Test de Indivisible sur Switch : un mélange des genres réussi ?
Si Indivisible a des airs de jeu japonais, il n’en est rien puisqu’il a été développé par les Angelins de Lab Zero Games, à qui l’on doit Skull Girls. Après le VS Fighting, le studio s’attaque donc au RPG/Plateformer 2D.
TestUne histoire classique mais...
Indivisible, c’est aussi l’histoire d’Ajna, une adolescente étourdie mais surtout au caractère bien trempé, et qui n’a peur de rien... ce qui lui vaudra évidemment quelques ennuis. Comme dans bon nombre de RPG et de Nekketsu, son histoire prend un tournant dramatique lorsque son paisible village de Ravannavar est attaqué par une sombre armée tyrannique et que son père est tué sous ses yeux, juste avant de pouvoir lui révéler le secret qui entoure son existence.Et si on baigne alors en plein cliché – qui est tout sauf involontaire, le jeu vient nous surprendre quand Ajna découvre son pouvoir plutôt spécial : elle est capable d’aspirer à l’intérieur de son esprit ses alliés pour qu’ils viennent l’assister lors de ses combats. Et pour terminer de nous prendre à contre pied, le premier « allié » à rejoindre le « for intérieur » d’Ajna n’est autre que l’assassin de son père. Décidément, si Indivisible passera en revue tous les poncifs du RPG à la japonaise, il ne le fera pas comme tout le monde.
Et aspirer ses alliés s’avèrera bien pratique pour le jeu en lui-même, puisqu’en plateformer 2D mâtiné de Metroidvania, il est bien pratique de ne pas voir toute la troupe évoluer à l’écran. Attendez, on vous a dit qu’Indivisible était un RPG ? Non c’est un jeu de plateforme 2D, entre wall-jumps, interrupteurs à activer et capacités à utiliser pour progresser.
Un plateformer 2D avant tout ?
Comme tout bon Metroidvania, Ajna commencera avec peu de capacités (le wallljump - permettant de prendre appui sur un mur pour sauter de nouveau - et le dash avant), mais elle débloquera rapidement d’autres compétences comme le tir à l’arc permettant d’activer des interrupteurs distants ou la course en mode furie qui lui permettra de détruire certains murs en fonçant au travers. Et il faudra revenir en arrière pour explorer certaines zones inaccessibles des donjons précédemment traversés, cela va de soi.Et si le jeu semble linéaire de premier abord, à cause peut-être de cette progression « trop » fluide, il n’en est rien puisque le titre regorge de passages secrets et zones cachées recelant les précieuses Ringsels, des pierres rouges indispensables pour monter l’attaque et la défense de vos personnages, des bonus de statistiques qui seront bien utiles pendant les combats.
Bon d’accord, on aura fait durer le suspense pour pas grand chose car à l’instar des Mario RPG ou Mario & Luigi, Indivisible mixe plateforme et RPG au tour par tour, mais pousse encore plus loin le concept sur la partie plateforme, allant jusqu’à entrecouper ses phases de combat RPG de passages de pures plateformes tout sauf anecdotiques. Un mélange surprenant et vraiment plaisant.
Comme une odeur de Mario & Luigi
Vous l’aurez compris, point de saut sur la tête pour se défaire d’un ennemi dans Indivisible, il faudra les affronter dans des combats au tour au tour dynamique. Imaginer un mélange entre le gameplay de Mario & Luigi avec un bouton attribué à chaque personnage, votre équipe pouvant en accueillir jusqu’à quatre ; Final Fantasy pour son système d’ATB vous demandant d’attendre quelques secondes entre chaque action de vos personnages mais pas trop pour ne pas subir les assauts de vos adversaires ; et un peu de Smash Bros dans l’usage des techniques.Pour ne rien gâcher, le roster d’Indivisible est fourni, si bien qu’il faudra vraiment réfléchir pour se constituer une équipe fonctionnelle. Chacun de vos compagnons est unique et tous disposera ainsi d'aptitudes et « gameplay » différents : soigneurs, spécialiste des ennemis aériens, des dégâts de zone. En tout, il faudra compter 20 coéquipiers déblocables au cours de l’aventure, et on vous laisse calculer le nombre de combinaisons possibles. Toutes ne seront cependant pas heureuses, et il conviendra de veiller au bon équilibre de votre équipe.
Ainsi il est très difficile de se passer d’un soigneur, d’un cogneur pour briser les défenses ennemies ou d’un attaquant de zone pour vite terminer les affrontements. Nous n’y avons cependant vu rien d’autre qu’un système équilibré, et il aura été vraiment plaisant de se creuser un peu les méninges pour trouver les associations efficaces.
