Dossier
Le premier marché européen, s'il est loin d'avoir été mauvais, n'aura donc pas vraiment été excellent pour Nintendo qui double sa base installée de machines d'une année à l'autre mais reste bien loin d'un Sony qui n'en revient toujours pas lui-même.
Note: les données utilisées dans cet article proviennent du dernier rapport du NPD Group commandé par l'ELSPA (d'autres statistiques peuvent apparaître dans les prochaines semaines, sensiblement différentes : on en reparlera alors dans nos sections News et Charts !).
Note: les données utilisées dans cet article proviennent du dernier rapport du NPD Group commandé par l'ELSPA (d'autres statistiques peuvent apparaître dans les prochaines semaines, sensiblement différentes : on en reparlera alors dans nos sections News et Charts !).
Une recette inchangée par rapport à 2002.
Alors que les bulles de champagne se dispersent peu à peu après quelques semaines euphoriques, les cabinets d'études se sont remis au travail (avec plus ou moins de difficulté), et les premiers résultats sont tombés : en Angleterre, en décembre 2003, Sony devance tout le monde, en dépit de ventes en baisse par rapport à 2002. Il faut dire qu'avec 5 millions de machines vendues au Royaume-Uni, on avait peine à croire que tant de monde ait encore besoin de s'équiper.Et pourtant... En dépassant Microsoft avec un ratio de 2.69 PS2 pour une XBox et Nintendo avec un douloureux 4.81 PS2 pour un GameCube, il n'y a pas de doute possible : selon Chart-Track, c'est bien Sony qui remporte, haut la main, ce Noël 2003 ! C'était pourtant le 4e Noël de la machine, une machine qu'on sait à bout de souffle, avec néanmoins cette incroyable performance.
Si les chiffres sont loin d'être bons pour Nintendo, ils sont toutefois trompeurs : Nintendo voit ses ventes augmenter significativement par rapport à décembre 2002, tandis que Microsoft voit les siennes reculer légèrement, d'environ 5%. C'est sans doute décevant pour les responsables marketing de Microsoft qui ont pourtant mis les petits plats dans les grands pour séduire les acheteurs, sans succès.
Il ne faut pas être trop négatif !
Le fait que Nintendo voit ses ventes progresser d'environ 30% par rapport à l'an dernier (on comprend alors que le Noël dernier fut une vraie catastrophe pour Big N!) n'est pas qu'une bonne nouvelle : quand Nintendo vend un GameCube, Microsoft place 1.79 XBox. On n'est pas loin du ratio 1 pour 2, qui aurait été dramatique, et devait pourtant être le bilan statistique du précédent Noël.Quelle horreur ! En effet, on se prend à frissonner en pensant aux déboires de la Dreamcast. Mais il s'agit là de se calmer, car le parc installé des deux machines n'a vraiment rien à voir, c'est carrément du simple au double, et inutile de faire de mauvais esprit en disant que le double de zéro, ce n'est pas grand-chose, car la Dreamcast avait son public (restreint, certes, mais fidèle).
Le GameCube aura besoin d'un public fidèle en 2004, car les mois qui viennent ne s'annoncent pas sous les meilleurs auspices pour Nintendo qui doit en effet faire face à un planning de sorties assez faiblard par rapport aux concurrents, en raison d'un soutien plus que relatif de la part des éditeurs tiers. En Angleterre, d'où les chiffres de cet article proviennent, Nintendo peine à restaurer la confiance des commerçants. Or, sans espace en rayon, inutile d'espérer aller bien loin.
C'est un problème récurrent chez Nintendo qu'on retrouve dans plusieurs régions du globe : c'est à croire que Big N n'a pas de force de vente à la hauteur de ses ambitions, et de ce fait ne vend pas ses machines à la cadence à laquelle ses chaînes de fabrication devraient répondre... En Australie, il n'est pas rare de voir des rayons jeux vidéo sans jeux GameCube du tout : un signe avant-coureur ? Peut-être, car dans un pays où le jeu vidéo n'est qu'un loisir très limité (quand on habite sous le soleil, on en profite, et on a raison !), on accentue les extrêmes !
