Le directeur général de Nintendo de passage à Paris

Le journal Le Monde a eu la chance de rencontrer Shinya Takahashi, directeur général de Nintendo et responsable des opérations du groupe. Il était de passage à Paris, à l'occasion de Japan Expo qui se déroule à Paris depuis le 6 juillet et qui se terminera le 9 juillet 2017.

D'abord interrogé sur la pénurie de Switch, Shinya Takahashi présente les excuses de Nintendo, espérant que les améliorations faites en termes de capacité de production seront en mesure de résoudre ce flux très tendu en termes d'expéditions auprès des revendeurs.

Autre sujet surveillé de près par les joueurs : le nombre de jeux proposés sur la console. Shinya Takahashi indique que Nintendo a apporté deux réponses pour pallier ce problème. D'une part, la console est compatible avec des outils de développement comme Unity et Unreal Engine, ce qui permet de voir plus de projets sortir sur la console. D'autre part, Nintendo s'est complètement réorganisé, de façon à pouvoir travailler sur de plus nombreux projets : il y a ainsi 11 unités de production chez Nintendo, chacun travaillant sur plusieurs projets à la fois.

Les effectifs de Nintendo, environ 5000 personnes à la lecture du dernier rapport CSR de Nintendo Co Ltd, sont deux fois moins nombreux qu'Ubisoft par exemple. Pour Shinya Takahashi, le nombre de salariés ne tient pas compte des employés des studios de seconde partie, qui si on les additionnait tous, nous permettraient de nous rendre compte que les équipes impliquées dans le développement d'un jeu restent nombreuses.

Pourtant, Le Monde insiste et demande si Nintendo serait capable de mobiliser une équipe importante autour d'un projet, un jeu comme The Legend of Zelda: Breath of the Wild, qui selon Shinya Takahashi a mobilisé 300 personnes en tout. Mais les jeux Zelda, en général, sont chez Nintendo les projets qui mobilisent le plus d'employés, compte tenu de leur envergure.

Le journaliste du monde, William Audureau, n'a pas apprécié Super Mario Odyssey (en tout cas, son avis n'a rien à voir avec le nôtre !). Shinya Takahashi lui répond que les deux jeux ne peuvent pas être comparés l'un à l'autre :

Je ne pense pas que ce soient des jeux que l’on puisse comparer. Zelda a pris cette ampleur parce que c’est un jeu qui repose sur la liberté qu’offrent l’aventure et l’exploration, alors que Mario, c’est plutôt un jeu dans lequel vous êtes enfermé dans une boîte, et c’est dans cette boîte que l’on s’amuse.

L'innovation de Super Mario Odyssey, pour Shinya Takahashi, viendra surtout de l'utilisation des vibrations HD. C'est une déclaration qui nous surprend, car nous n'avons pas forcément été sensibilisés à leur présence lors de notre essai du jeu, mais c'est en tout cas une fonctionnalité majeure. Il explique :

Mario Odyssey sera, je pense, le véritable ambassadeur de son intérêt dans un jeu vidéo. Vous l’avez vu avec le comptage de billes dans 1-2 Switch, vous retrouverez la vibration HD utilisée de manière aussi, voire encore plus, spectaculaire dans Mario Odyssey, par exemple quand Mario pilote une moto ou qu’il tombe sur des plaques en métal. Vous allez voir, vous allez être surpris !

Les premiers mois de la vie de la Switch ont été l'occasion pour le public de découvrir des jeux aux profils très différents. Les mois qui viennent ne dérogeront pas à cette règle, et nous permettront de découvrir Super Mario Odyssey et Mario + The Lapins Crétins Kingdom Battle. D'autres jeux sont en cours de développement, Nintendo ne s'imposant aucune limite. On n'a pas eu l'annonce d'un Wave Race Switch, mais c'était bien amené de la part du journaliste pour savoir si un tel jeu était en préparation sur la nouvelle venue de Nintendo !

On comprend à la lecture des réponses de Shinya Takahashi que l'intérêt de la Switch, c'est sa fonction nomade : la possibilité offerte aux joueurs de commencer à jouer à la maison et de basculer en mode nomade sera, penses-t-on chez Big N, une motivation suffisante pour découvrir des jeux d'éditeurs-tiers pourtant disponibles depuis longtemps comme Skyrim :

Je suis sûr que les gens qui vont redécouvrir Skyrim et FIFA sur Switch vont comprendre l’intérêt de pouvoir y jouer n’importe où, n’importe quand.

Si on peut être déçu du nombre encore faible de jeux en cours de développement sur Switch, Nintendo espère que la simplicité de portage des projets sur sa console permettra aux studios de facilement porter leurs jeux sur Switch. En tout cas, depuis la sortie de la console, Nintendo indique que les éditeurs sont plus intéressés que jamais par la machine.

Voilà en tout cas une entrevue très intéressante que vous pourrez retrouver sur LeMonde.fr aujourd'hui.

Source : Le Monde