Test de Made in Abyss, l’adaptation pour les fans.
Vous connaissez le manga ? Non ? Peut-être l’anime alors ? Pourtant l'œuvre cartonne au Japon, pas autant que One Piece mais quand même. Alors elle a eu droit à son adaptation vidéoludique.
TestL’histoire de Made in Abyss
On va commencer par ce qu’il faut savoir en priorité. Parlez-vous anglais ? Non ! Dommage, car le titre ne bénéficie d’aucune traduction en français. Les textes sont en anglais et les voix en japonais. Donc si vous ne maitrisez pas la langue autant vous dire que cela va être difficile d’apprécier l’aventure tellement il y a de dialogue.Si vous ne connaissez pas le matériau de base non plus, il sera d’autant plus difficile d’accrocher au gameplay mou et très contraignant de cette adaptation vidéoludique. Le récit suit la même trame que l'œuvre de base. Mis à part quelques moments mis en scène différemment on retrouve tout le monde, dont nos deux personnages principaux, Rico et Légu (Reg en anglais).Pour la faire court sur le scénario, les événements se déroulent dans une ville construite autour d’un cratère qui mène vers les profondeurs de la planète. Il y a des trésors, donc des gens qui s’y aventurent et surtout des gens qui y meurent. Oui le jeu est classé PEGI 18, vous allez comprendre. Parmi les décédés, on trouve la mère de Rico, notre héroïne. Comme sa défunte mère l’orpheline de douze ans se passionne pour les trésors. Par la force des événements, elle fait la rencontre de Légu. Ils décident ensuite de partir ensemble pour un voyage sans retour vers les Abysses.Il y aussi une histoire bonus avec d’autres personnages, mais elle se débloque uniquement lorsque vous aurez fini le scénario de base. Autant vous dire qu’il faut vraiment la vouloir pour la débloquer.
Un jeu sans saveur
Oui, c’est dur d’avancer, tellement il y a de dialogue et en anglais. Même si les voix sont doublées avec les seiyu de l’anime, autant regarder la série directement via une plateforme de streaming officiel. Si cela vous intéresse, elle est disponible sur Crunchyroll et sous-titrée en français (non, on ne fait pas de publicité, on est juste objectif :D).Jumelé à cela, il y a bien sûr la jouabilité. Alors là, il faut s’accrocher. L’idée d’adapter un univers où on nous explique qu’il y a des paliers à franchir et des niveaux à explorer, en jeu vidéo est bonne sur le papier. L’histoire dispose d’un lore très riche et met en avant les spécificités de chaque environnement des abysses qu’on pourrait percevoir comme le donjon d’un jeu de rôle. Cependant, une fois la manette en main on découvre un style lourd et mou.On incarne Rico, dans un univers à la troisième personne. Elle se déplace très lentement et son endurance tombe à une vitesse affolante. Quand elle donne des coups de pioche ou de petits coups de couteau, ses attaques sont très basiques et peu précises. Il n’est pas rare de taper à côté tandis que les ennemis se déplacent avec vélocité. Même si elle peut effectuer des esquives, on comprend vite que celles-ci font de la figuration tellement leur timing est difficile à saisir. Il en est de même pour les actions de déplacement.
C’est justement en se déplaçant qu’on risque de mourir le plus souvent. La jouabilité mise sur l’exploration, donc il est essentiel de se déplacer, mais c’est aussi le plus gros risque. C’est embêtant. A part les grosses bestioles qu'il faut éviter comme la peste, ce sont surtout les actions comme escalader ou courir qui risquent de vous tuer. L'endurance descend à vue et pourtant les déplacements sont lents. Si on est en train de grimper et que l'endurance tombe à zéro, on finit écrasé sur le sol avec du sang qui gicle. Oui, voilà le PEGI 18, les morts sont atrocement gores et il est très dérangeant de voir une enfant même virtuelle, se faire déchiqueter, écarteler ou autres joyeux verbes de la sorte.
Ça aurait pu être bien !
Le déséquilibre des paramètres physiques contre les environnements à traverser est trop important. On doit souvent traverser de longues distances et monter ou descendre de grandes parois. Malheureusement la jouabilité ne se résume qu'à cela. L'idée fait penser à Breath of The Wild mais cette adaptation en est loin. Enlever le dynamisme et la vigueur d'un personnage comme Link, vous remarquez vite que c'est beaucoup moins drôle. D'autant plus que la malédiction des Abyss vous guette. L'univers fait régulièrement mention de ce mal qui touche les explorateurs dont vous. Il se matérialise dans le jeu si vous bougez trop par une perte de l'endurance et des vomissements qui réduisent le niveau de faim. Donc si vous sprintez trop longtemps, sans crier gare, la malédiction se manifeste. Alors oui, il faut souvent rester immobile pour attendre que cela passe. Cela rend la jouabilité encore plus mollassonne.Au départ l'exploration est linéaire et le devient moins par la suite, mais pour cela il faut avancer dans l’histoire. On traverse une zone d'un point A à un point B avec un repère sur la carte. Accompagné de Légu, ce dernier, contrôlé intégralement par une IA, cherche constamment la bagarre. Il est impossible de lui donner des ordres. Il finit par aller chercher des embrouilles à tout le monde même au plus gros et finit KO. C'est dommage car de vous deux, c'est surtout lui qui vous protège et élimine les ennemis et vous vous contentez de ramasser derrière lui. Pour information, c’est Rico qui lui donne le nom de son chien, Légu, mais c’est elle qui ramasse tout.Vous récupérez tout ce qui traîne, un peu comme dans Monster Hunter. Tout le loot sert à crafter toute sorte d'objets, allant de l'équipement à la nourriture. On configure facilement tout ce bazar grâce à un menu radial assez bien conçu. Il est facile d'y assigner des objets. Mais il est impossible d'en faire profiter votre compagnon et il en aurait bien besoin vu son comportement belliqueux.
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