Dossier
Plus de 900 000 cartouches de la gamme des Famicom Mini ont trouvé preneurs au Japon en l’espace de 4 semaines. C’est un véritable raz de marée dépassant les ventes des titres GBA et GC les plus en vus, auquel même Nintendo ne s’attendait probablement pas ! Malgré leur âge avancé les anciens hits NES ont su jouer la carte de la nostalgie auprès des joueurs avec succès, et s’apprête aujourd’hui à débarquer aux Etats-Unis en Juin avant de toucher l’Europe avant la fin de l’année à coup sûr même si rien n’a été officiellement annoncé.
Dossier rédigé par Lionel
Le succès inattendu des Famicom Mini met en évidence l'importance du phénomène des "Revivals", le retour des vieux hits d'antan, et l'impact commercial de ces derniers. A l'heure où le "tout technologique" est au coeur de l'industrie du jeu vidéo, où nos consoles affichent des caractéristiques à faire pâlir nos vieilles 8-bits, où les jeux flirtent de plus en plus avec la réalité, où l'intelligence artificielle ne cesse de s'affiner, ce retour aux sources a de quoi surprendre. Les Gamers tourneraient-ils à la nostalgie ?! Le marché du jeu est-il en crise au point de devoir aller fouiller dans ses vieux cartons ? S'agit-il d'un phénomène durable ou d'une simple mode passagère ? Tachons d'y voir un peu plus clair à travers ce dossier …
L'émulation est l'un des principaux piliers de ce retour aux sources du jeu vidéo. Il n'est guère difficile aujourd'hui de s'essayer aux vieux hits d'antan sur son PC grâce à ces petits programmes facilement accessibles via le Net. NES, Master System, Super NES, Megadrive, Neo Geo, N64, et même Saturn, entre autres, vivent aujourd'hui une deuxième jeunesse grâce à l'émulation et ravivent la flamme des Hardcore Gamers en mal de nostalgie. La démocratisation des ordinateurs personnels et de l'Internet a peu à peu permis au grand public d'avoir accès et de redécouvrir ce véritable héritage vivant du jeu vidéo grâce à des sites de passionnés délivrant le plus souvent un contenu entièrement gratuit.
Nos amis les développeurs, toujours à l'affût d'une bonne affaire, ont vite senti le filon et ont cherché à tirer un avantage pécunier de cette mode. On a ainsi vu apparaître sur nos étales toutes sortes de compilations regroupant d'anciens titres tombés jusqu'alors en complète désuétude. Le support CD, et sa grande capacité de stockage comparé à la cartouche, fut un support idéal de propagation et les consoles 32 et 128-bits furent rapidement assaillis d'anciens titres et compilations en tout genre tels Namco Museums, Final Fantasy Anthology, Sonic Collection, et co … Les ventes se sont montrées fort encourageantes, voir surprenantes pour certains titres, pour un investissement somme toute minime pour le développeur.
Le retrogaming joue sur la corde sensible du Gamer, la nostalgie. On sait aujourd'hui que l'âge moyen du Gamer tend à sérieusement vieillir (ce qui n'est pas une fatalité ;-) ). Les 25 – 30 ans, ceux là même qui sont tombés dans le jeu vidéo à ses débuts, représentent ainsi une part croissante et surtout maîtresse du marché à l'échelle mondiale. Sony ne s'y est d'ailleurs pas trompé et ne cesse depuis son arrivée sur le marché d'orienter sa machine marketing et sa line-up vers ce type de consommateurs au budget certain. Une tranche non négligeable de ces consommateurs dits matures est également de grands nostalgiques des anciens jeux et consoles ayant bercés leur jeunesse.
Le marché du jeu vidéo étant l'un des plus actifs, réactifs et vivaces au monde, il donne parfois le sentiment d'aller trop vite. Le cycle de renouvellement des consoles actuelles, d'environ 5 ans, ainsi que le cycle de vie des softs, d'à peine quelques semaines en règle générale, traduit cette tendance. En devenant un marché de masse le jeu vidéo a atteint un rythme effréné où une nouveauté en chasse une autre aussi vite qu'une tornade. Et le Gamer en vient parfois à regretter une époque révolue où le jeu vidéo ressemblait plus à une entreprise artisanale passionnée qu'à une machine de guerre industrielle. C'est dans ces moments là que le Gamer se remémore les jeux qui l'ont fait vibrer, ceux là même qui laissent un souvenir indélébile dans son esprit et font aujourd'hui figures de légendes à ses yeux. Ces jeux innovants, aux héros charismatiques, aux histoires épiques, au gameplay simple mais efficace. On les appellera Pacman, Zelda, Mario, Bomberman, Altered Beast, Phantasy Star, Shinobi … Le souvenir de ces jeux restent forts et poussent souvent le Gamer à s'y replonger pour espérer retrouver quelques bribes de bonheur d'époque.
