Les temps changent !

Où en venir ?

Jeux de guerre est un film d'action dans lequel Harrison Ford incarne un ancien agent de la CIA qui déjoue un attentat terroriste qui provoque alors la colère d'un des membres du commando, dont le frère est tué pendant l'opération. Ce film, qui se déroule dans plusieurs villes du monde comme Londres ou Washington, nous permet de voir à quel point les choses ont changé depuis 1992.

En un peu moins de 15 ans, on peut dire que c'est un vrai fossé qui sépare ce qui existait alors et ce qui existe aujourd'hui. Il n'y a qu'à voir les procédés technologiques mis en oeuvre pour localiser le groupuscule terroriste en Afrique du Nord pour s'en rendre compte : les ordinateurs affichent leurs informations en monochrome vert (comme la Game Boy que l'on aperçoit d'ailleurs pendant le film !), et le zoom depuis l'image satellite n'a rien de high-tech non plus. En fait, d'ici quelques années, on sourira en voyant un film pareil... Et quand on est technophile, on sourie déjà !

En une dizaine d'années, nos vies ont radicalement changé. On voyage de Paris à Tokyo d'un jour à l'autre sans préavis, on équipe son salon d'écrans si grands qu'aller au cinéma est une gageure dont on peut se passer, on écoute de la musique sans acheter de support CD tout en regardant une chaîne de TV numérique qui arrive par son antenne classique. En 10 ans, la technologie a tellement évolué qu'on pourrait écrire toute une encyclopédie pour en retracer l'évolution.

Les jeux vidéo ont eux aussi beaucoup changé. En 1992, la Super Nintendo sortait en Europe : près de deux ans après le Japon, qui aura eu la chance de découvrir Super Mario World dès 1990 ! Deux ans... Est-ce qu'on se rend compte maintenant qu'au pire, quelques semaines séparent le lancement d'une machine d'un continent à l'autre ? Est-ce qu'on est conscient de la vitesse à laquelle se transmet l'information ? Les choses sont tellement différentes, l'info circule à une vitesse si vertigineuse que c'en est étourdissant.

Toujours plus, plus vite

Mais ça n'en reste pas moins normal : il faut se mettre au goût du jour, il faut rester au goût du jour. Plus personne ne compte sur les magazines pour se tenir informé : leur délai de parution rend l'information caduque alors que l'encre n'est pas encore sèche dans les ateliers d'impression ! On voit bien d'ailleurs que les sections News se sont rétrécies dans les magazines au profit de dossiers plus fouillés que le web n'a pas toujours le temps ni les ressources humaines pour les proposer.

Tout va si vite, trop vite, que bien sûr, nous avons dû nous adapter. Nous avons ainsi dû apprendre à trier l'information qu'on nous transmet en temps si réel que les infos sont parfois un peu trop irréelles. On a aussi dû apprendre à être disponible : les exigences des uns et des autres font qu'un retard de quelques heures rend l'information elle-même caduque. Bienvenue dans l'ère du fast-news, pour ne pas parler de junk-news, le tout par allusion aux fast-foods et à la junk-food qui lui correspond.

L'accélération du traitement de l'information oblige donc les fabricants à commercialiser leurs modèles plus vite : personne n'acceptera plus une console deux ans après sa sortie initiale dans un pays, quel qu'il soit. Et ce pour deux raisons : le public est maintenant informé en temps réel, et sait donc bien avant la sortie qu'une machine sera disponible. Par ailleurs, la technologie évolue si vite qu'une machine, après deux ans, serait désuette. La PS2 est un bon exemple, non pas parce qu'elle est sortie en retard, mais parce qu'elle est sortie plus d'un an et demie avant ses concurrentes : c'est la première à souffrir de sprites pixellisés quand XBox et NGC proposent des jeux d'excellente qualité graphique.

Technologie et Jeu Vidéo

La question que cette évolution nous amène à nous poser est la suivante : à une époque où l'évolution technologique est au coeur de la plupart de nos vies, que penser du refus de Nintendo de proposer une console surpuissante, capable de rivaliser avec ses concurrentes ? Cette semaine, on a beaucoup discuté du refus catégorique de Nintendo de proposer des jeux en haute-définition, alors que les ventes d'écrans plats ont explosé et continueront à se vendre comme des petits pains dans les prochaines années.

Une fois équipés, les consommateurs regarderont quelle(s) console(s) leur permettront de s'immerger encore plus dans l'aventure. Si Nintendo refuse d'ajouter cette fonctionnalité, le constructeur à de fortes chances de s'aliéner une partie du public. Il suffit de voir l'impact de la nouvelle sur la presse online : des articles assassins aux pétitions, on a tout vu, signe s'il en faut un qu'il y a peut-être bel et bien un problème...


L'écran haute-définition n'est qu'un exemple parmi d'autres : Nintendo a toujours joué sur deux fronts, s'imposant d'un côté comme un inventeur fou qui a vraiment amené d'incroyables choses sur nos consoles, mais s'amusant d'un autre côté à tirer un trait sur une technologique. Le HD n'est que le dernier en date, on en a eu d'autres avant cela !