La polémique autour des jeux vidéo relancée par Nicolas Sarkozy
Le jeu vidéo n’est pas épargné par les politiques lorsqu’il s’agit de condamner les dérives violentes. Les derniers événements tragiques ont relancé à nouveau les critiques sur certains contenus et c’est l’ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy, qui porte cette fois la charge.
NewsThomas Sotto :
C’est une bonne idée ça Nicolas Sarkozy ? Un père Noël désarmé, ou alors on mélange tout ?Nicolas Sarkozy :
Écoutez, si on s’attaque à l’armement du Père Noël, on pourrait peut-être regarder de plus près ces jeux vidéo d’une violence inouïe qui sont dans tous les cadeaux qui sont donnés. Je pense qu’il y a des priorités. Et pour moi la priorité, c’est pas le désarmement du Père Noël.
Les professionnels du jeu vidéo tiennent à rappeler à Monsieur Sarkozy que la vente de jeux vidéo est encadrée par le système PEGI qui informe très clairement les consommateurs sur le contenu des jeux et que la majorité des jeux vidéo vendus en France est accessible à tous les publics.
Les jeux vidéo peuvent explorer des émotions ou des expériences complexes ou difficiles. Ils ne sont en cela que le reflet du monde tel qu’il est et permettent d’en mettre à distance la violence en jouant avec ses représentations. Ils ne sont pas différents des autres œuvres culturelles.
Stigmatiser le jeu vidéo ne saurait être une position convaincante dans le contexte lié aux récents déchaînements de violence dont notre pays a été victime, contexte dans lequel les professionnels du jeu vidéo ont tenu à rester à la hauteur de leurs responsabilités.
Un système PEGI loin d'être un rempart pour protéger la jeunesse si les adultes ne font pas les efforts nécessaires.
Certes, il reste du travail encore à fournir pour respecter concrètement cette signalétique car force est de constater que dans des salons comme Paris Games Week où certains d'entre nous ont pu se rendre, on voyait parfois un simple écriteau « réservé aux plus de 18 ans » donnant sur certaines salles un peu à l'écart pour tester certains jeux, mais avec une file d’attente qui contenait encore trop souvent des enfants non accompagnés et qui n'étaient pas toujours correctement filtrés à l’entrée du stand.Le débat reste le même lorsque les parents eux-mêmes ne font pas toujours attention à s’assurer que le jeu voulu par leur enfant convient à son âge et à son degré de maturité. Le problème se pose également par rapport aux émissions de télévisions. Enfin, dans les boutiques de jeux vidéo, les vendeurs devrait mieux conseiller les parents et déconseiller voir refuser la vente d’un jeu en cas de non-respect de la classification PEGI. Mais qui le fera réellement, d’autant plus qu’avec les systèmes dématérialisés, il devient encore plus facile de contourner les interdictions ?
La vision de la femme, maltraitée dans les jeux vidéo, qui commence à faire réagir les éditeurs japonais.
Il n'y a pas que les propos et les armes qui sont en critiqués dans les jeux, regardons l'affaire des censures récentes dans les jeux vidéo concernant les représentations de la femme. Ceci montre bien que ce secteur est actuellement secoué par d'âpres discussions sur le contenu.Les différences culturelles entre le Japon et l'Europe sont flagrantes, au point que les éditeurs nippons n'hésitent plus à couvrir leurs personnages pour le marché occidental quand ils décident de sauter le pas vers l'international. L'exemple de Genei Ibun Roku #FE est assez flagrant dans ces dernières vidéos. Ainsi la tenue portée par Kiria Kurono a été modifiée dans la version finale du jeu, par rapport à celle qui avait été présentée pendant l'E3. On peut aisément voir sur ces deux images les différences flagrantes dans la tenue vestimentaire du personnage.
Au-dessus, c'était avant, en-dessous la dernière présentation.
Nous avions également évoquée le cas de Xenoblade Chronicles X.
Un débat alimenté également par de mauvaises pratiques commerciales de certains éditeurs.
