Des Asphalt en veux-tu, en voilà
Gameloft est un studio français fondé en 1999 par le confondateur d'Ubisoft - ceci explique donc sans doute cela. Ils sont aujourd'hui près de 2400 à travailler pour une société qui, en une dizaine d'années, a grandi sur un marché qu'elle a pratiquement vu naître, celui du jeu sur plate-formes portables : téléphones mobiles et consoles portables n'ont aucun secret pour les 6 studios que supervise Michel Guillemot, le fondateur de l'entreprise.Aujourd'hui, Gameloft doit avant tout sa fortune aux jeux sur téléphones mobiles : on comptera en 2012 près de 4 milliards de téléphones capables de supporter les jeux développés par la société. Autant dire que la sortie d'Asphalt 3D sur 3DS n'est qu'une goutte d'eau pour une société qui, au 4e trimestre 2010, a réalisé près de 40 millions d'Euros de chiffre d'affaires. Dans le communiqué qui présentait ces résultats, aucune mention aux jeux sur consoles : les jeux 3DS semblent loin d'être une priorité pour Gameloft, donc…
Où voulons-nous en venir ? Tout simplement au fait qu'il manque à Asphalt 3D de passer du stade de jeu au stade de bon jeu : on risque donc de lui préférer des projets plus aboutis sur la nouvelle console de Nintendo, à commencer son principal concurrent : Ridge Racer 3D. Les premiers arguments qui jouent en sa défaveur sont nombreux : un framerate capricieux, une gestion des collisions hasardeuse et les contrôles de la voiture, deux éléments qui ne pardonnent pas quand on développe un jeu de course, que ce soit sur console comme sur téléphone, d'ailleurs. Sur téléphone, peut-être le joueur pardonnera-t-il certains écueils - après tout le prix des jeux n'est pas le même. Mais sur 3DS, non, désolé, on s'attend à mieux.
Vous m'prendrez bien un peu de tout ?
Pourtant, Asphalt 3D a vraiment tout pour plaire : des véhicules sous licence - une force de Gameloft, des circuits très jolis qui nous font voyager sans quitter l'écran 3D de notre console, des objectifs amusants qui varient de course en course. Les premières minutes avec le jeu sont un pur plaisir, et on se dit qu'on va bien s'amuser.Puis vient ce moment où le joueur se sent prêt à aller plus loin que le stupide tourne-à-droite ou tourne-à-gauche, et se décide donc, un peu poussé par l'intelligence artificielle des autres pilotes bien décidée à faire de vous le petit dernier de la course, à tenter des dérapages dans les virages, à prendre son élan avant les petites bosses sur la route.
Et là, c'est le drame : on constate avec effroi que la gestion des collisions est gérée comme la caisse noire d'un parti politique. Du grand n'importe quoi où votre voiture peut tomber à pic à 90°, embrassant la route à pleine bouche sans vraiment subir de dommage ou si peu, où vous aurez beau rentrer dans le cul de votre adversaire, sa voiture ne bougera pas d'un millimètre et continuera sur sa lancée, alors qu'à d'autres occasions vous ferez voler la voiture qui vous suit dans un festival de pièces très détachées que vous vivez au ralenti. De l'arcade ? Peut-être. Une gestion des collisions qui nous ramène 20 ans en arrière ? Sûrement !
Vous n'allez pas repartir sans rien ?
Quand on est fan de Burnout, on est fan de ce genre de grand spectacle : la simple perspective de faire des take down est plus que réjouissante, il faut bien l'admettre. Cette sensation grisante de vitesse, de pouvoir alors qu'on s'apprête à bousculer un adversaire dont le seul tort est sans doute d'être… devant ! Cette impression, on la ressent parfois quand, le pouce enfoncé dans le bouton A, on fonce à toute berzingue, à en avoir des crampes au bout de quelques minutes de jeu. Précisons si besoin que le bouton B sert à freiner - ou plutôt à indiquer à la console que l'on souhaiterait déraper : vous l'aurez compris, une seconde pression nous remet dans le droit chemin. Au sens littéral du terme ! Il ne semble pas utile de jouer avec la direction des roues : quelle idée saugrenue nous avions là !La promesse de cet Asphalt 3D tient en quelques chiffres : 42 voitures, 17 villes magnifiques nous emmenant aux 4 coins du monde. Il n'en faut pas plus pour se mettre à rêver d'un jeu de course complet, vraiment bienvenu à la sortie de la 3DS. Car en plus, et cela va de soit, tout est en 3D dans ce jeu, des menus très sympathiques aux courses. En route, vous n'aurez de toutes les façons pas le temps de bien admirer le paysage, crispé sur votre bouton A pour maintenir votre vitesse de croisière.
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