre côté, tous les jeux iPhone ne se valent pas, et le Resident Evil 4 sur iPhone est largement moins bien abouti techniquement que RE Mercenaries. Ce titre, avec Kid Icarus, sont clairement les plus beaux jeux 3DS et augurent du meilleur. N'oublions pas également que la PSP2 devrait être présentée très bientôt et que sa puissance devrait dépasser tout ce qu'on connaît sur une plate-forme mobile. Sony exagère sans doute, le public n'a pas besoin d'une PS3 portable. Nintendo estime avoir coupé la poire au bon endroit. Espérons que ce choix soit judicieux et que les joueurs n'en souffriront pas trop vite. Nul doute cependant que la 3DS en a sous le capot, peut-être pas suffisamment techniquement pour tenir 10 ans, mais suffisamment pour impressionner pendant 3 à 5 ans.


Resident Evil n'a pas la même classe sur 3DS que sur iPhone !
Etant donné que Nintendo a choisi un compromis de puissance, on aurait pu espérer que ce choix technique permette de conserver une autonomie importante... Normalement réputé pour des batteries longue durée, Nintendo a annoncé que la 3DS devra se contenter de 3 heures (en 3D) à 5 heures (sans la 3D activée), 8h en jeu DS normal. Pour mémoire, la Nintendo DS avait plus de 10h d'autonomie. C'est donc un sacré choc mais finalement relativement normal si on se réfère à l'autonomie d'un iPhone ou d'une PSP en jeu.

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