Chef, chef, on nous attaque !
Expliquons pour commencer le principe même du genre 'Tower Defense', que connaissent par exemple les amateurs de Starcraft jouant à des modes dédiés : il consiste à construire lors d'une première phase des fortifications et canons défensifs de plus en plus résistants, pour tenir le coup face à des assauts de plus en plus intenses lors d'une seconde phase. Les ennemis vaincus lors de la seconde phase permettent de glaner de l'argent qui servira à investir dans des défenses plus sophistiquées, et ainsi de suite !Ce principe est joliment enrobé dans Lock's Quest à travers une histoire bien mise en scène, mais peut-être trop classique. Agonie, banni de son peuple il y a longtemps, revient attaquer le Royaume d'Antonia a l'aide d'une armée d'automates. Lock, jeune héros de son état, va se retrouver propulsé dans ce conflit en tant qu'architecte de fortifications, une guilde puissante, complétant celle des classiques guerriers. Tout ceci est illustré par des saynètes très réussies au début du jeu.
On est un peu moins convaincu par les phases suivantes qui entrecoupent le jeu, et dans lesquelles Lock se balade dans un minuscule village pour discuter avec les quelques villageois présents. On y apprend pas grand-chose d'intéressant sur l'univers, et il est impossible de rentrer dans les maisons. Lock's Quest est donc bien un vrai Tower Defense pur et dur, et non un RPG. Le jeu est très linéaire, et on enchaîne les phases sans aucune liberté.
L'esthétique globale est sympathique, mais pas extraordinaire non plus : Les graphismes rappellent un manga, mais manquent de détails, avec des sprites assez énormes. Les musiques ne resteront pas non plus dans les mémoires. Mais peu importe pourra-t-on dire, Advance Wars par exemple n'est pas un canon de beauté mais n'en demeure pas moins une référence.
Architecte, c'est un métier
Car sans pouvoir prétendre à être aussi bon que cette illustre série, Lock's Quest est incontestablement une réussite : on prend beaucoup de plaisir à bâtir ses défenses durant les 2 ou 3 minutes imparties. Il faut alors bien repérer par où les ennemis vont arriver, quels sont les points stratégiques à défendre, et surtout bien choisir son arsenal. Assez chiche au début avec tout au plus des murs de 1, 2 , 3 cases, et un seul type de canon, il va vite s'étoffer avec des pièges à disposer devant les murailles, des sortilèges à lancer, des canons plus puissants, murs plus solides...etc. Attention, tout a un prix : l'essence, et il faudra surveiller vos finances !Une fois vos défenses établies, ou si le temps est écoulé, place à la bataille : les automates ennemis arriveront à partir de 2 ou plus de points de la carte, visible en permanence sur l'écran supérieur. Vous ne resterez heureusement pas inactif et pourrez alors intervenir à 2 niveaux : d'une part en faisant les réparations nécessaires sur les murs menaçant de s'écrouler, ou les canons menaçant d'exploser (attention, prévoir l'essence nécessaire aussi), et d'autre part en prenant partie directement au combat. Vous pouvez vous aventurer sur toute la carte et même aller au devant des adversaires. Pour les attaquer, rien de plus simple, on pointe dessus grâce au stylet pour le corps à corps, ou l'on peut aussi user de sortilèges -la mana se rechargeant au fur et à mesure des affrontements. Histoire de rendre les combats un peu plus intéressants, les développeurs on ajouté un 'mini-jeu'. Concrètement, des chiffres de 1 à 3 ou plus s'affichent, et il faut appuyer dans l'ordre le plus rapidement possible. Bref, il y a plus intéressant, mais c'est mieux que rien. Parfois, il faut aussi activer un levier en traçant des traits (pour les réparations), ou faire tourner une roue en traçant des cercles.
On est donc constamment au four et au moulin : tantôt on file d'un côté du champ de bataille pour 'dégrossir' la dernière vague, tantôt on file à l'autre bout pour réparer ce canon, dernier bastion du front Ouest, le tout en guettant d'un oeil le décompte (généralement 2 ou 3 minutes) annonçant la fin de la bataille et la désactivation de tous les automates! Bien que répétitif, ce qui est inhérent au genre, Lock's Quest est très vite addictif, on a du mal à décrocher. Après chaque bataille, on dispose d'un répits pour améliorer des défenses avec l'argent amassé et réparer tranquillement ce qui doit l'être, puis on passe à une nouvelle journée de combat. Bien entendu, au bout d'un certain nombre de jour de combats, on passera à une nouvelle carte, et un nouveau lieu à défendre.
Quelques défauts de construction
Hélas, quelques soucis de lisibilité et de pathfinding viennent ternir ce tableau idyllique. Pour commencer, il est impossible de faire pivoter le champ de bataille, représenté de manière isométrique. Difficile de savoir parfois s'il ne reste pas un 'trou' dans la défense, par lequel pourrait se faufiler l'armée ennemie. Et autant dire que ce 'détail' a son importance ! Autre problème, grave aussi, Lock a parfois du mal à réagir à nos injonctions: on veut lui ordonner d'attaquer tel ennemi, ou de réparer tel mur, mais il va rester planté bêtement, et nous faire perdre de précieuses secondes ! On soulignera aussi la faiblesse de l'intelligence artificielle. Le challenge ne réside que dans le nombre de vos adversaires, pas dans son organisation ! Il leur arrive de rester à abattre un dernier morceau de muraille, alors qu'ils pourraient déjà passer à l'arrière des défenses et atteindre l'objectif, ou de passer à côté de vous en vous ignorant. Assez incompréhensible, mais qu'on se rassure, la difficulté reste bien dosée et progressive.On pourrait encore beaucoup écrire sur Lock's Quest, et évoquer par exemple la variété des automates (sans compter les boss) : Archers, soldats, boucliers, sorciers...etc. Chacun devra être affronté d'une certaine manière.Certains éléments viennent aussi faire varier le gameplay : Parfois on doit aller au coeur des lignes ennemies libérer des otages ou détruire des objectifs. Parfois aussi, entre 2 phases de Tower Defense on joue à une phase de siège; en fait un mini-jeu moyennement intéressant en temps réel où l'on lutte aussi contre les automates.
Un mot pour finir sur la durée de vie, plutôt bonne à défaut d'être exceptionnelle. Le jeu étant particulièrement linéaire, il ne faudra pas spécialement espérer accomplir beaucoup de quêtes annexes ou traîner en chemin.
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