Test de DOOM Eternal : Mais comment font-ils ?
Bethesda s’est d’ores et déjà forgé une solide réputation en ce qui concerne les portages difficiles sur Nintendo Switch. Malgré tout, on aurait pu penser que non, notre petite Switch n’aurait pas les épaules pour offrir une expérience de jeu satisfaisante sur un titre aussi exigeant que DOOM Eternal. Et pourtant, la réalité est toute autre, comme vous allez le découvrir à travers ce test. Bienvenue en enfer !
TestMême pas mal... aux yeux !
Commençons tout de suite par ce qui se voit le plus : les graphismes. Et voici notre première bonne surprise ! Oui, le jeu est très agréable visuellement, que ce soit en mode portable ou docké. Nous ne sommes heureusement pas devant un jeu soudainement devenu flou à son arrivée sur Switch (The Outer Worlds m’a définitivement traumatisé sur ce point !). Il est vrai que la résolution n’est pas énorme, et les textures sont dans l’ensemble assez basiques, mais le rendu global est plutôt flatteur et les effets de lumière et autres reflets ont été placés judicieusement pour donner le change.Avouons aussi que le gameplay très nerveux fait qu’on ne s’attarde pas beaucoup sur les textures… Alors attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas… écrit : la comparaison avec une version PC mettra tout de suite en lumière les nombreuses concessions que le portage sur Switch a imposées, mais le fait est que cela ne rend pas le jeu moche pour autant et seuls les joueurs PC pourront trouver que le jeu y a perdu quelques plumes en cours de route.
Les quelques captures ici présentes devraient déjà vous permettre de vous rassurer sur les graphismes, mais gardez en tête qu’une fois en mouvement, le rendu est franchement meilleur ! Etrangement, c’est plutôt lors des cinématiques qu’on pourra trouver la partie graphique un peu « juste »…
Le Joy-Con Drift ? Non, mais des sticks qui souffrent, oui !
Je l’ai déjà écrit plus haut, DOOM est un jeu au gameplay très nerveux, et ce nouvel opus place la barre vraiment haut : l’action est juste frénétique et incessante, et vos sticks vont souffrir tant vous aurez besoin de bouger dans tous les sens ! Ce type de jeu est évidemment conçu à la base pour du 60 fps minimum et un jeu à la souris, il y avait donc de quoi s’inquiéter pour la Switch, ses petits sticks et son framerate forcément plus faible. Et c’est ici que Bethesda m’a définitivement bluffé.On l’a dit plus haut, le jeu offre un rendu visuel tout à fait agréable. Pourtant, le framerate est d’une stabilité à toute épreuve : à 30 fps certes, mais le ressenti est franchement très fluide et le jeu offre une réactivité étonnante. Le jeu reste frénétique sur la console de Nintendo et je n’ai pas constaté de grosses différences de gameplay avec le jeu en version PC.
L'expérience reste intacte : vous allez vraiment en baver, vous battre avec le jeu et le tout avec une fluidité parfaite et une action incessante. C’est ici quasiment miraculeux et je dois confesser que je n’ai pas à ce jour vu un seul jeu Switch en FPS offrir la même fluidité. C'est dit !
Le problème dans tout ça, c’est que la Switch n’a pas de souris. On ne sait, les jeux de ce type ont tendance à souffrir en termes de jouabilité en passant de la souris aux sticks d’une manette. J’ai pour ma part testé le jeu à la fois aux joy-con en mode portable, et à la manette Pro en mode docké.
C’est ici ma troisième bonne surprise, puisque la jouabilité s’avère tout simplement excellente. Evidemment, pas question ici de rivaliser totalement avec un jeu à la souris, mais la fluidité exemplaire et le très bon feeling permettent de jouer parfaitement au jeu sans pester toutes les trois secondes.
Et comme si cela ne suffisait pas, Bethesda a même inclus le support de la visée gyroscopique de la Switch ! Une aide précieuse, et paramétrable, qui permet vraiment d’aider à ajuster sa visée et rend le jeu plus confortable. Merci Bethesda !
Que c'est bon d'être en enfer...
On ne parle que de technique depuis le début de ce test, car c’est évidemment l’aspect qui semblait le plus risqué à l’annonce de l’arrivée du jeu sur Switch. Parlons tout de même du jeu en lui-même, donc vous aurez sûrement déjà entendu parler maintes fois.DOOM Eternal vous propose donc, comme à chaque épisode, d’éliminer des hordes d’aliens sans la moindre pitié et à un rythme effréné. Un bon gros défouloir en somme ! Si l’histoire du jeu passe clairement au second plan, le jeu n’est pas pour autant dénué de stratégie : les munitions sont très limitées, votre vie ne tient qu’à un fil, et le level design en veut à votre peau.
Progresser dans le jeu à travers ses checkpoints vous demandera donc d’avoir à la fois les nerfs très solides et un sens de la stratégie assez affuté. Il y a même des phases de plateformes plutôt ardues ! Plusieurs niveaux de difficulté sont proposés, et croyez bien que le mode « normal » vous proposera déjà un challenge relevé.
Attendez-vous donc à vivre des sessions de jeu qui vous laisseront dans un état de nervosité avancé ! Il n’est d’ailleurs pas rare de vociférer de multiples insultes envers tous ces aliens qui vous harcèlent en permanence : vouloir jouer à DOOM Eternal au beau milieu d’une silencieuse bibliothèque (qui donc voudrait faire cela?) relèverait de la mission impossible. Vous voilà prévenus !
En outre, vous aurez affaire à des ennemis variés et ignobles, vous aurez à votre disposition des armes multiples et très évolutives, vous pourrez également améliorer vos compétences, etc… Le jeu est vraiment très complet mais toujours facile d’accès. En outre, le jeu propose de multiples réglages pour que chacun y trouve son compte.
Et si vous songez à tenter les niveaux de difficulté supérieurs, alors là vous cherchez définitivement l’ENFER ! Mais je sais que beaucoup d’entre vous en rêvent déjà…
Comme si cela ne suffisait pas, le jeu vous propose de multiples défis (y compris temporaires), des affrontements facultatifs réservés aux « vrais », des trésors à trouver, des passages secrets… Et même des fiches à collectionner.
N'oublions pas que DOOM Eternal, c’est aussi un multijoueur online solide et très sympa, mais aussi terriblement exigeant car vous devrez faire face à des joueurs acharnés. Prenez donc bien le temps de maîtriser le jeu en solo avant de vous y risquer !
On en revient donc à notre question principale : comment font-ils ? Comment Bethesda réussit à porter un jeu si exigeant sur Switch là où personne ou presque n’atteint de tels résultats ? Oui, DOOM Eternal tourne parfaitement sur Nintendo Switch et offre une expérience de jeu aussi jouissive que démoniaque. C’est donc forcément un must have pour tous les amateurs de ce type de jeux. Ce n’est pas un miracle (des concessions graphiques sont bel et bien là), mais c’est quand même un sacré exploit.
« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. » disait Mark Twain…Un grand bravo à Bethesda, on ne peut qu’espérer que d’autres suivront cet exemple en portant leurs prochains jeux sur Nintendo Switch…
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