Si vous êtes possesseurs d'une Switch depuis quelques mois ou quelques années, difficile pour chacun d'entre vous d'être passé à côté du problème médiatique du Joy-con drift rencontré par Nintendo. Mais rappelons tout de même le problème dans les grandes lignes.
Le problème de "Joy-Con drift" sur les contrôleurs Nintendo Switch est dû à une défaillance matérielle des composants de la joystick utilisés dans les contrôleurs Joy-Con. Ce problème peut se produire en raison de l'usure normale, d'une mauvaise manipulation ou d'un problème de fabrication. Les joueurs signalent que le joystick peut s'exécuter de manière aléatoire sans qu'ils ne l'aient touché, ce qui peut affecter l'expérience de jeu. Nintendo a offert des réparations gratuites pour les contrôleurs touchés par ce problème.
Même si Nintendo a toujours tenu à minimiser le problème (sur la base du nombre de manettes fabriquées par rapport au nombres de manettes impactées), il n’empêche que l’affaire autour du Joy-Con Drift a terni l’image de solidité des périphériques vendus par Nintendo qui a tardé à prendre en charge les périphériques défectueux au début de l’affaire.
En 2022, Which ? qui est un groupe de défense des consommateurs britanniques qui fournit des conseils indépendants et impartiaux aux consommateurs sur une variété de produits et de services, y compris l'électronique, les appareils ménagers et les produits financiers, avait rédigé un rapport après avoir procédé à diverses investigations sur ce problème. Les conclusions indiquaient qu’après seulement quelques mois d'utilisation, les circuits imprimés en plastique des Joy-Con pouvaient présenter une usure significative au niveau des points de contact du stick analogique de la manette. A ce problème, il faut ajouter que les composants internes de la console et de la manette se remplissent de poussière, de saletés et de débris malgré les efforts de Nintendo pour les rendre étanches à la poussière.
On l’a constaté par nous-même, notre Switch original Day-One, malgré un rangement quotidien dans sa pochette de protection, était truffé à l’intérieur de poussière, moutons et autres cochonneries qui impactaient la qualité de sa ventilation. On notera au passage que pour démonter une Switch, c’est une sacré loterie au niveau des vis, certaines étant clairement difficiles à retirer par rapport à d’autres. Manipulation à ne pas faire bien sûr si la console est sous garantie. Nous sommes également plusieurs membres de l'équipe a avoir été confronté personnellement aux Joy-Con défaillants et nous avions à l'époque partagé notre expérience du SAV qui avait effectivement remédié au problème (temporairement néanmoins pour un jeu de manettes).
Il y a eu plusieurs poursuites judiciaires intentées contre Nintendo en raison du problème de "Joy-Con drift". Les plaignants affirment que le problème du drift du Joy-Con est un défaut matériel qui affecte significativement l'expérience de jeu et que Nintendo n'a pas répondu adéquatement aux réclamations des consommateurs. Certains de ces procès ont été regroupés en une action de groupe pour une solution judiciaire collective.
La dernière décision US ne traite pas le cœur du problème.
Les premières délibérations sont arrivées à leur conclusion aux US et sont en faveur de Nintendo. Comme Xavier l’a indiqué dans
son billet dédié d’il y a quelques jours, cette première victoire de Nintendo n’est à créditer que sur un contexte juridique et non sur une décision par rapport au problème technique. Vive le CLUF rédigé par Nintendo qui le met à l’abri de certaines poursuites judiciaires.
Mais c’est uniquement une affaire américaine qui a été traitée et il reste toujours les autres plaintes déposées en différents endroits du monde, notamment par les associations de consommateurs. C’est d’ailleurs leurs actions qui avaient fini par pousser Nintendo à lancer un grand programme de reprise gratuite des manettes impactées pour réparation, un programme qui a pris désormais un rythme de croisière. Et c’est un nœud du problème. Au départ, Nintendo ne semblait pas vouloir traiter le problème qu’il estimait rester dans les 3% de produits défectueux, un chiffre assez courant dans le milieu informatique. La pression des associations de consommateurs a fait bouger les choses sur le continent nord-américain d’abord. Nintendo Europe n’a pas proposé de solution similaire à l’époque et les associations européennes sont donc à leur tour montées au créneau, avec des données prouvant que le problème était bien plus étendu que ce que Nintendo en convenait. Ces plaintes ne sont pas terminées et l’affaire du Joy-Con Drift est donc loin d’être terminée pour Nintendo.
Cependant, à la décharge de Nintendo, un Joy-Con reste une manette fragile comme n’importe quelle joystick dans le passé. Dans les mains des enfants, ou même dans les mains de joueurs qui jouent et mangent en même temps, les manettes sont soumis à rude-épreuve. La console étant de plus nomade, elle reçoit plus facilement des poussières de l'extérieur lors des déplacements (en particulier dans les transports en commun) ou est soumise à des phénomènes de condensation qui peuvent agréger diverses poussières en certains endroits de la console. Pas de solution miracle à attendre. Sony a également été impactée sur ses manettes DualSense de la PS5, des manettes également assez onéreuses. Même Xbox a connu quelques déboires avec certaines de ses manettes. Il va donc falloir rechercher de nouvelles solutions techniques pour garantir une meilleure étanchéité à la poussière et à recourir à des composants moins fragiles, ce qui n’est pas si simple. Mais en prenant enfin en charge les manettes défectueuses, Nintendo a fait le bon choix pour son image. Les actions de groupe ne font que lui rappeler qu'il a fallu lancer certaines procédures judiciaires pour que le groupe finisse par répondre positivement aux demandes des consommateurs impactés.
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