Le guide de ce qu'il ne faut pas faire

Nous sommes en 1988 et SEGA n'existe encore que grâce à ses formidables divisions arcade pour lesquelles travaillent les sections AM (AM 1,2 et 3 développent des jeux sur arcade et AM 4,5 et 6 inventent et conçoivent les machines d'arcade). SEGA, malgré son échec face à Nintendo, domine le monde de l'arcade avec des titres phares comme Out Run, Hang-On, After Burner ou encore Altered Beast. Mais SEGA ne veut pas rester sur un échec et décide de lancer sa nouvelle console de salon, nommée Genesis (Megadrive en Europe). Cette console est une 16 bits (une technologie haut de gamme à l'époque) et elle est bien supérieur à la NES techniquement parlant.

En 1989 est lancé au Etats-Unis la Genesis pour un prix de 189 $, elle est vendue avec un joypad et le jeu Altered Beast qui est un véritable carton en arcade. Et SEGA voit grand dans l'avenir pour cette console, l'entreprise sort un adaptateur pour jouer aux jeux Master System et veut même commercialiser un modem et un clavier avant la fin de l'année. Malgré la sortie du TurboGrafx de Nec, SEGA est loin d'être inquiété par la concurrence sur 16 bits grâce à l'appui de EA et la sortie du jeu Golden Axe qui devient un " hit " planétaire. Pour enfoncer le clou, en 1990 SEGA sort la Megadrive 2, elle est plus compacte et bien plus légère, bref une version plus cool et moins austère que la première.

Mais SEGA ne relâche pas ses efforts et grossit financièrement en accroissant sa notoriété dans le domaine et sa respectabilité sur le marché. La concurrence arrivera bien vite, puisque Nintendo se voit contrainte de sortir une console 16 bits pour concurrencer SEGA et sa Genesis, c'est alors la sortie en 1991 de la Super Famicom (nommée Super Nintendo en Europe). Mais SEGA a déjà amassé assez d'argent et de joueurs pour pouvoir avoir le temps d'anticiper les concurrents et sort son Mega CD (extension CD-Rom de la Megadrive) qui améliore la qualité des jeux et la puissante de la console.

Voyant aussi que Nintendo était dans le domaine des consoles portables avec sa Game Boy, SEGA décide de se lancer dans le milieu en espérant battre la portable de Nintendo. Et l'entreprise frappe fort avec sa Game Gear, une console portable couleur avec des graphismes impressionnants qui surpassaient largement ceux de la Game Boy. Mais faute d'une logithèque développée, d'une autonomie limitée et de sa taille trop volumineuse (pour une console portable) la Game Gear ne put connaître le succès escompté par SEGA.

Dans la même année, dans le domaine de l'arcade SEGA sort le premier jeu 3D: Time Traveller. Qui fut un succès au Japon mais très peu ailleurs. C'est en 1992 que SEGA sort son Sega-CD, une compilation de la Genesis et du Mega-CD, avec le jeu Virtual Racing en 3D polygonale et révolutionne l'arcade avec sa carte Model 1 qui remplace le vieux System 16. Et les titres basées sur cette nouvelle carte vont apparaître sur arcade, donc le plus connu est Virtua Fighter.

Mais sur le marché des consoles de salon, la Megadrive commence à perdre du terrain face à la Super NES qui possède des jeux comme Street Fighter II. Dans le même temps, SEGA sortit une console que peut de monde connaît réellement: la Nomad. Cette console était une portable sur l'architecture Megadrive ce qui en faisait la plus puissante des consoles portables du moment, elle possédait une logithèque immense (autant quantitative que qualitative) mais ce coup de maître était plus un étalage du savoir-faire de SEGA que d'une commercialisation. La machine n'a été distribuée que quelques centaines d'exemplaires au Japon et nul part ailleurs !!!

En 1994, SEGA décide d'ouvrir le Parc Joypolis à Tokyo, une tour gigantesque remplie de jeux d'arcade. Toutes les machines du parc sont équipées de la nouvelle carte Model II et le succès du parce est immédiat avec des jeux comme Daytona USA qui devient le meilleur jeu de voiture du moment. SEGA voulant un peu donner du souffle à sa Megadrive qui commençaient à perdre des parts de marché, créa une extension 32 bits pour sa console. Cette extension devait permettre à la machine de développer sa puissance et de proposer au joueur une dimension de jeu encore inédite. Mais malheureusement le 32X (nom de l'extension) coula à pique à cause des annonces de sortie des consoles Saturn (pour SEGA) et PlayStation (pour Sony).

C'est en 1995 (après la création de SEGA Soft filière du groupe pour le marché PC) que SEGA sort sa Saturn aux Etats-Unis. Malgré que la console de SEGA avait un peu d'avance sur la console de Sony, sa difficulté de programmation, son coût de production des jeux et son prix (3390 Frs à sa sortie !!!) l'ont vite fait sombrer dans l'oublie face à la PlayStation qui réunissait tous ces atouts en elle. Même si les capacité de la Saturn surpassaient celles de la PlayStation, les jeux comme Ridge Racer ou Toshinden étaient plus beaux sur PSX que sur Saturn, ce qui fit passer la console de SEGA pour une console inférieure.

Et l'idée que SEGA est sortit une simple extension de la Megadrive avec quelques capacités 3D poussa encore plus les joueurs dans l'idée d'acheter une PSX. Malgré cela, SEGA a su sortir sur sa Saturn des jeux de qualités qui sont restés des références dans le domaine, comme par exemple Virtua Cop, Sega Rally, Virtua Fighter II, Panzer Dragon, Nights, etc... Bien que la Saturn se soit alignée dans le prix de vente de la PSX et qu'elle fut la première console avec connexion Internet (NetLink non commercialisé en Europe) le manque de bons jeux et la concurrence impitoyables de Sony firent disparaître la Saturn des étales après 3 ans de commercialisation.

Puis SEGA s'associe en 1996 avec Dreamworks SKG pour lancer son propre centre d'amusement et d'arcade: SEGA Gamework. En s'inspirant de l'association de Namco et Sony pour faire une carte nommée System 11, SEGA développe une nouvelle carte arcade nommée Titan S-TV (SEGA Titan Vidéo Système en français !!!). Mais pour des raison obscures, l'entreprises bloque l'accès de ce nouveau chipset aux constructeurs externes et permet seulement à l'entreprise Data East de développer dessus.