Vous correspondez à ce descriptif ? Si la réponse est oui, vous êtes contaminés par le virus de retrogaming !
Comment exploiter le potentiel de ces ‘'oldies" ? C'est bien là le fond du problème pour sa majesté Nintendo. Le Gamer est clairement avide de se replonger dans ces vieux hits mais est-il pour autant prêt à débourser quelques deniers pour satisfaire sa nostalgie ?
Nintendo a d'abord trouvé un juste milieu pour exploiter ses anciens titres. En les insérant en ‘'bonus" dans certains de ses jeux, Nintendo a testé l'engouement des joueurs avec brio. Animal Crossing est un excellent exemple dans ce domaine. Ce titre proposant de vivre en temps réel la vie d'un personnage dans son petit village offre la possibilité d'acquérir dans le jeu une NES virtuelle ainsi que plusieurs jeux de l'éditeur. Encore mieux, équipé d'un e-reader connecté à la GBA, il était possible d'acheter des cartes contenant d'autres vieux titres et de les télécharger dans le jeu lui-même afin d'y jouer sur votre NES. L'idée fut un succès et plébiscité par les joueurs ayant fait l'expérience. Satisfait de son coup d'essai, Nintendo enclenche alors la deuxième !
Zelda The Wind Waker, nouvel opus de la série à paraître sur Game Cube, bénéficie d'une sortie à la hauteur de sa renommée. Une version collector est ainsi disponible à la sortie du jeu proposant en sus deux épisodes N64 de la légende. Parfaitement émulés, ces bonus vont une fois de plus faire mouche et deviennent rapidement collectors. Ne s'arrêtant pas en si bon chemin, Nintendo dote son pack besteller de fin d'année Mario Kart d'un nouveau disc bonus avec pas moins de 4 jeux Zelda, 2 épisodes NES et 2 épisodes N64, et le succès est à nouveau au rendez vous puisque le pack s'arrache. L'investissement pour Nintendo est minime et les retombées financières fort appréciables dirons nous !
La GBA n'est pas non plus oubliée puisque c'est l'ensemble des épisodes Mario parus sur Super Nintendo qui furent adaptés en un temps record avec de nouveau le succès qu'on leur connaît.
L'aboutissement viendra finalement des désormais célèbres Famicom Mini, une dizaine de jeux mythiques issues de la NES, proposés dans un packaging fidèles à ceux d'origine, tournant sur GBA. Le succès est fulgurant, et Mario Bros premier est le premier à truster les charts japonais avec près de 400 000 exemplaires déjà écoulés.
Le retrogaming made in Nintendo est un succès. Nintendo engrange de l'argent à moindres coûts et les joueurs sont ravis d'investir dans ces vieux hits. Tout le monde semble donc satisfait. Tout le monde ? Pas si sûr …
D'autres possibilités auraient pu être envisagées, à commencer par des compilations. Pourquoi ne pas compiler, par exemple, l'ensemble des deux épisodes Zelda paru sur NES pour un prix identique ? Pourquoi ne pas garnir ces jeux de bonus divers (mini-jeux, artworks …) ? C'est pourtant bien la solution de facilité pour laquelle Nintendo a opté et on ne peut s'empêcher d'en être quelque peu attristé tant la passion du Gamer semble être prétexte à lui soutirer de l'argent facilement.
Vous pourrez peut-être trouver le constat un peu dur, mais même s'il n'est pas non plus question de s'indigner à tout bout de champ, il est pourtant juste de contester cette démarche visant à vendre du neuf avec du (très) vieux. Et à ce petit jeu, Nintendo pourrait bien y laisser des plumes, voir son ramage !
Le succès inattendu des Famicom Mini met en évidence l'importance du phénomène des "Revivals", le retour des vieux hits d'antan, et l'impact commercial de ces derniers. A l'heure où le "tout technologique" est au coeur de l'industrie du jeu vidéo, où nos consoles affichent des caractéristiques à faire pâlir nos vieilles 8-bits, où les jeux flirtent de plus en plus avec la réalité, où l'intelligence artificielle ne cesse de s'affiner, ce retour aux sources a de quoi surprendre. Les Gamers tourneraient-ils à la nostalgie ?! Le marché du jeu est-il en crise au point de devoir aller fouiller dans ses vieux cartons ? S'agit-il d'un phénomène durable ou d'une simple mode passagère ? Tachons d'y voir un peu plus clair à travers ce dossier …
Le Phénomène Retrogaming.
