Dossier
Frapper de grands coups.
Ce n'est bien sûr pas vraiment suffisant : il va en falloir des marchés de niche pour essayer de rattraper celui qui est numéro un, et surtout pour laisser derrière celui qui, justement, est derrière ! Alors dans cette conquête d'un public toujours plus réceptif aux jeux vidéo, il faut miser sur les valeurs sûres.Nintendo pensait le faire avec Super Mario Sunshine, lancé en Europe en octobre 2002. Le jeu n'a pas cartonné comme beaucoup l'imaginaient, signe d'un malaise chez Big N : la machine créatrice est-elle en panne ? Ce n'est en fait pas vraiment la meilleure facon d'aborder la question : il faudrait plutôt se demander si Nintendo (et ce n'est pas le seul éditeur à blâmer !) n'aurait pas perdu sa connexion directe avec le public. Le succès mitigé de Super Mario Sunshine n'est qu'une preuve du fait que les acteurs du secteur ne sont pas toujours en phase avec ce que les gens veulent au moment de la sortie du jeu.
Mario Sunshine: superbe mais pas convaincant pour tout le monde.
On ne peut bien entendu pas mettre tous les éditeurs sur le même tapis, car certains tirent très bien leur épingle du jeu : Gran Theft Auto et Final Fantasy sont des jeux qui marchent très bien, tout comme les Sims et autres Need For Speed ! Vous aurez remarqué que ce sont des jeux fort différents : la diversité du marché en fait toute la complexité, car au vu des coûts de développement des produits, il vaut mieux ne pas miser sur le mauvais cheval !
Des sociétés comme Microsoft et Nintendo n'ont pas de souci à se faire. Microsoft Games Studio et Nintendo EAD (un parmi d'autres !) ont largement les moyens de nous faire jouer, mais peut-être pas forcément le temps de nous montrer de quoi ils sont capables : Perfect Dark 2 ne sortira-t-il pas seulement sur XBox 2 ? C'est un sacré délai pour un jeu, mais qui exprime bien le fait qu'on ne peut pas toujours faire ce qu'on veut, tout développeur de génie que l'on soit !
Le temps joue contre tous...
Le temps, toujours le temps, voilà ce à quoi semblent courir les uns et les autres. On a dit qu'être trop en avance n'était pas forcément un avantage, mais qu'être au contraire trop en retard n'avance pas à grand-chose non plus ! Tout est une question de timing, et quand on voit le faible écart entre les sorties de la XBox et du GameCube par rapport au duel qui se joue pour s'octroyer la seconde place derrière Sony, on voit bien que manquer le coche est un luxe que Nintendo n'avait pas les moyens de se payer !Ceci dit, les choses sont loin d'aller pour le mieux pour Nintendo, qui en Angleterre, révèle une étude disponible sur GamesIndustry.biz, est encore à la troisième place. Le but de cet article est certes d'expliquer qu'il ne faudrait pas se faire de souci, on ne peut quand même pas s'empêcher de penser au pire. La situation n'est pas dramatique pour autant : en 2000, pour son second Noel, la Dreamcast n'avait une part de marché, sur l'année, que de 5.3%. Les statistiques sont imprécises, mais on peut dire que par rapport à 2002, la console a fort progressé. Pas suffisamment pour inquiéter qui l'on sait, mais assez pour rester confiant en 2004.
Qu'est-il plus important : un Nintendo number one, ou un Nintendo qui nous propose ce que l'on veut. C'est l'attitude que Nintendo a les moyens de se payer : soutenir suffisamment ses propres machines avec ses propres jeux n'est pas donné à tout le monde ! Les annulations en cascade de l'année dernière vont peut-être contraindre Nintendo à choisir cette voie. Ce n'est pas vraiment celle que l'on voulait, mais on n'y peut rien, sauf peut-être en obligeant autrui à acheter des GameCubes par camions !
Ce n'est pas la première fois que cela arrive à Nintendo : rappelons-nous le lancement de la NES au milieu des années 1980 ! Nintendo avait alors dû créer son propre marché... avec ses propres jeux ! Ce devrait être un peu plus facile maintenant que Mario, Zelda et autres Pikachu sont connus de tous : les quelques millions de fans des uns et des autres sont sans doute prêts à investir les quelques centaines d'euros (au lancement !) nécessaires pour constituer un parc installé suffisant pour permettre à Nintendo de gagner de l'argent.
Nintendo, par amour du goût !
Il faut bien comprendre qu'il y a deux facons de faire : essayer de s'imposer numéro un, c'est ce qu'a fait Sony avec la PSOne et la PS2, ou essayer de rester dans la course, dans le rôle du vilain petit canard qui crée des ennuis à tout le monde, c'est ce que fait Nintendo depuis que la N64 n'a pas eu l'impact espéré sur les masses ! On voit bien que Nintendo dérange : la PSP n'a-t-elle pas été repoussée à 2005 en Occident ? C'est un signe qu'en dépit de ses errements passés, Nintendo fait encore peur ! Enfin, on peut toujours s'en convaincre !!!Pour nous, l'essentiel est d'afficher notre passion : les jeux qui sont créés autour de nos personnages fétiches ne sont pas toujours comme on les attendait, mais on ne peut pas dire d'avoir été décu par quelque titre que ce soit. Mario Sunshine n'était peut-être pas une révolution, mais c'est un des rares jeux desquels, pour ma part, je sois vraiment venu à bout : c'est une sacrée performance de la part de Nintendo de me garder scotché devant ma console aussi longtemps ! Zelda a peut-être décu par son manque de réalisme, mais c'est le jeu qui m'a ramené à Zelda. Et quel que soit le look du prochain, il ne fait aucun doute qu'il trouvera sa place dans ma Nintendothèque !
Zelda Wind Waker: pas ultra-réaliste mais excellent jeu quand même !
C'est exactement l'objectif poursuivi par Nintendo : avoir une base de machines moins importante que les autres constructeurs est loin d'être essentiel. On n'a jamais vu un constructeur sortir une machine en espérant se remplir les poches de cash grâce aux ventes générées ! Par contre, avec un parc installé suffisant (reste encore à définir à quel volume correspondrait un parc suffisant !), on se retrouve avec un marché qui se renouvelle de lui-même au gré des nouvelles sorties : un nouveau Zelda tous les ans serait trop, mais une alternance entre Mario, Metroid, Zelda et les Pokémon devrait permettre à Nintendo de bénéficier d'un sacré roulement !!!
Que Nintendo vende 5 ou 10 millions de consoles en un an importe peu : l'essentiel est que la demi-douzaine de vrais blockbusters, de vrais hits incontournables, soit au rendez-vous. Qu'ils soient développés par Nintendo ou par un éditeur tiers n'a pas vraiment d'importance, ce qu'il convient d'apprécier est la teneur des produits qu'on nous propose ! Un bon jeu vidéo, c'est comme de la bonne nourriture : il suffit que la qualité soit au rendez-vous pour qu'on soit complètement heureux ! Si par chance la quantité est elle aussi dans notre assiette, on ne peut que s'en réjouir. Encore faut-il qu'il n'y ait aucune incidence sur ce qui est pour nos papilles de joueurs essentiel : le goût !
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