Encore un petit jeu d'arcade coloré rendant hommage aux années 90 ? Pas vraiment. Clockwork Aquario a la particularité d'avoir commencé son développement dans les années 90 avant de devenir le champion des arlésiennes. Le titre perdu a finalement mis presque 30 ans à voir le bout du tunnel. Autant dire pour tous les amateurs d'Arcade, c'est une madeleine de Proust que l'on va savourer, d'autant que le papa de ce jeu est Ryuichi Nishizawa, créateur du cultissime Wonder Boy.
Le développement de Clockwork Aquario a débuté en 1992 par la société Westone après les succès de la série Wonder Boy : Monster World, par son éditeur en chef et co-fondateur de Westone, Ryuichi Nishizawa. Devant poussé dans ses retranchements la plateforme Sega System 18, et pousser le matériel à ses limites, le développement ne fut pas de tout repos pour Ryuichi Nishizawa (concepteur), Takanori Kurihara (programmeur), l'artiste Mina Morioka et du compositeur Shinichi Sakamoto et pendant deux années, la fine équipe dut batailler en assembleur pour dompter le système 18 qui nécessitait de devoir contrôler deux fonctions graphiques avec une seule unité centrale. Pourtant, les atouts étaient nombreux : un petit côté Wonder Boy III : Monster Lair, de grands sprites de personnages, de belles animations, un univers très coloré, et un système de coups à la Ghost's 'n Goblins où vous pouvez vous faire toucher deux fois avant de perdre une vie (vêtements en lambeaux et souffrance au niveau du personnage), ceci pouvant être rattrapé en consommant certaines fioles se trouvant dans le décor en quelques occasions.
Seul hic, ce jeu aurait effectivement cartonné s'il était sorti au tout début des années 90 mais le goût du public commençait à changer, avec la montée en puissance des jeux 3D et des jeux de combats. Aquario est donc assez vite apparu comme un titre old school pour l'époque, sans assurance d'une réussite commerciale. En 1994, le projet pourtant très avancé est abandonné et le studio Westone abandonne les salles d'arcade pour se consacrer aux consoles. Il faudra attendre 2020 pour que l'édieur ININ Games récupère les droits auprès de SEGA et se lance dans le projet de faire sortir enfin ce jeu, en coopération avec Strictly Limited Games pour la partie édition physique, l'appui de Ryuichi Nishizawa et d'autres vétérans de Westone
Premier problème, il a fallu réparer le code car certaines parties avaient disparues après la fermeture de Westone en 2013. Mais avec effort, tout ce petit monde a réussi à recréer ce qui était nécessaire et on retrouve la musique de Shinichi Sakamoto, le compositeur attitré des grands épisodes de la saga Wonder Boy. Second problème: la pandémie a compliqué le travail. Dernière interrogation : les fans allaient-ils suivre après tant d'années ? Il faut le croire car l'édition physique standard du jeu, à la fois sur PS4 et Nintendo Switch, est en rupture de stock, seules
les versions collector et ultra collector sont encore disponibles, mais à un prix peut-être un poil déraisonnable pour un titre Arcade même doté d'un sacré pédigrée.
Que se passe-t-il à l'écran ?
Ce titre mixant action et plateformes vous propose d'incarner trois personnages (Huck Londo, Elle Moon, ou le robot géant Gush) en lutte contre le Dr. Hangyoou. On peut attraper les ennemis pour les balancer sur les autres, rebondir dessus, bref un gameplay très Super Mario Bros et Wonder Boy. Cerise sur le gâteau, vous pouvez jouer deux et donc coopérer pour avancer le plus loin possible ou au contraire vous bagarrer l'un l'autre pour établir votre meilleur score personnel. Le graphisme en Pixel Art est très travaillé et c'est un plaisir clairement rétro. Mais est-ce que cela suffira à combler les joueurs plus jeunes ? Pas si sûr.
D'une part la fenêtre de jeu n'est pas très importante sur la Switch. Pensé pour une borne d'Arcade de l'époque, au ratio d'image 4/3, les bandes noires sont donc assez importantes de part et d'autres et la résolution n'est clairement plus au top des jeux du genre actuellement. Si vous avez effectué pas mal de Super Mario Maker 2 par exemple, le rendu peut vous paraître déroutant. Les filtres proposés n 'arrivent pas vraiment à simuler l'aspect cathodique de l'époque. Oui, le titre accuse son âge, il faut en être conscient.
Cependant au niveau du gameplay, c'est clairement un bon titre à l'ancienne, pas évident. Les quarantenaires vont se régaler de ce retour. Et quelle joie de voir enfin ce titre sortir après en avoir entendu tellement parler dans le passé sans pouvoir y jouer.
Clcokwork Aquario est disponible depuis aujourd'hui sur l'eShop au tarif de 19,99 €. Interface en français, poids plume de 505 Mo. Notre première prise en main s'est faite console en main avec les Joy-Con : bon affect ! Le passage via l'écran télé et une manette pro apporte un mieux à notre niveau personnel. On vous laisse, on retourne y jouer !
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