NGC : Bombe vidéoludique ou pétard mouillé ?

Tant de questions auxquelles il semble impossible de répondre mais qui peuvent trouver un début d'explication avec l'analyse entre la sortie ancienne de l'ex-outsider de Nintendo (la N64) et le nouveau cube violet made in « Miyamoto & Cie »...

Le contexte

Pour commencer, tournons-nous plutôt vers le passé. La position de Nintendo était alors totalement différente de celle d'aujourd'hui, la fin de la Super Nintendo sonnait l'arrivée d'une nouvelle console pour le « leader » du monde des constructeurs de console de jeux vidéo. Et ce fut chose faite avec l'arrivée de la Nintendo 64.

Mais un mauvais plan marketing et des retards successifs ne lui ont pas donné le succès escompté. Le marché de l'époque n'était pas propice à une arrivée tardive : Sony, le nouvel arrivant, venait de s'installer sur le marché de façon tentaculaire : leur cible était les post-ados et les jeunes adultes (en quelque sorte les 17-25 ans), une cible judicieuse qui lui a permet de devenir le n°1 dans le marché.

Une chose en amenant une autre, les éditeurs ont commencé à fuir la console de Nintendo au profit de la console la plus vendue (chose totalement logique). Et pour ne pas arranger les choses, la Nintendo 64 était dure à programmer et son support logistique (la cartouche) était vieux et archaïque. On oublie souvent qu'un troisième membre de cette guerre était présent, mais son combat fut court et sans force. Sega n'ayant pu sortir sa console avant Sony, elle a vite été oubliée par les joueurs.

Le paysage multimédia du marché se composait donc d'un leader indétronable (Sony) et de deux autres constructeurs qui se disputaient les miettes que laissait le géant. Nintendo n'était donc pas très bien placé au niveau des ventes de consoles, mais ce qui a coulé la Nintendo 64, c'est sûrement la politique maison de la société : une console et des jeux dit « pour gamins ». Ce qui a rebuté de grands éditeurs comme SquareSoft ou Konami, qui n'ont pu sortir les jeux initialement prévus sur Nintendo 64.

Ce gros trou vidéoludique (il faut bien se dire qu'une console n'est rien sans les jeux qui tournent dessus !!!) a enfoncé Nintendo dans sa chute. On peut donc conclure que la Nintendo 64 fut cuisant échec, pour des raisons internes à la société et spécifiques au marché. Même si le nombre de console vendu n’est pas catastrophique (grâce à Pokemon Stadium, Mario et Zelda), les estimations étaient très loin de la réalité qui fut un peu dure à avaler pour Nintendo. L’échec de vente était donc plus au niveau des prévisions de la direction marketing de chez Nintendo que du nombre proprement dit de consoles vendues.