Joueurs, qui êtes-vous ?

Dans la première partie de cet article (cliquez ici pour la lire avant de poursuivre si ce n'est déjà lu !), Killyox nous a présenté deux types de joueurs bien spécifiques. Nous allons maintenant pouvoir nous intéresser à ces nouveaux joueurs qui, pour rendre l'analyse encore plus complexe, se répartissent eux-mêmes en plusieurs catégories. Ce sont ces nouvelles sortes de nouveaux joueurs que nous allons découvrir...

Les nouveaux joueurs

La nouvelle génération de joueur, ce sont ceux qui goûtent pour la première fois aux joies des plaisirs vidéo-ludiques. Le futur les fera devenir soit des joueurs du Dimanche, soit des "vrais" joueurs ou les fera abandonner ce loisirs. De plus en plus âgés, ils ne doivent pas être dénigrés par des "vrais" joueurs à cause de leur choix (de jeux, de console…) mais plutôt aidés pour qu'ils découvrent les "perles" dissimulées dans la médiocrité environnante.

Le bleu

On y est tous passé par là ! La joie de posséder sa première console, les premiers éblouissements devant la qualité technique de tels ou tels jeux, les premières nuits blanches passées scotché à sa manette pour franchir ce niveau ou pour abattre ce boss…des moments qui restent dans la mémoire des joueurs plus blasés comme une sorte d'âge d'or.Au-delà du fait que l'on a tous été un jour un "bleu", une différence existe pourtant entre aujourd'hui et hier.

Cette catégorie fût longtemps composée d'enfants (de 6 à 12 ans). Cela est en train de changer : certes la majorité des bleus reste assez jeunes (moins de 12 ans) mais on voit apparaître de plus en plus de nouveaux joueurs d'âge plus avancé. La raison est la multiplication de la publicité autour de notre loisir mais également la volonté des éditeurs de toucher de plus en plus de gens.

Pour preuve, l'abondance des jeux de sports avec licence (et donc les vrais noms des sportifs…) ou encore des jeux tirés de film… C'est le contrecoup du phénomène Playstation et de l'explosion des "modeux" (voir plus bas)Le "bleu" possède de nombreux points commun avec le "joueur du Dimanche" : il n'a qu'une console (souvent une Playstation…), il achète dans les grandes surfaces…

Certains passeront rapidement dans la catégorie des "Vrai Joueurs". Pour preuve, regardez l'âge de certains rédacteur de Puissance Nintendo ! D'autres, plus lentement, moins passionnés que les autres, abandonneront le loisir ou iront rejoindre les rangs des joueurs du Dimanche.

Le Poké-Fan

Non, le Poké-fan n'est pas un jeune joueurs comme le "bleu". Non, il n'est pas qu'un simple adepte d'un phénomène de mode. C'est réellement une sous-catégorie de nouveau joueur inédite dans l'histoire du jeu vidéo. Le phénomène Pokémon est en effet sans précédent : jamais un tel battage médiatique, commercial… n'a existé autour d'un jeu. Mais c'est bien le jeu vidéo qui importe le plus au Poké-fan comme le montre la plupart des reportages sur ce sujet.Ne croyez pas que je fasse une telle distinction avec les joueurs suivants dans un manichéisme vidéo-ludique avec les "gentils" nouveaux joueurs sur consoles Nintendo et les "méchants" de la Playstation. Non. Simplement, les deux phénomènes si ils sont proches par un aspect "effet de mode" ont des origines bien différentes.

Les Pokémon ne sont pas le premier effet de mode qui souffle sur notre loisir. Ceux qui comme moi ont connu le phénomène Dragon Ball Z savent ce que je veux dire. On y retrouvait plusieurs traits du phénomènes Pokemon : commerce de cartes, bande dessinée, films… et, bien sur, jeux vidéo ! Sauf que le point de départ du phénomène n'est pas le jeu vidéo mais un manga.

C'est justement sur ce point que le phénomène Pokemon présente une singularité. Il est le premier jeu a provoqué un tel effet de mode. Ni Sonic, ni Mario (pourtant adapté au cinéma) n'y ont réussi malgré la qualité (supérieur) de leurs jeux. Le jeu vidéo étant la source, il sera sûrement la conclusion de ces effets. De là, proviendra une masse de nouveaux joueurs qui gonfleront les rangs des "Vrais Joueurs".

Le modeux

La dernière de mes catégories. Le dernier portrait du joueur du début du XXIe siècle. L'Homo modicus playstationnicus et son évolution l'Homo modicus playstationdeusicus.Ce joueur a toujours existé. A toutes les époques du jeux vidéo, du Pong à la X-Box, en passant par la NES et la Saturn, vous pouvez trouver de tel personne dans notre microcosme. Il s'agit de celui qui veut, non pas la meilleur machine, mais celle qui en met pleins les yeux. Leur nombre a éclaté avec l'arrivé de Sony et de sa Playstation. D'abord par la publicité pour cette console que l'on a retrouvé partout : durant les matchs de foot, les concerts, les voitures de F1… Ainsi, il devenait inconcevable pour l'ado branché de ne pas avoir sa Playstation, qui devenait le symbole même, pour le "grand" public et les journaux", d'une génération. La génération Steevy est celle aussi de la Playstation.

A cela s'ajoute, le choix "sociologique" de Sony pour sa clientèle. Cette firme a privilégié les adolescents ainsi que les jeunes adultes. Or ce sont certainement ceux-ci qui dépensent le plus d'argent dans le domaine des loisirs. En effet, ils ont peu de besoin : l'adolescent est entretenu par ses parents tandis que le jeune adulte est souvent célibataire. Ensuite, ils ont également plus de moyens : jobs d'été pour les ados et entrée dans le monde du travail pour le jeune adulte.

Ce n'est pas le cas pour les deux tranches d'âge les encadrant. Un enfant, un pré-adolescent, si il n'a pas à subvenir à ces besoins, ne reçoit pas beaucoup d'argent : de l'argent de poche régulièrement et des cadeaux pour les fêtes. L'adulte si il perçoit une plus grosse somme d'argent (salaires…) a également plus de besoins : il doit entretenir sa famille, penser à sa retraite… De plus, il est souvent plus raisonnable et ne dépense pas d'argent inconsidéré dans des loisirs qui sont pour lui complètement nouveaux.

La tranche choisie par Sony est donc parfaite pour engranger le maximum d'argent et fidéliser un public aux désirs divers (musique, vidéo…) où se retrouvent également Sony. Les "modeux" sont la cible même de Sony car en les touchant, on produit un effet publicitaire à petit échelle. Un jeu de domino en sorte, où le modeux serait la pièce essentielle déclenchant une réaction en chaîne : chacun voulant copier le voisin et tombe ainsi dans l'escarcelle de Sony.