E3 2005 - Revolution: un contexte différent

Une réalité quelque peu différente

Aujourd'hui, en 2005, l'intérêt pour la Gamecube est retombé. Les ventes ne sont pas décevantes, mais Nintendo n'a pas réussi son pari de redevenir leader de ce secteur qui lui appartenait encore il y a peu. Nouveauté en ce début de XXIeme siècle, l'arrivée d'un troisième candidat dans la course, Microsoft, qui non content d'être le leader sur plate-forme PC entend le devenir également dans le monde des consoles.

Et Microsoft n'arrive pas seul, mais avec son armée. Cette armée, composée de solides comptes en banque, de dépenses publicitaires et marketing faramineuses, et d'aucun scrupule a écraser ses adversaires, fait de Microsoft un adversaire autrement plus dangereux que Sega, qui n'aura malgré toutes les qualités de la Dreamcast, pas survécu longtemps a cette nouvelle guerre.


La Xbox, première console de salon de Microsoft

Et Microsoft n'aime pas perdre. Sa plus belle victoire est sans aucun doute 'Xbox Live' qui fort de sa simplicité a permis au On-line de débarquer sur nos téléviseurs. Mais Microsoft n'a pas réussi à se tailler une part suffisante du gâteau, et espère que ça ira mieux avec la prochaine génération de console. Mais pourquoi attendre ?

Alors que cela fait moins de 4 ans que la Xbox et la Nintendo Gamecube sont sortis, Microsoft annonce la sortie très prochaine de la Xbox2, entraînant dans sa course effrénée Nintendo, qui est bien décidé cette fois a ne pas sortir sa console 18 mois après celles de ses concurrents, et Sony qui songeait aussi a sortir sa PS3.

C'est ainsi que devraient être dévoilées au public de l'E3 dans quelques jours, comme c'est maintenant la grande tradition, les trois nouvelles consoles de chacun des fabricants. Et même si l'on devait se contenter des spécifications, la sortie de ces trois nouveaux challengers ne tardera pas, et devrait se faire au Japon et aux Etats-Unis d'ici l'été 2006.


Logo du très célèbre évènement

L'enjeu est de taille pour Nintendo, qui a d'ores et déjà prit une voie différente de ses adversaires. Alors que Microsoft et Sony font une surenchère technologique et compte sur l'augmentation significative des performances techniques de leurs consoles pour attirer le public, Nintendo annonce la couleur en nommant son projet 'Révolution' et en annonçant a qui veut l'entendre que leur nouvelle console abordera le jeu d'une manière différente, tout comme a su le faire la Nintendo DS.

Deux téléviseurs sur la même console ?

Si l'on peut se demander ce que Nintendo peut bien nous préparer, les rumeurs sur le Net s'en donnent a coeur joie, comme à chaque génération de console, et chacun y va de sa petite théorie. Ainsi a t'on pu lire que les manettes seraient gyroscopiques (comprenez par là : sensibles a leur axe), tactiles (un peu comme l'écran de la DS), que le format retenu comme support des jeux serait l'HD-DVD (concurrent du Blu-Ray, crée et soutenu par Sony) et d'autres choses encore plus farfelues dont nous ne nous ferons pas écho ici.


Un HD-DVD, technologie soutenue par Toshiba et Nec

Or, la seule certitude que nous ayons, est celle que nous n'en avons aucune sur cette Révolution. Les propos des dirigeants de Nintendo sont flous et nous égarent plus qu'ils ne nous aident. Certes certains essayent de sortir du lot en clamant qu’eux savent, mais leurs propos restent eux aussi des spéculations.

Quelques infos quand même SVP ?

Il y a comme même quelques éléments dont on soit sûr aujourd'hui ou presque, notamment suite a la Keynote du président de Nintendo, Satoru Iwata, il a peu. Premier élément important, la Révolution sera rétro compatible avec les jeux Gamecube. En effet, si cela était impossible technologiquement entre la N64 et la GC, le fait que la Révolution soit basé sur un support optique, tout comme la Gamecube, permet dorénavant cette rétro compatibilité.


Un Mini-DVD sur son bloc de lecture dans la GC

A partir de là, on pourrait en déduire une compatibilité de nos cartes mémoires et pourquoi pas aussi des manettes ? De plus, d’après Nintendo, la Révolution devrait tenir la comparaison technologique avec ses concurrentes. Même si Nintendo a choisi de mettre en avant des arguments qui ne soient pas la fréquence de chacun des composants de la machine, ces derniers devraient être de dernière génération et pas trop en deçà de ceux de la Xbox 2 et de la PS3.