Depuis quelques années, on assiste à un phénomène peu banal : le Retrogaming, où plus simplement la renaissance des vieux hits d'antan. Autrefois apanage des collectionneurs, le retrogaming ne cesse aujourd'hui d'étendre son aura auprès du grand public.L'émulation est l'un des principaux piliers de ce retour aux sources du jeu vidéo. Il n'est guère difficile aujourd'hui de s'essayer aux vieux hits d'antan sur son PC grâce à ces petits programmes facilement accessibles via le Net. NES, Master System, Super NES, Megadrive, Neo Geo, N64, et même Saturn, entre autres, vivent aujourd'hui une deuxième jeunesse grâce à l'émulation et ravivent la flamme des Hardcore Gamers en mal de nostalgie. La démocratisation des ordinateurs personnels et de l'Internet a peu à peu permis au grand public d'avoir accès et de redécouvrir ce véritable héritage vivant du jeu vidéo grâce à des sites de passionnés délivrant le plus souvent un contenu entièrement gratuit.
Nos amis les développeurs, toujours à l'affût d'une bonne affaire, ont vite senti le filon et ont cherché à tirer un avantage pécunier de cette mode. On a ainsi vu apparaître sur nos étales toutes sortes de compilations regroupant d'anciens titres tombés jusqu'alors en complète désuétude. Le support CD, et sa grande capacité de stockage comparé à la cartouche, fut un support idéal de propagation et les consoles 32 et 128-bits furent rapidement assaillis d'anciens titres et compilations en tout genre tels Namco Museums, Final Fantasy Anthology, Sonic Collection, et co … Les ventes se sont montrées fort encourageantes, voir surprenantes pour certains titres, pour un investissement somme toute minime pour le développeur.
Le retrogaming joue sur la corde sensible du Gamer, la nostalgie. On sait aujourd'hui que l'âge moyen du Gamer tend à sérieusement vieillir (ce qui n'est pas une fatalité ;-) ). Les 25 – 30 ans, ceux là même qui sont tombés dans le jeu vidéo à ses débuts, représentent ainsi une part croissante et surtout maîtresse du marché à l'échelle mondiale. Sony ne s'y est d'ailleurs pas trompé et ne cesse depuis son arrivée sur le marché d'orienter sa machine marketing et sa line-up vers ce type de consommateurs au budget certain. Une tranche non négligeable de ces consommateurs dits matures est également de grands nostalgiques des anciens jeux et consoles ayant bercés leur jeunesse.
Le marché du jeu vidéo étant l'un des plus actifs, réactifs et vivaces au monde, il donne parfois le sentiment d'aller trop vite. Le cycle de renouvellement des consoles actuelles, d'environ 5 ans, ainsi que le cycle de vie des softs, d'à peine quelques semaines en règle générale, traduit cette tendance. En devenant un marché de masse le jeu vidéo a atteint un rythme effréné où une nouveauté en chasse une autre aussi vite qu'une tornade. Et le Gamer en vient parfois à regretter une époque révolue où le jeu vidéo ressemblait plus à une entreprise artisanale passionnée qu'à une machine de guerre industrielle. C'est dans ces moments là que le Gamer se remémore les jeux qui l'ont fait vibrer, ceux là même qui laissent un souvenir indélébile dans son esprit et font aujourd'hui figures de légendes à ses yeux. Ces jeux innovants, aux héros charismatiques, aux histoires épiques, au gameplay simple mais efficace. On les appellera Pacman, Zelda, Mario, Bomberman, Altered Beast, Phantasy Star, Shinobi … Le souvenir de ces jeux restent forts et poussent souvent le Gamer à s'y replonger pour espérer retrouver quelques bribes de bonheur d'époque.
Vous correspondez à ce descriptif ? Si la réponse est oui, vous êtes contaminés par le virus de retrogaming !
La Caverne d'Ali baba made in Nintendo.
Dans le registre du retrogaming, Nintendo a, plus que tout autre développeur, matière à exciter les papilles du Gamer nostalgique. La force de Nintendo dans ce domaine c'est d'être présent sur le marché du jeu depuis ses débuts, et à ce titre de posséder moult ténors du retrogaming. Pensez donc, Mario, Zelda, Donkey Kong, Icarus (vous souvenez vous ??), ne sont que quelques exemples du patrimoine Nintendo. Et Big N a maintenant plus que jamais compris que ce patrimoine vaut de l'or !Comment exploiter le potentiel de ces ‘'oldies" ? C'est bien là le fond du problème pour sa majesté Nintendo. Le Gamer est clairement avide de se replonger dans ces vieux hits mais est-il pour autant prêt à débourser quelques deniers pour satisfaire sa nostalgie ?
