Doom Eternal sort sur Switch le 8 décembre : interview exclusive
Deux membres de l'équipe de développement de Doom Eternal sur Nintendo Switch ont pris le temps, en visioconférence depuis les Etats-Unis, de répondre à nos questions concernant la sortie du jeu sur notre console préférée le 8 décembre prochain.
DossierEn ligne avec Panic Button !
Panic Button est un studio de développement situé à Austin, au Texas, fondé en 2007 et reconnu pour ses portages de jeux triple-A, notamment sur Nintendo Switch. Si l'équipe travaille aussi sur des portages de jeux en 4K, c'est en effet surtout pour son travail sur Switch que Panic Button est reconnu chez les fans de Nintendo, qui se passent toujours de ce format avec une Switch contrainte à la haute définition en 1080p au maximum.Ce n'est d'ailleurs sans doute pas une coïncidence si Bethesda a confié à nouveau le développement d'un jeu Doom au studio texan : Panic Button a en effet géré le portage de Doom en 2017, de Doom 3: BFG Edition en 2019, et en parallèle on a aussi retrouvé Panic Button sur le portage Switch de Wolfenstein II: The New Colossus, et Wolfenstein: Youngblood.
Cette année, Panic Button a travaillé sur le portage de deux jeux : Forza Horizon 4 sur Xbox Series X|S, et Doom Eternal sur Nintendo Switch. Et c'est au sujet de ce dernier que nous avons eu l'occasion de partager avec Cody Nicewarner et Travis Archer, les deux membres de l'équipe de développement, non sans préciser que Panic Button ne s'est chargé que de la version Switch : c'est en effet id Software qui s'était chargé pour Bethesda Softworks des autres versions du jeu déjà commercialisées.
Un délai nécessaire pour maîtriser les capacités de la Switch
Quand on leur demande pourquoi un tel délai entre la sortie sur les autres consoles et la Switch, Travis justifie le délai qu'impliquait le portage du jeu d'une part sur une console next-gen, et d'autre part sur Switch : "cela demande du temps d'être familier du moteur de jeu, notre plus grand challenge ayant été de tirer le maximum des capacités de la machine au gré du développement".Pourtant, à les écouter, le développement du jeu a commencé depuis plusieurs années : "la conversation avec les fabricants de consoles a repris vers 2016 : il fallait qu'on établisse une nouvelle relation avec eux, plus dans la collaboration avec les studios".
Il faut dire que sortir un jeu sur Switch, quand les autres versions disponibles ont le bénéfice de la 4K en général et de la claque graphique en particulier, c'est tout sauf évident. C'est une question de compromis... et de travail : "il y a certaines portions du code qui peuvent être optimisées facilement. Et il y en a d'autres qui ne fonctionnent pas bien [sur Switch] et qui nécessitent d'être refaites."
Est-ce à dire que développer un FPS de cette trempe sur Switch, c'est mission impossible ? Pas tant que ça, nous confie Cody : "c'est juste que la machine présente ses propres défis". D'un point de vue graphique, "les machines ont chacune des GPU différents et tout ne tourne pas aussi rond quand on passe de l'une à l'autre".
Aspect nomade + gyroscope = le duo gagnant de ce Doom sur Switch
L'équipe a accordé beaucoup d'importance à deux fonctions-clés de la console : son côté hybride, et la détection de mouvement. Cette dernière fait partie de l'ADN des consoles de salon de Nintendo depuis 2006 avec la sortie de la Wii, et Nintendo a su rester à la pointe sur le sujet depuis cette époque.Travis indique : "nous avons consacré beaucoup d'efforts à l'aspect gyroscopique du jeu sur la Switch, et on espère ainsi que cela en fera un jeu apprécié des fans de Nintendo". En tout cas, la détection de mouvement est un argument de vente pour les développeurs de cette version, qui indiquent que le "motion gaming est une fonctionnalité qui en fait un jeu à part".
