Le président de Nintendo parle de prise de risque, d'innovation et d'instabilité

En poste depuis plusieurs mois maintenant, le "jeune" président de Nintendo Shuntaro Furukawa s'est confié au journal économique japonais Nikkei, traduit cette nuit par le site américain Nintendo Everything. Dans cette interview, M. Furukawa évoque plusieurs sujets assez intéressants, comme la notion de risque pour Nintendo, mais aussi l'innovation, et ses réflexions sur l'instabilité inhérente au secteur.

Il explique ainsi que le risque est un élément indissociable du secteur du divertissement : c'est un fait, et il faut faire avec, le tout est donc pour Nintendo de réussir à offrir aux clients du monde entier des façons innovantes et uniques de jouer à des jeux vidéo. Le risque implique, quelque part, la notion d'échec, mais il explique :

Je ne veux pas que nos développeurs cherchent à se poser la question de savoir ce qu'ils devraient faire en cas d'échec. Mon rôle le plus important est de créer un environnement propice dans lequel ils peuvent exprimer leur savoir faire. Je ne suis pas un développeur moi-même, alors je laisse le développement aux responsables qui peuvent dire ce qui est un bon jeu et ce qui ne l'est pas.

On pourrait ainsi croire que Furukawa est complètement détaché, mais ce n'est a priori pas vrai :

Je passe beaucoup de temps à faire en sorte que les gens que je laisse en charge et moi-même sommes bien d'accord. Quant aux décisions sur l'amélioration technologique et la direction que devrait prendre Nintendo, je base mes décisions finales sur les conclusions des responsables de développement.

Et cela fait 30 ans que Nintendo fait des consoles, et la firme faisait bien d'autres choses avant cela : rappelons en effet que la société a été fondée en 1889, on ne parlait pas vraiment de jeux vidéo à cette époque ! C'est dire si la notion d'innovation a toujours joué un grand rôle chez Big N, ce qu'il confirme :

En dépit de toutes les batailles que Nintendo a affrontées [au cours de son histoire], la seule chose qui importait c'était de savoir ce qui viendrait après. Sur le long-terme, peut-être que notre focus en tant qu'entreprise va sortir des consoles de jeu, la flexibilité est aussi importante que l'ingéniosité.

Enfin, Shuntaro Furukawa a aussi parlé du phénomène de fluctuation, avec une sorte d'instabilité qui est toujours vraie dans le secteur du jeu vidéo (Noël Vs le reste de l'année) :

J'aimerais qu'on augmente le nombre de jeux sur smartphone qui ont un chiffre d'affaires continu. Nous misons aussi sur les parcs d'attraction et le cinéma – ce sont différentes façons de retrouver nos personnages dans la vie de tous les jours. J'anticipe une forte synergie avec cela.

Des propos intéressants : diriger un groupe comme Nintendo ne doit pas être une mince affaire, même si travailler avec des franchises adorées du public n'est certainement pas le plus cruel des châtiments pour un PDG !

Source : Nikkei via Nintendo Everything