Dossier Nintendo
Voici maintenant une petite semaine que Nintendo a publié ses résultats annuels pour l'année fiscale 2001, qui s'est clôturée ce 31 mars. Un exercice ou bons chiffres et moins bons chiffres se mêlent, pour notre plus grande à tous ! En effet, c'est avec des données comme celles dont nous disposons désormais qu'on peut vous proposer un dossier qui, espérons-le, vous rendront les voix profondes de la comptabilité de Nintendo un peu moins obscures...
Le double coup de massue du mois de mai...
Comme chaque année à la même époque, Nintendo nous assomme, et ce à deux reprises. Tout commence avec l'E3, qui est l'occasion pour la société de nous montrer qu'elle n'a pas oublier sa mission : créer des jeux, et des bons. Nous voilà alors assommés d'images et de vidéos à propos de créations dont on n'avait jamais entendu parler. Mais ce n'est pas tout, car quelques jours plus tard, Nintendo publie ses comptes annuels, pour l'année fiscale qui s'est close quelques semaines plus tôt, le 31 mars. C'est de ce second coup de massue dont nous allons parler, en essayant de vous expliquer clairement ce qui va bien et ce qui va moins bien chez Nintendo. On aura beau dire tout ce qu'on voudra, mais une socété de jeux vidéo bénéficiaire, ca ne court pas les rues depuis quelques temps, donc retenez bien ceci : Nintendo ne va pas si mal !Un chiffre glorieux, un !
Un chiffre nous permet de l'affirmer : il s'agit du bénéfice imposable de la société, qui a augmenté de 72.6% cette année en s'établissant à 192.2 milliards de yen. Mais attention, il n'y a pas de miracle : Nintendo a toujours eu sa comptabilité en dollars, et la firme profite ainsi de la haute valeur du dollar par rapport au yen pour annoncer une si importante hausse (66.3 milliards de yen s'ajoutent ainsi comme par magie).Evidemment, il serait faux de dire que l'augmentation du bénéfice net n'est dûe qu'à la magie des taux de change, puisque Nintendo a pu compter sur des alliés de choix cette année : les Pokémon. Nintendo explique ainsi le phénomène a bien marché aux Etats-Unis et "sont devenus très prisés en Europe".Les vrais chiffres de ventes.
La popularité des Pokémon a permis de booster les ventes de Game Boy Color notamment (la répercussion sur les ventes de Nintendo 64 est moindre en raison essentiellement du prix de vente de la console et de son âge). En 2000-2001, ce sont ainsi 19.3 millions de Game Boy Color qui ont été vendues dans le monde, et 78.9 millions de jeux. Du côté de la Nintendo 64, ce sont 2.8 millions d'exemplaires qui ont été vendus dans l'année, ce qui est, disons-le tout net, un chiffre plutôt mauvais au vu des jeux de grande qualité qui nous ont été proposé en 2000 : Nintendo n'a pas su conquérir de nouveaux joueurs, sans doute parce que la console est désormais une vieille machine et que beaucoup ne voient pas l'intérêt de l'acquérir maintenant...Des chiffres rouges prévisibles.
Car en dépit d'une hausse importante du bénéfice imposable de la société, il ne faut pas perdre de vue que l'année fiscale 2000 n'a pas été fabuleuse pour Nintendo. Elle n'a pas été catastrophique, non, mais elle a simplement été bien moins bonne que l'année précédante.Malgré une baisse des chiffres essentiels que nous détaillerons ci-après, Nintendo reste dangereusement (pour ses concurrents) bénéficiaire : malgré sa position difficile dans le domaine des consoles de salon, la popularité de la Game Boy Color lui a permis de rester bien au-delà du seuil fatidique qui fait d'une société puissante une société en débâcle : dommage pour les anti-Big N, mais ce n'est pas demain la veille que Nintendo opérera à son tour un repli stratégique (voir notre dossier sur Sega proposé en janvier dernier) !- « Page précédente
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