Nintendo a d'abord trouvé un juste milieu pour exploiter ses anciens titres. En les insérant en ‘'bonus" dans certains de ses jeux, Nintendo a testé l'engouement des joueurs avec brio. Animal Crossing est un excellent exemple dans ce domaine. Ce titre proposant de vivre en temps réel la vie d'un personnage dans son petit village offre la possibilité d'acquérir dans le jeu une NES virtuelle ainsi que plusieurs jeux de l'éditeur. Encore mieux, équipé d'un e-reader connecté à la GBA, il était possible d'acheter des cartes contenant d'autres vieux titres et de les télécharger dans le jeu lui-même afin d'y jouer sur votre NES. L'idée fut un succès et plébiscité par les joueurs ayant fait l'expérience. Satisfait de son coup d'essai, Nintendo enclenche alors la deuxième !
Zelda The Wind Waker, nouvel opus de la série à paraître sur Game Cube, bénéficie d'une sortie à la hauteur de sa renommée. Une version collector est ainsi disponible à la sortie du jeu proposant en sus deux épisodes N64 de la légende. Parfaitement émulés, ces bonus vont une fois de plus faire mouche et deviennent rapidement collectors. Ne s'arrêtant pas en si bon chemin, Nintendo dote son pack besteller de fin d'année Mario Kart d'un nouveau disc bonus avec pas moins de 4 jeux Zelda, 2 épisodes NES et 2 épisodes N64, et le succès est à nouveau au rendez vous puisque le pack s'arrache. L'investissement pour Nintendo est minime et les retombées financières fort appréciables dirons nous !
La GBA n'est pas non plus oubliée puisque c'est l'ensemble des épisodes Mario parus sur Super Nintendo qui furent adaptés en un temps record avec de nouveau le succès qu'on leur connaît.
L'aboutissement viendra finalement des désormais célèbres Famicom Mini, une dizaine de jeux mythiques issues de la NES, proposés dans un packaging fidèles à ceux d'origine, tournant sur GBA. Le succès est fulgurant, et Mario Bros premier est le premier à truster les charts japonais avec près de 400 000 exemplaires déjà écoulés.
Le retrogaming made in Nintendo est un succès. Nintendo engrange de l'argent à moindres coûts et les joueurs sont ravis d'investir dans ces vieux hits. Tout le monde semble donc satisfait. Tout le monde ? Pas si sûr …
Ne pas Abuser des Bonnes Choses.
Même si les Famicom Mini jouissent d'un excellent accueil de la part des joueurs, et que l'on peut saluer l'initiative de Nintendo de nous faire revivre de vieilles aventures vidéo ludiques trop longtemps oubliées, on ne peut s'empêcher malgré tout de fleurer une certaine escroquerie marketing qui tend à déranger. 2000 yens (soit environ 15 euros) ce n'est pas une arnaque en soit mais ce n'est certainement pas non plus une bonne affaire étant donné l'âge très avancé de ces jeux (Mario Bros premier du nom date du début des années 80 !). Mais Nintendo n'est pas le seul incriminé, Sega et ses Sega Ages (Golden Axe, Virtua Racing, Ken Le Survivant …), reprenant le même principe, sont par exemple également pointés du doigt.D'autres possibilités auraient pu être envisagées, à commencer par des compilations. Pourquoi ne pas compiler, par exemple, l'ensemble des deux épisodes Zelda paru sur NES pour un prix identique ? Pourquoi ne pas garnir ces jeux de bonus divers (mini-jeux, artworks …) ? C'est pourtant bien la solution de facilité pour laquelle Nintendo a opté et on ne peut s'empêcher d'en être quelque peu attristé tant la passion du Gamer semble être prétexte à lui soutirer de l'argent facilement.
Vous pourrez peut-être trouver le constat un peu dur, mais même s'il n'est pas non plus question de s'indigner à tout bout de champ, il est pourtant juste de contester cette démarche visant à vendre du neuf avec du (très) vieux. Et à ce petit jeu, Nintendo pourrait bien y laisser des plumes, voir son ramage !
Si la démarche amorcée se poursuit à la cadence actuelle (ce qui semble être le cas puisque la seconde fournée de Famicom Mini est d’ores et déjà prévue pour la fin de l’année au Japon) c’est à son image de marque que Big N devra veiller. Il semble nécessaire de trouver un juste compromis afin que le Gamer ne soit pas le lésé de l’histoire. Il faut respecter la bouche qui vous nourrit dit le dicton. Un proverbe à méditer pour Big N.
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