20 après la Famicom, qui est Nintendo ?

Big N, un univers à part

On a toujours reproché à l’ancien et stricte PDG de Nintendo une certaine fermeté, voire une forme d’autisme quant aux dialogues qui étaient instaurés au sein de la firme du plombier moustachu à la mécanique bien huilée. Maintes fois reproché, M.Yamauchi avait-il pourtant vu juste sur l’avenir de son entreprise ? Le Big Boss de Nintendo savait-il déjà et par avance qu’il aurait à en découdre avec de très sérieux concurrents milliardaires attirés par le marché très porteur qu’est le jeu vidéo, quoi qu’il fasse ? Et si le malaise des N64 et autres GameCube, moins vendeuses, ne venait finalement pas de Nintendo ?

Car la firme a toujours agi avec une noble mission : aller sans cesse plus loin dans l’amusement pur et artistique, quitte à payer les frais aujourd’hui d’une injustice cruelle qu’on lui qualifie souvent d’un acide "train de retard" qu’elle porte sur les attentes des joueurs composés de jeunes d’adultes : car le sang et le côté dit "adulte" des machines et des jeux sont mieux perçus et vendent mieux que la "Nintendo Touch" très et trop "Kawai", paraît-il...

En pourtant, nul ne peut remettre en cause le manque de qualité souvent récurrent dans les jeux dit "mâtures" : Nintendo reste le meilleur exemple d’un éditeur de softs d’un intérêt et d’une profondeur souvent incroyables et ce n’est pas parce ceux-ci paraissent gamins qu’ils ne sont pas amusants et riches pour les plus grands !



Mais les détracteurs de Nintendo auraient-ils au moins essayé le laborieux Mario Sunshine ? Auraient-ils au moins tenu la manette une seconde devant Métroid Prime, procurant des sueurs froides à la hauteur d’un Alien ? Et Résident Evil, Eternal Darkness ? C’est pour les gamins ? Bien évidemment, les adultes préfèreront se tourner devant des Silent Hill et autre Projet Zéro qui jouent sur la surenchère de l’horreur à défaut d’oublier qu’on prend le pad avant tout pour se détendre...

De toute évidence, Nintendo est aujourd’hui montré du doigt pour un oui ou pour un non dans des discours hauts en sons et en couleurs mis régulièrement en relief par des représentants de Sony ou X-Box qui doivent bien trouver une faille chez leur ennemi le plus évident pour vendre leur produit…

La Fin d’un Règne

Big N n’est plus invincible, c’est un fait. Sony et Microsoft ont les moyens financiers d’imposer dangereusement leurs machines. Toutefois, et ce malgré toutes les misères qui peuvent s’accabler sur Nintendo (ou du moins que la concurrence accable froidement) peut-on encore envisager que Big N puisse toujours partir à la reconquête de son titre de numéro 1, qu’il puisse regagner son trône durant les prochaines années et glâner à nouveau la confiance des joueurs ? Ou au contraire, faut-il se résigner et accepter la défaite, nous autres, les nintendophiles, tendre vers un futur moins radieux, voir assister à la fin d’un mythe crée par Mario, Link et sa bande ?

Contrairement à toute idée reçue, la vraie réponse n’est pas forcément celle que l’on croit, elle n’est du moins pas aussi simple qu’escompté et ne pourrait se résumer dans des termes manichéens. Ce qui est certain, c’est que si Nintendo ne disparaît pas, ou du moins s’il ne montre pas des signes redondants d’essoufflement financier, le vrai danger réside plutôt dans la perte des figures emblématiques et héros de jeux exceptionnels que l’on connaît sous le nom de Zelda, Mario, Metroid. Il n’est jamais trop tard pour redistribuer les cartes…



Parce que le futur se construit avec le passé, si l’on tente de comprendre ce qui s’est produit durant les vingt années qui se sont écoulées, et bien l’on pourrait entrevoir ce que le futur imminent nous réserve…

Une névrose qui n’en est pas une

N’en déplaisent à tous ceux qui critiquent Nintendo, la firme se porte très bien et est à des années lumières de se mettre en faillite, en dépit de la prévision de résultats négatifs sur les 6 prochains mois. Le fameux trésor de guerre amassé par les pères de Mario est considérable, des milliards et des milliards de dollars, et l’heure n’est pas venue où la firme vacillera dans les ténèbres. Après cent ans d’existence, car Nintendo a d’abord commencé par vendre des cartes au japon, le créateur de consoles violettes pense aujourd’hui à une sorte de reconversion, c’est un fait.

Ne nous affolons pas ! Bien évidemment, celui-ci reste en rapport avec le domaine du multimédia et le monde du jeu vidéo en général, mais Nintendo est avant tout un grand business-man et est logiquement très soucieux des bénéfices qu’il peut générer. Comme toute grande entreprise penserez-vous ! Oui, mais pas complètement : car ce qui rapporte le plus aujourd’hui à Nintendo, ce ne sont pas les ventes de son produit principal mais plutôt ses franchises et produits dérivés, comme les fameux pokémons.



Les temps changent, Nintendo l’a bien compris et en a profité pour modifier des facettes de sa politique interne là où on ne l’attend pas : C’est un peu comme-ci Mc Donald se mettait un jour à produire des films et continuerait à vendre des hamburgers sans que ceux-ci ne soient sa source principale de recettes ! En outre, la masse des gens, parce qu’ils sont habitués au succès de Mc Donald, continueraient de croire dur comme fer que leur fast-food préféré se penche avec toujours autant de conviction sur son produit fétiche, ce qui serait donc dans cet exemple totalement faux ! Il ne faut pas croire ce que l’on voit, le monde des affaires est impitoyable.