Sans attendre qu'un hypothétique lien avec le secteur soit établi et sous l'impulsion du SELL, les éditeurs avaient suspendu un temps les campagnes de communication associées aux titres les plus violents de la fin de l'année, au premier rang desquels on trouve des poids lourds commerciaux comme Fallout 4 (Bethesda), Call of Duty Black Ops 3 (Activision) ou Star Wars Battlefront. Mais on doit malheureusement retenir la maladresse d’Activision pour faire parler de son jeu Call of Duty Black Ops 3 fin septembre 2015.La page Twitter de Call of Duty s’était récemment renommée Current Events Aggregate, affichant une façade de journal d’information comme il en existe des dizaines de milliers sur le réseau social. Le compte Twitter s’était mis régulièrement à publier des articles sur l’actualité, les films, la mode… En clair, tout leur possible pour ne pas être associé à Call Of Duty.
AllBrary the mag a ainsi référencé les tweets du site :
Jusqu’au 29 septembre tout se passait correctement jusqu’au moment où Current Events Aggregate s’est mis à tweeter la nouvelle d’une attaque terroriste sur Singapour. Une fausse nouvelle que plusieurs millions de personnes ont pu connaître, créant une sacrée confusion entre ceux comprenant qu’il ne s’agissait que d’un coup de pub et les autres tombant dans le panneau.
Une vingtaine de tweets plus tard, le masque tombait et Current Events Aggregate redevint Call of Duty. Il ne s’agissait en fait que d’un teasing du scénario du jeu Call of Duty: Black Ops III. Certaines personnes ont très mal pris cette campagne. Ce fut un coup marketing qui n’est pas très bien passé en ces temps de recrudescence de terrorisme. Jouer sur la peur des gens pour faire sa pub et gagner des précommandes ou des abonnés, c’est assez limite. Mais Activision a fait parler d'elle. Exactement ce qu’elle voulait.
Que pensez-vous de ce débat sur la violence des jeux vidéos ? Apportez vos commentaires sur les règles PEGI : respectez-vous les conseils se trouvant sur le boites et pourquoi ?
Source : Le Monde
Cet article vous a intéressé ? Vous souhaitez réagir, engager une discussion ? Ecrivez simplement un commentaire.
Et même si un studio indépendant djihadiste voulait se faire de la pub en faisant un jeu de ce genre, jamais aucun magasin digne de ce nom ne le proposerait à la vente, et ce n'est que via les tréfonds du web qu'on le trouverait, exactement aux mêmes endroits que les sites djihadistes. Du coup interdire à la vente les jeux violents ne ferait qu'interdire des jeux dont la philosophie est anti-djihad, ce qui est complètement stupide...
Pourtant, le petit Nicolas a bien mentionné le fait d'avoir des (ces) jeux vidéos
[u]violentJe trouve le point intéressant, abordé d'une façon un peu maladroite, mais intéressant. Et je ne peux m’empêcher de penser à certaines causes de ce problème: les vendeurs et les parents. (subjectif)
En dix ans, j'ai du voir trois vendeurs, seulement, refuser de vendre un jeu inadapté à un enfant de moins de 12 ans, ou conseiller un parent et même expliquer le but de la classification PEGI.
By the way, j'ai survolé la news, et ça se voit certainement.
Pas vraiment, ce qui a relancé les hostilités, ce sont les choix de certains éditeurs dans le contenu de quelques jeux et surtout dans les techniques marketings, l'exemple d'Activision étant une belle bourde dans le genre. Mais le débat existe aussi au niveau de la télévision, du cinéma, la presse en général. Il y a nécessité d'encadrer un peu les choses pour éviter certains contenus accessibles aux plus jeunes. La qualité visuelle de certains jeux récents et la sophistication des consoles (ou des PC) permettent de s'approcher de rendus quasi-photoréalistes, ce qui n'était pas le cas au début du jeu vidéo. La distanciation n'est plus la même et peut effectivement impressionner un peu plus les jeunes.
Pour le moment heureusement. Mais quand on regarde la criminalité, beaucoup se rappellent les deux premiers épisodes de GTA, où écraser des passants rapportait de l'argent.
