E3 - Iwata parle avec la presse

Satoru Iwata, dans le cadre d'une interview avec le Seattle Post Intelligence, a parlé de la position de la Revolution par rapport à ses concurrentes, et ce qu'il dit est loin d'être inintéressant, même si ça ressemble à un déjà entendu !

Il a ainsi expliqué qu'en dépit du faible volume d'informations données sur leur nouvelle console de salon, la Revolution ne sortirait pas plus tard : Nintendo veut laisser Sony et Microsoft se battre sur le front technologique, alors que Nintendo prépare sa révolution... du jeu !

C'est vrai que Sony et Microsoft se battent sur le même front : "En premier lieu, Sony et Microsoft suivent tous les deux la même approche du futur avec une technologie puissante et sophistiquée, Nintendo suit une approche légèrement différente, et je pense que ce sera un contraste intéressant", a-t-il expliqué au journal.

Techniquement, il n'a pas voulu que la Revolution ne soit pas meilleure que le GameCube pour le plaisir d'avoir des chiffres de folie : chaque amélioration doit, selon lui, être justifiée. "Bien sûr, nous allons apporter des avancées technologiques. Mais quand vous n'utilisez ces avancées que pour booster la puissance de calcul, le problème est que vous augmentez la consommation électrique, rendez la machine plus chère et rendez le développement de jeux plus chers. Quand je pèse le pour et le contre de ce contraste - ce que vous gagnez et ce que vous perdez, je ne pense pas que ce soit bien. Nintendo applique les avantages d'une technologie avancée, mais nous l'utilisons pour rendre nos machine plus efficaces, silencieuses et rapides à démarrer. Et nous faisons aussi une toute nouvelle interface utilisateur. Je pense que c'est cette façon de penser qui est la plus grosse différence".

Nintendo va faire de son mieux pour que la Revolution soit une excellente console : ce sera ensuite aux joueurs de décider si Nintendo a choisi la bonne voix ou non. Il ne pense pas que Nintendo se confinera à un marché de niche, comme le disait Bill Gates récemment : "Quant à la définition d'une niche ou d'un marché de niche, j'ai une opinion diamétralement opposée. Les gens que les autres sociétés visent sont très limités à ceux qui sont très orientés high-tech et les core-game players. Ils ne peuvent pas s'étendre au-delà de cette population."

L'approche de Nintendo est différente : "Nous essayons de capturer l'audience la plus large possible tout autour du monde. En d'autres termes, nous essayons d'intéresser les gens qui ne sont même pas dans la population de joueurs. Alors pour ce genre de société, nous ne pensons pas que le terme 'niche' soit approprié."

Mais qu'on n'ait pas peur : la Nintendo Revolution n'oubliera pas les core-gamers dont vous faites peut-être partie. De nouveaux épisodes de Mario, Zelda et Metroid sont en cours de développement pour Revolution. Par ailleurs, Nintendo va profondément changer notre perception du jeu multijoueurs : "Beaucoup de gens aiment les jeux multijoueurs, et nous sommes prêts à leur faire des propositions alléchantes en leurs introduisant à Nintendo Wi-Fi Connection pour que, avec la Revolution, les gens dans des zones reculées puissent jouer comme s'ils étaient en face des autres gens".

La Revolution portera-t-elle bien son nom ? Si celui-ci n'est encore qu'un nom de code, il se pourrait bien que la machine le soit elle aissi : Iwata a ainsi confirmé qu'une nouvelle interface verrait le jour pour la console. "Aussi, nous pensons vraiment que nous devons créer quelque chose de vraiment unique et différent du jeu vidéo actuel - quelque chose qui puisse stimuler l'intérêt de ceux qui ne jouent pas aux jeux d'aujourd'hui. Ce que Nintendo essaie de faire est donc de créer une nouvelle interface et un nouveau genre de jeu qui puisse adresser les besoins des actuels non-joueurs". Il ne dira rien de plus.

Nintendo a un peu changé d'optique : quand autrefois Big N disait que sa console sortirait en même temps que la PS3, le discours a un peu changé. La console sortira belle et bien en 2006. Peu importe qui sort sa console en premier : "Si les premiers entrants gagnaient le marché, la Dreamcast aurait gagné la course contre la PS2, par exemple. Il y a beaucoup d'exemples comme celui-là dans le passé. Le premier sur le marché n'est pas forcément le gagnant de la course. Mais nous ne pouvons pas nous permettre d'être en retard. C'est un point très important. Pour le moment nous gardons beaucoup de secrets, mais d'ici la fin de l'année, je pense que nous aurons vraiment besoin de dire au monde entier en quoi consistent ces mystérieuses offres que nous sommes en mesure de faire. Sinon, nous serons alors dans une position très différente."