L'intérêt de Bethesda pour la détection de mouvement sur Switch n'est pas nouvelle, mais elle n'a donc pas été oubliée dans le cadre du portage de Doom Eternal sur la console de Nintendo : "la détection de mouvement est un élément central du jeu, un sujet donc central pour Bethesda comme cela a déjà été le cas sur les précédents jeux" édités par l'Américain, tombé depuis quelques semaines dans le giron de Microsoft avec le rachat de la maison-mère ZeniMax Media qui a dans son giron le studio id Software : une situation qui pour l'heure n'a aucun impact sur le catalogue en cours de développement, comme le confirme l'arrivée de Doom Eternal sur Switch.
Quand on leur demande si un jeu comme Doom Eternal n'est pas trop différent du genre de jeux que l'on retrouve habituellement sur Switch, l'équipe se veut confiante : "il y a une place pour tous les types de jeux sur Nintendo Switch. La situation n'est aujourd'hui pas différente de celle connue par les autres jeux Doom sortis précédemment sur consoles Nintendo".
La Switch a en plus une carte en plus à jouer : son côté nomade. La Switch est la seule console qui permet de "jouer à des jeux triple A en mobilité : il y a une demande pour ce genre de jeux, grâce à la nature portable de la machine", explique Cody Nicewarner. Cela pourrait être la recette du succès pour Bethesda, qui va pouvoir adresser son jeu à ceux parmi les 68,3 millions de possesseurs Switch qui ont plus de 18 ans, l'âge minimum requis par le PEGI pour jouer au jeu, au cas où on l'aurait oublier.
Une adaptation fidèle de Doom Eternal, "même sur Switch" !
Et pour que le succès soit au rendez-vous, il fallait que la version Switch soit au même niveau que sur les autres consoles : "nous avons travaillé dur pour proposer une adaptation fidèle, et sommes fiers d'offrir une expérience de jeu qui soit similaire à ce qu'on a vu sur les autres consoles", nous dit Cody, confiant.Il faut aussi qu'on nous propose un jeu visuellement réussi, et on n'est pas peu fier du résultat obtenu avec cette version Switch : "c'est un gros défi que de porter le jeu sur Switch, il nous fallait amener les graphismes à un niveau supérieur, mais on espère que les joueurs seront heureux du résultat, en tout cas nous, on en est fier".
Les joueurs sur Switch n'auront rien à regretter dans leur version par rapport aux autres consoles du marché : "tout ce qui nous amuse dans les autres versions sera bien là sur Switch", s'amuse Travis. Il faut savoir que le Battle mode, le mode multijoueur du jeu, est organisé en événements compétitifs qui permettent de maintenir l'intérêt des joueurs au fil du temps, avec des récompenses cosmétiques dont ils peuvent équiper leur avatar dans le jeu. Et en la matière, les concepteurs n'ont pas manqué d'imagination : "La personnalisation est incroyable et fonctionne bien sur Switch"
Pourtant, tout n'est pas rose au pays des tueurs de démons, mais c'est bien parce qu'il faut trouver quelque chose à reprocher aux choix faits par l'équipe de développement. Ainsi, Doom Eternal ne sera pas cross-platform, ce qui veut dire que "le Battle mode se passera entre joueurs Switch uniquement", nous dit-on du côté des développeurs. Mais c'est presque la main sur le cœur qu'on nous promet que c'est une des seules différences avec le jeu sur PS4 ou Xbox One : "oui, c'est un portage fidèle à l'original".
Les joueurs qui voudraient jouer en ligne auront besoin, c'est désormais presque une habitude, d'un abonnement au Nintendo Switch Online pour pouvoir bénéficier des fonctionnalités de jeu en ligne. On a parlé du Battle mode, mais Doom Eternal est aussi riche de mini-fonctionnalités en ligne, comme le Booster qui permet de suivre d'autres joueurs et d'être récompensé de points d'XP en plus pour son propre avatar, au gré des victoires des joueurs rencontrés en ligne.
Voici la bande-annonce officielle du jeu sur Nintendo Switch :
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