Il y aura une vie après Rare !

Rare + Microsoft = amour pour toujours ?

Si vous avez suivi avec nous l'évolution de tout ce qui s'est passé ces derniers temps, vous n'êtes pas sans savoir que Rare va très certainement tourner une page de son histoire, en devenant un studio exclusif XBox, si les rumeurs persistantes le confirment pendant le X02... le premier salon XBox qui va intéresser les Nintendomaniaques.

En effet, selon toutre vraisemblance, Microsoft annoncera le rachat pur et simple de Rare, faisant du studio un studio 100% Microsoft, le tout pour la bagatelle de 550 millions d'euros, une somme rondelette qui permettra aux créateurs du studio de prendre une retraite dorée bien méritée.

Le tout est de savoir ce qui va se passer. Et les questions sont nombreuses à ce sujet, notamment parce que les Nintendomaniaques sont inquiets de voir leurs personnages favoris partir sur XBox. Il est donc temps de dresser un portrait des jeux réalisés par Rare ces dernières années, tout en pensant aux conséquences de ce changement d'orbite pour le satellite Rare...

Sauver le plus important : les licenses

Voilà près de 20 ans que Rare développe. C'est en effet sur micro-ordinateur que Rare se fait la main, on aurait alors du mal à penser que bien des années plus tard, le studio donnerait une nouvelle vie à la Super Nintendo. Rare fera encore beaucoup parler de lui avec un jeu que certains n'oublieront jamais : Goldeneye.

Goldeneye était un produit sous license James Bond. Par la suite, c'est Eurocom qui la récupérera, ce qui confirme bien le fait qu'une license n'est octroyée à un studio qu'à un moment donné, pour un temps donné. Mickey Speedway USA est un autre exemple qui tombe dans cette catégorie : un jeu développé pour le compte d'un éditeur qui confie ses personnages, moyennant finances, le temps de mener le développement du jeu à son terme. Il est essentiel de comprendre le principe des licenses quand on aborde le problème épineux des licenses.

Car le fait est là : avec des jeux incroyables développés au fil des ans, en son propre nom ou en celui de Nintendo, Rare a semé le trouble, et c'est un frisson qui parcourt les Nintendomaniaques quand on imagine que certains personnages qu'on ne trouvait alors qu'en exclusivité sur consoles Nintendo pourraient bien aller faire un tour ailleurs... et y rester.

Il suffit de regarder le catalogue de Rare pour s'en convaincre : de Goldeneye à Jet Force Gemini en passant par l'inoubliable Perfect Dark, chaque jeu de Rare est une perle, et best seller absolu qui justifie le temps passé par le studio pour créer ses jeux. Mais prendre son temps pose aussi des problèmes, et les délais imposés quant à la sortie de Jet Force Gemini ou Perfect Dark sont à blâmer quand on recherche les raisons du froid qui s'est installé entre Rare et Nintendo ces dernières années. Sans aller jusqu'à une situation comme celle de Retro Studios (nombreux licenciements, annulation de projet), les relations avec Nintendo et Rare sont devenues au fil du temps de plus en plus glaciaires.

To Rare or not to Rare ?

Quelles sont les licenses qui appartiennent à Rare, et quelles sont celles qui appartiennent à Nintendo ? La bonne question serait plutôt la suivante : parmi tous les personnages que Rare a apportés sur nos consoles, lesquels sont des propriétés du studio, et lesquels appartiennent à Nintendo qui les lui avait concédé afin de procéder au développement de jeux pour ses consoles ?

Il faut partir du principe que les personnages anciens sont des propriétés de Nintendo : Donkey Kong en est un bel exemple. Le gorille et tous les personnages de la famille Kong sont des personnages de Nintendo. Cela veut dire que si Rare stoppe le développement de Donkey Kong Racing et Donkey Kong GC, un autre studio peut s'en charger. On a connu cela avec 1080 Snowboarding 2, qui vient de passer d'un studio à un autre, pour finalement se retrouver chez Nintendo Co Ltd au Japon. On n'est jamais aussi bien servi que par soi-même...

Les choses deviennent plus compliquées quand on pense à la ravissante héroine de Perfect Dark, Joanna. Il s'agit, ne criez pas, d'une license de Rare. Cela veut dire ce que cela veut dire : quand on entend ici ou là que Perfect Dark 0 deviendrait une exclusivité XBox, on comprend mieux pourquoi. On pourra protester tant que l'on veut, Joanna appartient à Rare, et ils en font ce qu'ils veulent.

L'essentiel est finalement que les personnages de Nintendo restent des personnages de Nintendo. Si Rare a su créer des jeux de grande qualité sur Nintendo 64 comme Jet Force Gemini ou Perfect Dark, cela ne veut pas dire que ces titres sont destinées à une immense longévité du style de Final Fantasy, pour ne citer que celui-là. Il faut plus qu'un nom de développeur attaché à un fabricant pour faire de grandes sagas, et seul le futur nous dira s'il y a une vie après Nintendo, pour Rare.

Il ne faut pas oublier les sympathiques Banjo et Kazooie. Tous deux sont, merci à Nintendo de nous avoir précisé qui appartient à qui, des personnages de Rare. Libres à eux d'en faire ce qu'ils veulent. Le bilan est donc assez positif... pour Rare, puisque la plupart de ses grands jeux ont pour héros des personnages maison.