Rencontre avec les parents de Neko

Rapidité... et efficacité ?

Neko Entertainment est un studio de développement parisien créés par Fréderic Zimmer, Laurent Lichnewsky, Sotheara Khem en 1999. Durant ces quelques années, Neko n'a cessé de créer des jeux à licence pour une multitude d'éditeurs dont Bigben, Ubisoft ou LSP. La particuliarité -avouée- de Neko n'est sans doute pas de développer des hits ou triple-AAA mais de développer des jeux très rapidement... avec les contraintes et les désavantages que cela comportent. Ainsi, la collection des jeux Neko est aussi diverse que variée, allant du très bon au moins bon.

Le problème de Neko est paradoxalement son gagne-pain. A vouloir faire des jeux trop rapidement et à faible coup, on arrive à des jeux bâclés alors que le jeu avait tout de prometteur. L'exemple le plus marquant est sans aucun doute Mouse Trophy qui malgré un concept excellent possède bien trop de défauts. Au contraire, des jeux comme Adibou ou WWF Panda Junior sont des bonnes surprises, en tout cas ils correspondent très bien à leur cible : les jeunes joueurs de moins de 12 ans.

Oui, Neko est le spécialiste des jeux pour enfants. En 2004, Neko décide d'aller plus loin en créant Cocoto Platform Jumper, un jeu basé sur aucune licence existante, toujours destiné aux plus jeunes mais avec une portée un peu plus universel, comme peut l'être les jeux de Nintendo. Il n'est en fait que le premier de la gamme Cocoto édité par Bigben Interactive qui contient maintenant Cocoto Kart Racer et bientôt d'autres titres : Cocoto Fun Fair et Cocoto Fishing Master.

L'Univers Cocoto

Neko et Bigben ont décidé de créer une licence. Laurent Lichnewsky commente ce choix : 'On a été sensible à l'expérience de Bigben sur les produits 'petits prix', on a une technologie qui permet de développer rapidement. Pourquoi ne pas s'orienter vers une collection plutôt qu'un one-shot qui va peut-être coûter très cher et mettre trois ans à se faire ? On a créé l'univers de Cocoto et on a regardé ce qui marchait le plus dans le jeu vidéo.'

Et ce qui marche le plus, c'est les jeux 'universels' comme les jeux de plates-formes ou de kart. Ainsi, la gamme Cocoto commence avec Platform Jumper qui a été bien accueillie par la critique. Il y a quelques semaines, le deuxième jeu Cocoto est un jeu de Kart. Cette fois-ci, le jeu peut-être considéré comme un clone de Mario Kart. Neko décide de prendre un peu plus de risques avec Fun Fair, un dérivé de Mario Party utilisant un pistolet et avec Fishing Master jouable avec une canne à pêche ! Sortie prévue dans quelques mois.

Cocoto utilise les bons vieux ingrédients qui ont fait leurs preuves maintes et maintes fois par le passé : des personnes sympathiques (Cocoto le gentil diablotin, Baggy le gros dur, Shiny la diablotine au tempérament séducteur...) mais aussi des ennemis récurents. L'univers de côté reprend généralement les mêmes lieux : Abysse, Paradis, Jungle, Volcan... ils sont mis au goût du jour selon le genre du jeu. Pas de princesse à sauver mais une marmite mystérieuse qui permet aux diablotins de garder leur pouvoir.



Le dernier jeu Cocoto sort en ce début de mois sur Nintendo DS. Il s'agit du remake de Cocoto Kart Racer déjà sorti sur NGC et PS2 réalisé en quelques mois. Neko est justement spécialisé dans le jeu multi-plateformes. Grâce à sa technologie NGDK, Neko peut simplement créer des jeux PS2, NGC et même GBA et NDS. Le principe est simple : le gamedesigner imagine le concept, définie les mécanismes, l'intelligence artificielle (voir l'interview du Game Designer) puis les graphistes travaillent sur la modélisation des personnages et des univers. Une fois le fichier 3D créé, il suffit de l'envoyer dans NGDK pour qu'il sorte la version voulue. En pratique c'est un peu plus compliqué puisqu'il faut adapter les textures et le gameplay, mais leur système permet de gagner beaucoup de temps !

Neko et le Jeu Vidéo

Il est toujours intéressant d'interviewer les responsables marketing des éditeurs, mais connaître la vision du développeur, celui qui consrtuit le jeu, est très intéressant. Ainsi quand on demande à Laurent ce qu'il pense de la concurrence PSP / Nintendo DS, il parle de deux cibles complètement différentes : 'La PSP est très bien ciblée, elle est ciblée pour un public qui sera sensible au look comme l'iPod vis-a-vis des lecteurs MP3 classiques. Elle s'adresse plutôt à des gens qui veulent frimer avec !'



Plus globalement, le marché du jeu vidéo peut prendre plusieurs orientations selon Laurent. Avec la Xbox 360 et la Playstation 3, les gros éditeurs feront le paris de projets colossaux, ambitieux, nécessant 3 fois plus de personnels (50 personnes aujourd'hui sont nécessaires pour un titre comme Prince of Persia). A côté de cette nouvelle génération de consoles, Neko pense que la génération actuelle permettra aux 'plus petits' studios de créer des jeux encore 5 ans, surtout sur PS2 et peut-être sur NGC et Xbox. Enfin, le marché des portables renaît avec l'arrivée de la DS et de la PSP. Ce second souffle permet là aussi aux développeurs indépendants de créer des jeux au budget avec des équipes plus restreintes.

Le système actuel repose essentiellement sur les grosses licences, ce qui est à la fois regrettable et appréciable selon le point de vue. Car une licence est une 'valeur ajoutée', non pas en terme d'originalité mais c'est une assurance financière... Cependant, il est aussi possible de créer une licence de A à Z, comme Splinter Cell ou même Cocoto dans le cas de Neko.