Cependant, on est parfois sur le fil. Je donne l'exemple de Sauvetage, un mode inédit de la franchise Battlefield.
je cite : "En tant que flic, votre travail consiste à vous introduire sur les lieux de la prise d'otages, récupérer le(s) prisonnier(s) et ressortir. En tant que criminel, empêchez le sauvetage de(s) otage(s) comme si votre vie en dépendait... ce qui est d'ailleurs le cas ! Comme dans notre nouveau mode Contrat, chaque équipe comporte cinq joueurs qui n'ont chacun qu'une seule vie, l'équipe remporte le match en gagnant cinq manches sur les neuf."
Comme tu peux le voir, des jeux sont déjà pensés pour jouer l'autre camp....C'est à méditer sur le bien fondé de cette option. Nintendo a trouvé une méthode tellement plus élégante de faire un jeu de tir où deux camps s'écharpent, c'est Splatoon. Ici, pas de problème.
Le rôle des parents est primordial, celui des vendeurs est plus délicat car on peut aussi leur raconter n'importe quoi. Mais les faits sont là : un Call of Duty heroes est téléchargeable gratuitement et reste PEGI 12. Il suffit de voir dans les cours de primaires combien d'élèves ont déjà joué à ces jeux. Et je ne parle même de Black Ops III, Pegi 16, bien connu de nombreux CM1 et CM2 et joué abondamment au collège. Ce sont des bons jeux mais ils ont été classifiés pour ne pas être joués en-dessous d'un certain âge, et ce n'est clairement pas respecté.
Pour ce qui est de la criminalité c'est un peu différent du fanatisme religieux. Là il s'agit plutôt de jouer les bad boys plutôt que de le faire en vrai, pour se défouler sans que ça ait un impact sur qui que ce soit plutôt que pour se faire laver le cerveau.
Pour ce qui est de Battlefield ou même déjà Counter Strike, c'est difficile de faire un scénario de libération d'otages en où 2 équipes s'affrontent sans que l'une des 2 équipes soit du côté des méchants à un moment donné... À moins de faire s'affronter 2 équipes de "libérateurs", mais ça serait un peu débile ! x)
Et puis de toute façon pour gagner tu es obligé de gagner autant en méchant qu'en gentil, donc tu n'as pas qu'un point de vue.
Un trés bonne exemple c'est NoLife, ils ont une émission 18+ pour des jeux qu'il ne peuvent pas en parler avant 22H.
Alors si ses jeux sont considéré trop violent pour être montré à la télé, pourquoi ceux-ci sont vendu comme si de rein n'était?
Si on ferme les yeux sur se genre de truc c'est pas pour la liberté d'expression, c'est seulement une histoire de gros sous.
De plus se genre de truc nous pénalise nous les joueurs, parce que c'est bien beau de mettre de la violence gratuite qui peux passer sans gros de souci, mais va pas mettre des sujet et des problème vraiment adulte dans des jeu 18+ tu vas perdre les gamins.
Pour AHL67, je te ferrais remarquer que dans GTA 5 tu passes ton temps a buter du flic pas forcement du ripou. Et pourtant j’imagine pas le nombre de gosse de moins de 12 ans qui y on joué.
Ça, c'est pas nouveau. Déjà sur NES et SNES, notamment avec
[url=http://finalfantasy.wikia.com/wiki/Censorship]Final Fantasy 6[url=https://pixel2pixel.files.wordpress.com/2012/06/castlevania-iii-iv-censorship-nintendo.jpg]Castlevania III et IVC'est pas le plus gênant, comme type de censure.
Je remarque que la phrase de Sarko cité par PN se termine par "
[i]la priorité, c’est pas le désarmement du Père NoëlJe pense que la question de la violence du jeu vidéo (et également d'autres médias) est bien plus complexe que simplement quelques déclarations à l'emporte-pièce.
Sujet polémique par excellence, laissons tomber, cela sera toujours ainsi. On sait que sur Nintendo c'est beaucoup plus soft désormais (il est loin le temps des Mortal Kombat sur la console). A part Devil's third, Zombi U et Project Zero : La Prêtresse des Eaux Noires, il n'y a pas grand risque pour les plus jeunes.
Concernant le marketing d'Activision il est clair que c'était vraiment déplacé mais ils ont gagné, le bad buzz a fonctionné comme à la PGW, on aurait même pas du relayer aussi largement cette affaire.