Les dés seraient-ils déjà jetés pour 2004 ?
Reste que 2004 sera donc pour Nintendo une année difficile, et on se demande bien si ce n'est pas tout simplement de la faute à Big N. La firme a en effet beau dépenser tout l'argent qu'elle veut pour dire que sa console est meilleure que celles des autres, les acheteurs ne sont pas dupes. Quand on leur demande pourquoi ils ont préféré la PS2 au GC sous le sapin, on s'entend répondre que parmi les voisins, la plupart ont une PSOne ou une PS2 et les échanges de jeux seront ainsi possible, sans parler bien sûr du lecteur de DVD pour la chambre des enfants.Ah, cette lecture de DVD. Vraiment, Sony avait bien vu. Et dire que le géant japonais espère répéter l'exploit avec sa PSX, en proposant un graveur de DVD parmi les fonctionnalités de sa machine multi-fonctions : un pari pas si risqué qui pourrait très bien payer en 2004. La fonction "console de jeux" passera au second plan, au profit des autres fonctions de l'appareil. Est-ce que Nintendo peut se targuer de tels atouts en sa position ? Pas vraiment, ou dumoins pas encore, car on ne sait pas ce que Big N nous concocte pour l'année qui vient.
Les performances du GameCube ce Noël donnent un peu plus de crédit aux rumeurs qui font état d'une sortie avancée à 2005 de la prochaine console de salon de Nintendo. La décision n'est sans doute pas des plus simples à prendre pour Nintendo, dans la mesure où récemment, l'histoire a montré que sortir sa machine trop tôt pouvait être encore plus dangereux que de la sortir trop tard : la Dreamcast est toujours apparue comme une console de transition, quoi qu'on en dise, et ce même trois ans après sa sortie...
Un spectacle incroyable !
Mais autant les ventes de GameCube peuvent, sinon décevoir, dumoins inquiéter pour les mois à venir (surtout au vu du planning, oui, surtout cela !), autant on peut s'étonner de voir Microsoft mordre la poussière face à une PS2 plus en forme que jamais : Microsoft n'a pas pu lancer son Halo 2, et cette absence se sent durement dans ce bilan Noël 2003. Il faut aussi reconnaître que les exclus sont rares sur XBox, ou n'ont pas le charme de titres comme Mario Kart sur GameCube ou GTA sur PS2.Les mois à venir seront intéressants à plus d'un titre : Sony a compris qu'il fallait susciter l'intérêt des joueurs pour vendre des machines. Le lancement de son eye-toy est à ce titre un excellent exemple. C'est d'ailleurs le genre d'accessoire qu'on aurait plus vu chez Nintendo, tant c'est amusant et original ! Mais Nintendo, qui capitalise sur sa baisse de prix, attend que les ventes augmente : par chance, c'est ce qu'il s'est passé au dernier trimestre.
La baisse de prix de la machine à 99 euros, qui peut apparaître comme l'opération de la dernière chance, a en effet eu des effets particulièrement bénéfiques : en Angleterre (eh oui, toujours !) on a bien crû que la console allait disparaîtres des rayons, une bonne fois pour toutes ! Avec son passage à 79 livres, Nintendo a retrouvé un rythme de ventes suffisamment élevé pour que les revendeurs commencent à restocker la machine.
Des signes positifs en fin d'année ne masquent pas une année 2003 somme toute relativement morose pour notre console adorée : l'arrêt temporaire de production cet été, les destockages massifs de revendeurs, des jeux qui ne restent que trop peu dans les tops cinq du monde, il n'en faut pas plus pour jeter le doute sur les possibles performances du GameCube en 2004. Pourtant, la machine dont les ventes sont les seules à avoir progresser sur la période d'une année à l'autre est loin de nous avoir livré tous ses secrets : jeux de folie et annonces d'enfer sont à prévoir en 2004, comme quoi une année tumultueuse peut en cacher une autre !
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