Un mélange des genres équilibré
L’équilibre entre combat et exploration nous a semblé plutôt bons si bien que nous aurons rarement fait face à une overdose de combats. On alterne ainsi agréablement entre plateformes, puzzles et combats, et comme nous l’avons dit plus haut, parfois les trois lors des affrontements de boss.Ce sera notamment le cas de la barre d’Iddhi, qui fonctionne à la manière d’une barre de furie d’un jeu de combat. Faut-il y voir un clin d’oeil au premier titre de Lab Zero Games ? C’est bien possible. Cette barre se remplit donc au fil de vos attaques, combos et parades et servira à diverses actions en combat.
Chargée totalement, vous pourrez la vider pour ressusciter le ou les alliés tombés au combat. Un pouvoir bien utile durant les combats de boss, mais pas que, certains ennemis se montreront plutôt coriace si vous n’alignez pas les bons combattants ou si vous n’utilisez pas les bons mouvements.
Mais, toujours à la manière des jeux de combats, vous pourrez aussi puiser dans cette barre pour utiliser une attaque supplémentaire et différente pour chaque alliée, ou encore activer une garde de groupe, parfois obligatoire quand l’ennemi s’en prend à la totalité de votre équipe.
La meilleure défense, c’est... la défense (eh oui !)
Le sytème de combat est donc riche sur les possibilités offensives, mais il faudra aussi apprendre à se défendre efficacement. Comme dans les Mario & Luigi par exemple, il faudra se mettre en position de garde en appuyant en rythme sur le bouton assigné à votre personnage, et ce timing variera en fonction des attaques adverses.Certaines, comme les chopes, exigeront un timing parfait mais vous permettront de ne subir aucun dégât si vous parez correctement, là où la garde est plus permissive mais retirera toujours au minimum quelques points de vie.
Tout n’est cependant pas parfait dans Indivisible, et on regrettera l’absence totale d’interface et d’explications en jeu. Il faut ainsi apprendre par coeur quelle attaque correspond à quelle direction en combat, et dans le feu de l’action, il arrivera plus d’une fois de se tromper entre l’effet des directions, particulièrement si vous venez de modifier votre équipe. Il sera évidemment possible d’aller vérifier à tout moment dans le menu l’effet de telle ou telle action, mais le système 100% centré sur l’action a parfois montré ses limites.
Un bilan technique épatant
Graphiquement parlant, le jeu oscille entre le très beau et le sublime, avec des effets spéciaux de partout et une fluidité constante dans les combats. On notera juste quelques chutes de framerate dans les villes, mais cela reste ponctuel et surtout sans impact sur le jeu. Un moindre mal donc.Le Z-Engine de Lab Zero Games fait vraiment des merveilles. Côté son, les musiques et bruitages nous ont agréablement accompagné durant la presque trentaine d’heures de jeu passées sur le titre, rien de plus normal quand on sait que c’est le compositeur de Secret of Mana qui s’est chargé de la plupart des thèmes musicaux du titre.
En voulant créer une véritable relation entre ses personnages, Indivisible noie le joueur dans de longs échanges qu’on pourrait souvent résumer à une seule phrase. Le problème c’est que certaines indications sur l’objectif suivant étant parfois données au beau milieu de ces échanges interminables, il devient difficile de les passer sans les lire. Cela ne gâchera pas l’aventure pour autant, mais mieux vaut être prévenu.
Un mot enfin sur la version Switch en elle-même, sortie un peu... précipitamment dira-t-on. Pour être franc, si nous n’avions pas été mis au courant de cette imbroglio, jamais nous ne nous en serions doutés. Le titre est certes sorti sans les ajouts de contenu gratuit disponibles sur les autres consoles, mais ceux-ci ne tarderont pas à être ajoutés, des mises à jour ayant d’ailleurs déjà été déployées pour combler le contenu manquant le jour de la sortie.
Indivisible tourne admirablement bien, que ce soit en mode TV comme portable, et se montre fluide la plupart du temps, et surtout lorsque c’est nécessaire. La maniabilité du titre s’adapte parfaitement aux Joy-Cons de la Switch, même si on recommandera l’usage d’une manette pour plus de confort, voire une manette GameCube pour accentuer le côté Smash Bros des combats. En résumé, le titre jouit d’une technique quasi irréprochable et sied d’ailleurs particulièrement bien au petit écran de la Switch en mode portable.
On aimerait clairement voir plus de jeux non finis de cet acabit sortir sur Switch quand on voit l’état dans lequel sortent certains jeux soit-disant achevés. Bref, rassurez-vous, si la qualité du portage vous inquiétait, il n’y a vraiment rien à reprocher au titre en l’état.
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