Dossier
La série des Castlevania et la firme Nintendo ont toujours été intimement liés. Toutes les générations de consoles jusqu'à présent ont eu le bonheur d'accueillir la saga dans ses lettres de noblesse. Aujourd'hui, la série semble tourner en rond et malgré des bruits de couloir aucun épisode ne daigne investir la plus cubique des consoles. Les épisodes GBA certes excellents n'auront pas eu d'autres effets que d'attiser l'impatience des joueurs de salon. Que s'est-il vraiment passé ? Castlevania est-il un nom que les Nintendophiles devront oublier ? La série va-t-elle s'éteindre comme une apparition de fantôme écarlate dans le château des Carpates ? Focus sur un monument du jeu vidéo en silencieuse décrépitude et surtout péril.
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Castlevania ou l'exemple d'un jeu culte immortel
Nous autres, joueurs de GameCube, avons eu la chance de parcourir des jeux extraordinaires comme Metroid Prime, F-Zero, Mario Sunshine... Cependant, il y a moment où l'on se tourne vers le passé et que l'on regarde empreints de nostlagie les heures égrainées dans des "oldies" à la mémoire immortelle. Un nom revient sans cesse en boucle, et c'est le cas de le dire puisque la série elle-même dans son scénario est très récurrente : Il s'agit de Castlevania.Nul joueur ne peut oublier le frisson ressenti la première fois que l'on a pris la manette et que l'on s'est risqué dans l'extraordinaire Castlevania 1. La musique, les graphismes, l'univers... Tout contribuait dans ce jeu à capter l'attention du joueur pour son plus grand plaisir. Mais ce qui faisait de Castlevania un chef d'œuvre ce n'était pas la réalisation technique qui n'avait d'ailleurs pour l'époque rien de surprenant. Retenez un seul mot, car c'est lui et lui seul qui a fait que la série à traversé le temps : L'ambiance. Extraordinaire, et peut-être même jamais égalée encore aujourd'hui. 6 niveau, 2 h de jeu, mais dont on ne se lassera jamais de (re)faire à l'infini. Certains joueurs aujourd'hui s'amusent à battre le record de vitesse mondial !
Le second opus a gravé d'une encre indélébile la marque qualitative de la saga. Toujours sur consoles Nintendo s'il vous plait. Même constat pour Dracula's Curse, le troisième épisode. Sur Super Nintendo, Castlevania 4 et ensuite le 5 ont une fois de plus point déçu leur public. Le quatrième épisode est d'ailleurs encore à ce jour sans doute l'un des plus fabuleux soft sorti sur une 16 bits. Et avec du recul, même les épisodes sur N64 ne sont pas si mauvais que ça. Pas à la hauteur des anciens, mais on avait tout de même droit à "son" Castlevania. D'une façon générale, on peut dire que le mot Nintendo est rattaché intimement à la série de Konami qui n'a à en point douté non seulement laissé ses traces mais également participé à la réussite de Nintendo. Les meilleurs softs pour la meilleur machine. Ca à même été plus loin : Une certaine publicité officielle de la Nes exposait fièrement Castlevania aux côtés de Mario et Zelda !
Que s'est-t-il donc bien passé pour que la série s'éteingne sur la console de Nintendo ? Car le succès de Sony n'explique pas tout. Et si l'épisode Lament of Innocence est d'une très bonne qualité, on reste tout de même sur sa faim en ce qui concerne la part scénaristique qui tourne sérieusement en boucle. Rien de nouveau, et c'est un mauvais signe pour la continuité ( et quelle continuité ? )
Où sont passé les Belmont ?
