Un titre qui déchire ?
L’histoire est relativement simple. Du moins, c’est ce que l’on croit de prime abord. Vous incarnez un homme, descendant d’une voiture et arpentant le chemin menant à une énorme bâtisse. Celle-ci est grande, branlante, pleine de bruits étranges… et surtout à peine la porte fermée que vous y êtes enfermé, avec pour seule compagnie (du moins le pensez-vous) un squelette qui parle et qui vous raconte qu’une porte elle aussi parlante lui fait peur. Mais pour avancer, il faudra résoudre son énigme. Mystérieux ? Oui, totalement, d’autant que le jeu vous plonge directement dans l’ambiance sans autre forme de procès, de tutoriel ou d’autres précautions.
Pour le reste, le jeu a toutes les caractéristiques du genre : vous finirez par mourir et revenir au début, par comprendre un peu les mécaniques de jeux, par trouver quelques upgrades, et par avancer ou non, et à passer cette fichue porte parlante et changer d’étage. Elle n’est, vous vous en doutez, que la première d’une longue lignée. Mais elle n’est pas seule. Au sein de votre niveau, vous trouverez des portails, comme des déchirures dans les murs, qui vous emmène vers d’autres zones. Ou plutôt vers d’autres réalités. Le switch vous permet de récupérer des armes, d’aller débloquer des éléments ou tout simplement d’avancer dans les différentes énigmes proposées. Car oui, Paper Cut Mansion n’est pas qu’un rogue like, il présente aussi des mécaniques d’escape game.
Fouiller, explorer, recommencer
Le déroulé d’une run est relativement simple : vous êtes propulsé dans le manoir aux niveaux verrouillés par des cadenas et des énigmes. Le squelette y est votre seul ami. Il vous informe dans un premier temps que l’énorme papillon vert qui vous accompagne fonctionne comme un indicateur : s’il se pose sur un mur, il faudra fouiller la pièce. Attention cependant, l’insecte taquin ne se posera pas nécessairement à côté de l’élément en question. Ensuite, il vous faut ouvrir les portes sur le noir d’une nouvelle pièce. Celle-ci ne s’éclaire que lorsque vous en avez franchi le seuil, ajoutant une touche de suspense, mais aussi de sinistre à l’aventure. Qui sait quelle créature n’attend que vous pour vous sauter dessus ?
Comme évoqué, il faudra fouiller, que ce soit avec les touches, ou, une fois le meuble sélectionné, avec les joysticks. Vous pouvez ainsi ouvrir des tiroirs, retourner les fauteuils, trouver des indices mais aussi des pièces à pleins d’endroits différents. Parfois, vous trouverez quelques petites choses qui vous sauteront au visage aussi. Attention à vous. Les éléments ainsi récoltés finissent dans votre inventaire, où vous pourrez les consulter, les examiner, les combiner. Les énigmes ne sont pas difficiles en elles-mêmes, mais l’atmosphère lourde, la musique angoissante et une certaine rigidité dans le déplacement du curseur de sélection mettront vos nerfs à rude épreuve.
Mais ce n’est pas tout ! Il existe des portails. Ceux-ci sont de différentes couleurs, et possèdent des noms : le Cerveau reptilien, le Système limbique ou le Néocortex. Ils ont tous une couleur spécifique et transforment votre environnement en fonction. De là à penser que vous explorez votre propre cerveau ou votre inconscient, il n’y a qu’un pas, mais pour le déterminer, on vous laisse explorer les niveaux du jeu !
Une direction artistique pliable
Paper Cut Mansion a tout du jeu indépendant étonnant, reprenant plusieurs genres ou mécaniques de jeux pour proposer une aventure originale. Sur le papier, c’est le cas. La direction artistique est maligne, joue sur le côté origami jusque dans l’application des couleurs façon coloriage. Les changements d’environnement en fonction des portails sont aussi malins qu’angoissants, car vous ignorez ce qui va vous tomber dessus. Malheureusement, le système de combat, avec les deux gâchettes pour viser et tirer et le joystick pour s’orienter, est plutôt difficile à manier. D’autant que le jeu est punitif d’emblé en ne vous exposant ni la difficulté, ni la signification des jauges à l’écran. Vous apprendrez à vos dépends que l’une est votre santé, une autre votre température et ainsi de suite.
Comme pour l’histoire, dont les éléments sont donnés de façon très sporadique, le jeu ne vous tient pas la main et vous apprendrez par l’expérience. Il en résulte soit une certaine satisfaction de survivre dans un environnement aussi hostile, soit une certaine frustration de mourir sans trop comprendre à quel élément il fallait faire attention. Au fur et à mesure de votre aventure, vous découvrirez plusieurs éléments, dont des cartes et des indices vous permettant d’upgrader votre personnage. Cela aura pour incidence de vous octroyer des pièces d’équipement aléatoires lors de votre prochain run. Une nouvelle chance de survivre !
Pour le reste, Paper Cut Mansion est particulièrement intense. La difficulté est à son maximum, le graphisme joue sur les clairs obscurs et il faudra parfois pousser la luminosité au max pour éviter de se laisser surprendre. Le côté origami glauque est bien géré et on sent le souci du détail pour vous offrir un titre à l’atmosphère lourde mais maîtrisée.
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