Peindre la vie
Inspiré des studios Ghibli dans le style graphique, Behind the frame enchante autant qu’il intrigue. Car de son histoire, nous ne dirons pas grand-chose. Pourquoi ? Ce récit interactif tire tout son attrait de la découverte, de l’expérience et vous invite à véritablement vivre les rebondissements et révélations de son histoire. Vous incarnez une peintre qui doit terminer sa toile en vue d’une exposition à venir. Votre fenêtre donne directement sur celle, ouverte, de votre voisin d’en face, un homme un peu bourru avec un chat.
C’est tout et nous n’en dirons pas plus. L’intrigue s’écrit au pinceau et à l’huile sur toile de lin et sur fond de paysage, de café et d’omelettes que vous ingérez pour conserver vos forces. Le reste, ce sera à vous de le découvrir, puisque Behind the frame propose une narration immersive et vraiment prenante, tout en délicatesse et en émotions.
Narration interactive et point & click
Le système de jeu est bien présent, bien que relativement discret. Le grand avantage réside dans la possibilité de jouer soit au tactile en version portable, soit en docké sur grand écran. Que ce soit au doigt ou à la manette, le jeu est extrêmement fluide. Si vous optez pour la deuxième solution, le joystick droit sert à orienter la caméra, tandis que le gauche dirige le curseur qui change d’apparence lorsqu’un élément est cliquable. Au niveau du point de vue, vous êtes fixe, au centre de la pièce de vie de votre appartement et tournez sur vous-même pour contempler les lieux, un peu à la façon des escape game en flash que l’on trouve souvent sur internet.
Ainsi, vous pourrez découvrir vos autres tableaux, accrochés au mur, des éléments de décors, des to do list (malheureusement en anglais alors que le reste du jeu est en français, mais votre personnage redira souvent ce que vous avez à faire pour que ce ne soit pas dérangeant) et bien sûr votre toile en cours. C’est par elle que commence l’aventure. Assise devant le chevalet, vous devrez y ajouter de la couleur mais… votre palette n’en comporte qu’une ou deux ! Vous l’aurez compris, il faudra retrouver vos huiles pour avancer et finaliser votre chef d’œuvre.
C’est là que le jeu prend une autre dimension. Celle d’un escape game, d’un jeu d’énigmes relativement simple, mais qui va vous permettre d’explorer l’histoire de vos toiles. Au programme, il faudra par exemple retrouver des morceaux déchirés de notes et les assembler, croquer votre voisin dans votre carnet, suivre les traces de ce foutu chat qui est venu squatter votre appartement, résoudre quelques énigmes très simples mais efficaces.
Apprendre à peindre
On vous l’a dit : en tactile ou en docké, le jeu est simple à prendre en main. Qu’en est-il, maintenant, de la partie peinture ? Car c’est avant tout le sujet de Behind the Frame et c’est aussi cela qui en fait un jeu original. Malheureusement, c’est là que l’on constate les premières approximations. Il suffira de frotter son écran pour peindre une zone du tableau. Si ce n’est pas la bonne, elle s’effacera. Sinon, le jeu comblera les trous, fera couler un peu de peinture pour le côté réaliste et vous pourrez passer à la zone suivante. Comment savoir où mettre quelle couleur ? Votre fidèle carnet est là pour ça. En bas à droite de votre écran, il vous suffit de cliquer sur le coin du carnet bleu pour l’ouvrir et découvrir le croquis de la toile en cours, les morceaux de papier à rafistoler ou encore les croquis effectués. Pour eux aussi, il suffit de frotter l’écran pour voir les détails se dévoiler. Une mécanique de jeu simpliste au regard du reste, mais qui rend accessible le jeu à tous. Rappelez-vous : vous êtes ici pour vivre une aventure douce et touchante, pas pour apprendre le dessin.
L’inconvénient de ce système c’est qu'il est relativement aisé de tricher, et donc de sauter des étapes. Hop, un point de couleur sur une zone : s’il disparait, c’est pas la bonne, s’il reste, c’est la bonne couleur ! Rassurez-vous cependant, le jeu est bien ficelé et conçu. Si vous pouvez passer outre certaines étapes en déduisant ou en « trichant », ce ne sera pas possible pour les révélations les plus importantes de l’intrigue. Vous ne réussirez qu’à terminer le jeu plus rapidement. Et sur un titre ayant environ 1h de durée de vie, on ne vous recommande pas d’essayer de tricher.
Behind the Frame n’est pas un titre compliqué. C’est un jeu délicat et touchant, qui se joue et se regarde comme un bon Ghibli. On y sent tout l’onirisme de ce type d’univers, toute la poésie. Alors oui, certains d’entre vous auront compris la fin rapidement et bien avant le dénouement. Mais l’émotion reste bien présente et parfaitement mise en scène et en avant. Le gameplay contribue à rendre palpable la beauté et l’immersion de ce jeu.
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