L'avenir d'Ubisoft au Québec pourrait être compromis en cas d’acquisition du groupe par Vivendi
D'ici 2020, Ubisoft devrait employer plus de 3 500 professionnels au sein de ses studios québécois. Oui mais ça, c’était selon les projections avant l’arrivée du groupe Vivendi/Bolloré. Le bras de fer qui l’oppose la famille Guillemot pourrait se solder par une acquisition totale complète et de la casse sociale au Québec.
NewsAlexis Le Marec, expert indépendant, explique en effet que les cultures de gestion sont très différentes entre Vivendi et Ubisoft :
Ubisoft a comme culture de garder les employés à long terme. Vivendi a une approche inverse, axée sur la rentabilité à court terme. Si Bolloré prend le contrôle d’Ubisoft, il va faire virer beaucoup de monde à Montréal. C’est sûr qu’il y aura des pertes d’emplois si ça se passe. Il y aura une rationalisation des dépenses. Vivendi n’a aucun intérêt logique à employer autant de personnes au Québec.
Selon lui, Vivendi veut contrôler Ubisoft surtout pour réaliser des synergies avec Canal+ en France.
Ça n’a pas de sens d’avoir autant de monde au Québec pour Vivendi.
Ubisoft, un acteur incontournable dans le secteur
Pour comprendre l'importance d'Ubisoft dans le microcosme local, il faut comprendre les efforts importants au niveau de la formation, les partenariats avec les universités, l'emploi. Cette année encore, les studios canadiens d’Ubisoft se sont imposés en remportant six prix, dont celui du meilleur jeu de l’année pour Assassin’s Creed Syndicate, lors de la cérémonie des Prix canadiens du jeu vidéo qui avait lieu début décembre à Toronto.Voici la liste complète des jeux ayant récolté un prix :
Meilleur jeu de l’année – Assassin’s Creed Syndicate
Meilleure animation – Assassin’s Creed Syndicate
Meilleur nouveau personnage – Assassin’s Creed Syndicate
Meilleur audio – Assassin’s Creed Syndicate
Meilleurs effets visuels – Assassin’s Creed Syndicate
Meilleur design de jeu – Far Cry 4
Les prix qu’Ubisoft a remportés cette année démontre notre position de leader de l’industrie du jeu vidéo au Canada. Surtout, je pense qu’il s’agit d’un bel hommage à l’incroyable talent des membres des équipes qui ont mis toute leur passion et tout leur savoir-faire dans la production de ces jeux, dit Yannis Mallat.
Je lève mon chapeau à tous les développeurs impliqués sur nos productions qui étaient finalistes et gagnantes, ainsi qu’au génie créatif de toute l’industrie canadienne du jeu vidéo qui a été célébré hier soir, dit Nicolas Rioux, directeur général d’Ubisoft Québec.
Mais cette dynamique, que l'on retrouve dans les offres d'emploi, risque d'être brutalement freinée par ce conflit franco-français. Le Québec craint clairement les dommages collatéraux d’une restructuration interne si Vivendi prenait le contrôle d’Ubisoft, avec son lot de fusions probables, l’expérience du passage de Vivendi auprès d’Activision Blizzard n’ayant pas rassuré. En entrevue, Jean-Sébastien Boulard, Président du comité sur la disponibilité et la compétence de la main-d'œuvre à l’Alliance numérique, a avoué suivre la situation de près.
Ubisoft, c’est le tiers des emplois dans le jeu vidéo à Montréal. C’est un joueur important.La crainte de voir l’écosystème du jeu vidéo québécois être déstabilisé n’est pas négligeable.
Ubisoft a une présence très importante dans l’écosystème du jeu vidéo montréalais.Contacté en France, le porte-parole de Vivendi, Jean-Louis Erneux, a affirmé qu’il était trop tôt pour spéculer sur les effets sur Montréal d’un rachat.
Yves Guillemot ne lâche rien
Pour le moment, le porte-parole d’Ubisoft au Québec, Fabrice Giguère, dit que la tentative de rachat de Vivendi est « non sollicitée » et qu’Ubisoft veut rester indépendant : Yves Guillemot continue à fourbir ses armes pour défendre son contrôle sur le groupe.Comme le rapporte le journal, Yves Guillemot a d’ailleurs profité du party de Noël d’Ubisoft, qui avait lieu le 12 décembre, pour décocher à mots couverts des flèches contre Vivendi.
On va faire en sorte que personne ne puisse nous empêcher de continuer (à opérer). Et bien sûr, il faudra que vous nous aidiez tous pour réaliser ça, a-t-il dit, déclenchant un tonnerre d’applaudissements.En attendant, voici quelques images de la Fête de Noël d'Ubisoft, aux couleurs de leurs prochaines productions telles "Far Cry Primal" et "For Honor". On sait faire la fête, apprécier les bons moments et se réchauffer (car l'hiver neigeux est bien installé là-bas) mais tout le monde se demandait si cela n'allait pas être la dernière fête.
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limité a se demandé de quoi il est indépendant.
Certes UBI est le plus gros employeur dans le domaine du jeu vidéo, mais pas forcement pour de bonne raison il me semble.
C'est plus par course vers la productivité qu'autre chose.
Pour faire un bon AC il faut pas forcement des équipe géante.
Mais pour nous en pondre 1 par an là oui.
Et quelque part on ressent très clairement les limite de cette stratégie, les AC n'arrivent plus vraiment à séduire et la plupart des nouvelle licence d'UBI font pas rêver plus que ça.
Le plus gros risque de UBI c'est bien de ne plus pouvoir soutenir cette masse salarial, a l'époque ou AC, les lapins crétin, Juste Dance fessaient des profit monstrueux qui permettait de financer tout ça est bien passé.
UBI devient un géant aux pieds d'argile et la chute peut potentiellement être très violente.
Voir carrement comme certain monter son propre studio.
Même si UBI a été la boite qui a permis ça au canada, c'est plus le seul moteur qu'ils ont actuellement.
Les studios de Montréal et de Québec ont produit d’excellents jeux, leurs pertes seraient très néfastes pour Ubisoft et l'industrie du jeu vidéo au Québec.
A l'époque pour Ubi Montreal oui.