News LEGO Star Wars : The Skywalker Saga (Switch)
La parole se libère contre le crunch pour le prochain Lego Star Wars
Les développeurs évoquent la culture du crunch chez TT Games. Pression managériale et heures non-payées au programme.
NewsLe jeu Lego Star Wars : The Skywalker Saga a fait parler de lui pour de nombreux reports. Maintenant que le jeu semble terminé, les développeurs commencent à aborder l'aspect crunch du jeu. Mais d'abord, qu'est-ce que le crunch dans le monde du jeu vidéo ? On utilise ce terme pour qualifier péjorativement un période de travail intensive. Cette période se matérialise sous forme de pression exercée sur les salariés, qui doivent bien souvent travailler plus longtemps (et terminer à des heures indues) et ce même les week-ends, afin de respecter des objectifs fixés. Un salarié peut ainsi cumuler plus de 80h par semaine, sans que les heures supplémentaires ne soient payées.
Le jeu Lego Star Wars : The skywalker Saga devrait être le jeu Lego le plus important en terme de contenu. Il faut dire qu'il devrait couvrir les 9 films de la série principale. Mais même si le jeu devrait enfin sortir le 9 avril 2022, après avoir été reporté 3 fois, l'heure n'est pas tant que ça à la fête pour les développeurs du projet qui sont dessus depuis... 5 ans.
D'après le site Polygon, d'anciens salariés et d'autres encore présents chez TT Games, dévoilent anonymement une culture du travail toxique chez TT Games et du "chantage à voix douce" ("Ha tu pars parce qu'il est déjà 19h ? Tu sais, on pourrait ne plus avoir besoin de toi demain hein ?"). En particulier le style de management de Jon Burton, co-fondateur et directeur créatif jusqu'à son départ de la société en 2007 lorsque Warner Bros a racheté le studio.
Pour la partie "crunch" concernant le jeu seulement, les témoignages pointent en premier lieu de nombreuses heures non payées, ou sous-payées, mais aussi que les patrons demandent régulièrement à la dernière minute des ajouts de fonctionnalités supplémentaires, dans l'objectif d'atteindre certains indicateurs et d'un plan appelé "Strive for 85" (en référence à la note metacritic's).
Le tout contraignant à travailler au risque de menaces et d'intimidations :
Le réalisateur demandait de nouvelles mécaniques de jeu sur un coup de tête, puis il revenait demander à les changer, sans qu'on ait besoin de corriger les vrais problèmes. Il n'y a qu'a regarder les critiques de tous les jeux Lego : "La gestion de la caméra est lamentable, il n'y a pas de co-op en ligne..." Mais ok, ajoutons un arbre de compétence à la God of War ! Les enfants de 5 ans vont adorer !
- Propos d'un ancien salarié
De plus, le jeu utilise un nouveau moteur appelé NTT sensé être favorisé parce que son utilisation remplace l'utilisation d'Unreal Engine et évite de payer des frais de licence énormes à Epic Games, alors que ce dernier était le choix préféré des salariés. Comme à chaque utilisation d'un nouveau logiciel (et inachevé et peu fiable), il y avait de nombreux bugs et difficultés en plus de pouvoir réaliser le jeu lui-même.
L'article de Polygon évoque aussi le cas des femmes plus facilement victimes d'intimidation, de harcèlement, et d'un écart de salaire volontaire. Plusieurs recrues, dont l'ancien vice-président de Sony Worldwide Studios Michael Denny en tant que vice-président et chef de studio, puis ses anciens collègues de Sony, Eric Matthews et Mark Green, en tant que directeur du développement du jeu et responsable du jeu respectivement, ont fait peu pour améliorer cela.
Il semble que les témoignages faits à Polygon ne relatent pas des faits nouveaux par rapport au jeu, mais qui existent depuis plusieurs années. Comme évoqué au début de l'article, Burton ordonnait aux salariés qui voulaient partir à l'heure de retourner à leur poste.
Mais le service Qualité du studio n'est pas en reste non plus. Souvent considéré comme ayant un rôle moindre, les salariés de ce service avaient des accès limités, voire interdits à certaines parties du bâtiment s'ils n'étaient pas accompagnés. Cette décision semble avoir été justifiée par le fait que le leak du gamepad de la Wii U en 2012 vient d'une personne du service Qualité qui l'a aperçu et dévoilé sur le Net à l'époque. Cela ajoute de la pression, mentale, physique... que la direction de TT aurait promis de changer à plusieurs reprises, sans vraiment rien changer.
Depuis 2021, une quarantaine d'employés aurait quitté TT Games, assez ironiquement, une bonne partie d'entre eux aurait rejoint le nouveau studio de John Burton, 10:10 Games. L'article finit par dire que des choses seraient tout de même en train de changer au sein du studio, puisque NTT serait déjà mis au placard et TT Games referait les yeux doux à Unreal Engine.
D'autres témoignages rapportent que ces derniers mois l'entreprise se montrerait plus vigilante sur le dépassement des horaires afin de les limiter. Cela tiendra t-il jusqu'au prochain gros projet ? Ou est-ce pour faire parler d'elle en bien et éviter que cela n'impacte les ventes du jeu ?
Source : Polygon
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