Complainte « Les Pigistes, ces gens de l’ombre »

Complainte « Les Pigistes, ces gens de l’ombre »

Ils ne chiffrent plus le temps derrière leur clavier
L’esprit songeur et les yeux abimés
La passion les pousse jusqu’au firmament
De cet amour pour l’écriture, contracté adolescent

On les prend souvent pour des machines à écrire
Sans vie sociale, sans ami, sans amour, sans attrait
On survole trop souvent leur texte, plutôt que de les lire
Alors que pour eux, les mots restent gravés à jamais

Ils ne travaillent qu’avec le cœur et souvent sans rétribution
Choisissant la considération à la valeur pécuniaire
Ils ont vendu leur âme pour gagner la liberté d’expression
Enfermés dans leur bureau sur le net, telle une prison insulaire

Derrière la fenêtre poussiéreuse, une vision du Paradis
Un brin de considération, un compliment, juste un merci
Fauchés trop souvent par des invectives gratuites
Que la méchanceté, cachée, crache dans sa fuite

Pigiste, saltimbanque de l’écriture, journaleux
À chacun son chemin, bon enfant ou furieux
Mais d’aucun ne saurait pourtant ignorer
Le prix sans limite que coûte la si fragile liberté

Alors si toi aussi tu écris, converses ou corriges,
Saches que tu n’es pas seul à ressentir ce vertige
Cette sensation lourde d’être attirée par l’enfer
La faute à tes mains, pesant tout le poids de l’univers

Mario, Zelda, Kid Icarus, Sonic
Michael Jackson, Le Pape, Ruquier, Monique
Il y aura toujours une bonne raison d’écrire un mot
Car ma chandelle est morte… éteinte par Rousseau.

Si à tout hasard, ces phrases vous auraient parlé,
Une petite pensée, pour ceux qui rédigent dans l’ombre
Cela ne changera point leur journée en compte de fée
Mais donnera un brin de sens, à leur plume qui encombre…

Un trait fin comme un fil de soie, glissant sur un mur
Une virgule emportée par la poésie et le rêve
Un métier parti en guerre contre la dictature
Car sans journaleux, nos arbres n’auraient plus de sève

Nos opinions ne seraient plus si différentes
La pensée ne demeurerait plus cette belle insolente
La vérité se transformerait en écarlate chimère
Et bien triste alors, deviendrait notre Terre.

Une planète fragile, si élégante depuis les étoiles
Dévoilant sa beauté dès lors que l’on s’élève
Car les mots d’amours ouvriront toujours les voiles
Vers ce sépulcral voyage en direction du bonheur…
…Et dont l’écriture est le sang du rêve, indestructible à la verve des haters.

Waluigi, poète (pouet pouet…)