Satoru Iwata a d’ailleurs donné quelques pistes lors de sa KeyNote. Ainsi, la Révolution sera built in Wi-Fi. Comprenez par là qu’elle intégrera de base et sans adaptateur une connectivité Wi-Fi qui permettra de jouer en local avec d’autres Révolution, mais aussi, très certainement, sur le Net, comme ça va être le cas avec la Nintendo DS dans quelques mois. C’est BroadCom, un des leaders mondiaux dans les technologies réseaux (Ils fabriquent notamment les chipsets de la Freebox) qui sera chargé de construire le chipset Wi-Fi.

Le chipset graphique et le processeur sont eux aussi en cours de conception par deux leaders mondiaux dans leurs domaines respectifs, puisque c’est IBM qui est chargé de concevoir puis produire le processeur (nom de code Broadway), et ATI le chipset graphique (nom de code Hollywood). Les deux mêmes constructeurs qui avaient été choisi par Nintendo pour la Gamecube. Un signe évident d’entente entre Nintendo et ses partenaires.

Conflit d'intérêt ?

Se pose alors inévitablement une question de conflit d’intérêt. En effet, tant IBM qu’ATI sont partenaires avec un voire les deux concurrents de Nintendo, Sony et Microsoft. ATI développe en effet le chipset graphique de la Xbox-2 (Sony a pour sa part choisi Nvidia) et IBM le processeur des trois prochaines consoles.


Carte mère de la Nintendo Gamecube. On distingue
clairement Le processeur IBM et la puce graphique signée ATI

Si les spécifications des processeurs de chaque console ne sont pas définis, le processeur Cell, développé conjointement par Sony, IBM et Toshiba devrait avoir des caractéristiques impressionnantes, bien au dessus du reste de l’ensemble de la gamme d’IBM ou de n’importe quel processeur i386. Même si IBM a le droit d’utiliser Cell à son propre profit, il y a fort à parier qu’il ne se risquera pas à le proposer à Nintendo ou Microsoft. Nintendo et Microsoft devraient donc avoir des processeurs basés sur l’architecture PowerPC d’IBM. Sachant que le prix de vente de la Xbox-2 sera sans nul doute supérieur à celui de la Révolution, les caractéristiques du processeur devraient suivre la même logique.


Image diffusée par Sony du Cell
lors de l’International Solid-State Circuits Conference de San Francisco

Mais la puissance ne fait tout. Le marché est aujourd'hui relativement fragile comme l'ont montré les disparitions de certains éditeurs, comme Acclaim, ou les concentrations de plus en plus fréquentes, comme le rachat de 20% d'Ubi par EA. Les jeux ne sont souvent rentables que s'ils sont publiés sur plusieurs supports ou que l'exclusivité a été achetée par l'un des constructeurs. Nintendo se doit donc d'avoir une console qui puisse supporter les jeux qui seront multi plate-forme.

Nintendo, avec ses détails donnés au compte-goutte et ses 'innovations' inquiète. Inquiète avant tout ses fans de la première heure qui rêve de voir Nintendo revenir sur le devant de la scène au dépend de Sony. Cela n'est pas chose impossible, le grand public ne montrant aucun signe de fidélité a aucun des constructeurs. Tout reste donc à faire, et si la Révolution suit la voie de la Nintendo DS, tous les espoirs sont permis.

Et ma GBA, elle devient quoi ?

Pour conclure, faisons un tour du côté des portables justement. La Nintendo DS se vend bien, très bien même et Nintendo a toujours affirmer que cette console n'était pas une / la nouvelle GameBoy malgré sa rétro compactibilité avec les jeux GBA. Cette dernière étant antérieure a la Gamecube et arrivant donc bientôt en fin de vie, se pose la question de savoir si Nintendo va remplacer cette console.


La GBA telle que présentée a l’E3 en 2001

La encore les rumeurs les plus folles circulent sur le web et la nouvelle GameBoy déjà baptisé 'Evolution' (Révolution - 'R' ?) par le web n'est pour l'instant qu'une pure spéculation. Nintendo aurait en effet du mal à introduire une nouvelle machine si peu de temps après la Nintendo DS et la SP sans commencer à s'attirer la foudre de ses fans.