Pourquoi les principaux héros de la série comme Richter ou Simon Belmont sont-ils tombés dans les oubliettes ? Où est passé Alucard ? Pourquoi les épisodes sur GBA sont-ils tous trop semblables et récurrents ? Une seule réponse vient directement en tête lorsqu'on se tourne sur ces questions : ce n'est plus la même équipe de développement qui réalise les jeux aujourd'hui. Non pas que les petits nouveaux ne soient pas bons, mais plutôt qu'ils n'arrivent pas à la cheville des maîtres d'antant, qu'ils n'ont pas en priorité la mission de "retranscrire" les petits détails cultes corrolés à l'ambiance.Le plus optimistes penseront que c'est le manque de soin apporté à la saga, le manque de labeur qui fait défaut à la série. D'autres au contraire diront que les vrais génies et créateurs sont partis et que jamais plus Castlevania retrouvera ses grandes heures. En outre, le marché des consoles ne faisant aucun cadeau, la GBA et la PS2 ont été nourris en priorité à louches de sang de vampire au détriment des autres consoles qui ne sont commercialement pas intéressantes pour la saga (dont le GameCube fait donc parti mais aussi avec la X-Box) Disons-le tout net : cet état d'esprit "petit joueur" de la nouvelle Castlevania team (ou plus simplement des dirigeants) n'explique pas à lui tout seul les nouvelles dispositions et changements conduient intrinsèquement dans les nouveaux épisodes. A ce propos, peux-t-on vraiment parler de nouveaux épisodes ? Car la série commence sérieusement à s'étouffer elle même par manque d'inspiration et le cercle vicieux des ventes en baisse risque vraiment de sceller à jamais le sort de l'une des séries les plus inspirées (jadis) de la planète.
Les ventes ne sont pas bonnes en particulier sur la PS2, et bien ce n'est pas étonnant puisque l'épisode n'est pas si bon que ça. On attendait une révolution, nous n'avons eu qu'un très bon tableau de plus à la saveur trop âgée, usée. Il faut une fois pour toute dépoussiérée la série au risque qu'elle termine vraiment son destin dans quelques années. Ceci est loin d'être une idée en l'air. Regardez le destin de Rygar par exemple... Il faudrait un jeu neuf, flamboyant, un héros puissant, viril et très charismatique... Un rythme de jeu effréné... Une prise de risque scénaristique. Un graphisme différent à couper le souffle... La, et seulement dans ces conditions retrouverions-nous peut-être la Saga d'antant !
La prise de risque et le travail effectué à l'époque sur "Symphonie of the Night" prouvent qu'il est toujours possible d'innover, d'inventer de nouveaux horizons. Cependant, il faudrait que les développeurs respectent vraiment la tradition des Castlevania et cessent de produire des jeux au goût trop "marketing". Ceux qui ont condamné à l'époque le Cell Shading de Wind Waker savent au combien aujourd'hui cette prise de risque symbolise quoi qu'on en dise le renouveau et la magnifique créativité toujours vaillante de Big N. L'on peut faire encore de grandes choses (comme dirait Spiderman), il suffit de le vouloir. Alors Messieurs les développeurs, si vous lisez ce passage et que vous avez dans votre firme un traducteur français ;), sachez que les Nintendophiles attendent le coeur rempli certes d'amertume mais surtout d'espoir et de confiance un nouvel épisode digne de ce nom sur leur console fétiche. Lament of Innocence est très bon, mais pour une série transcendentale qui n'a jamais dévoilé rien d'autre que de l'excellent ce n'est plus acceptable. La série est en péril, nous le savons tous. Mais rien n'ai encore joué.
Le coeur des humains battra toujours plus vite que celui des vampires
Au terme de ce petit dossier vous penserez sans doute que, finalement, il ne faut pas remuer ce qui appartient au passé. Certes, mais l'avenir est une nécessité pour apporter aux nouveaux le bonheur et surtout la chance de comprendre pourquoi l'on tombe amoureux des jeux vidéo. Il y a tellement de jeux marketing... Certes certains sont très bons mais les origines du jeu vidéo doivent subsister pas seulement dans les mémoires des jeux émulés. Il doit y avoir une suite, surtout quand une série n'a pas tout dévoilé, tout montré. La marge de créer un Castlevania fabuleux est encore possible !Qui plus est les anciens joueurs Nintendophiles représentent un potentiel d'achat très important. Pourquoi n'avons-nous pas eu ne serait-ce qu'un remake à l'image de Metal Gear Solid : The Twins Snakes ? Il ne reste plus qu'à prier, très fort, pour que le rêve s'accomplisse pour enfin goûter un mets frais, ou même dans une autre mesure un ancien relifté. Mettre de côté ses tendres pensées et oublier un jeu qui a marqué à jamais des générations de joueurs sur Nintendo est une alternative qu'il ne faudra clamer qu'en dernier recours. La saga s'éteindra peut-être avec les années à venir, mais l'inspiration des génies est immortelle alors tâchons de croire au talent d'artistes qui n'ont pas encore tout montré. Simon Belmont restera l'un des plus grand héros de l'histoire du jeu vidéo ; il faudrait simplement veiller à ce que la fiction ne rejoigne pas trop la réalité.
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