Wonderful 101 : The Disappointing 101 ?

GO ! GO ! Power Rangers !

En démarrant The Wonderful 101, on se dit immédiatement que le titre est plutôt prometteur. Entre une cinématique d'introduction aux graphismes soignés et aux décors urbains futuristes plutôt bien pensés, et une attaque extra-terrestre sans (mauvaise) surprise, rien de bien méchant ne s'annonce.
C'est alors que l'on se retrouve au plus vite devant un sentiment que l'on ne sait pas trop qualifier. Dès les deux premières minutes, on se rend compte de ce que sera en réalité le titre : un remake néo-classique des premières séries des Power Rangers ! Le simple citoyen que l'on contrôle dans une phase de tutoriel relativement incompréhensible s'avère être un justicier masqué, qui ne dévoile son costume et ses talents de combat qu'après avoir passé une séquence à base de déclencheur caché dans sa montre, à la façon des adolescents au service de Zord dans notre jeunesse.

Un problème apparait très rapidement : on ne sait pas si l'on va réussir à s'attacher à ce "Wonder Red", ou au contraire, le détester. Il faudra pourtant choisir rapidement, puisque le titre du jeu désigne précisément l'ensemble des "Wonders" que l'on pourra diriger. Ces personnages revêtent des costumes similaires, aux couleurs différentes, et utilisent surtout des armes différentes, tant pour interagir avec le décor afin de progresser dans les niveaux, que pour en découdre avec les extra-terrestres et autres robots qui tenteront de détruire notre monde.
L'univers ainsi posé, kitch au possible avec son histoire déjà revue et corrigée, ne peut laisser indifférent : on adore ou on déteste, mais l'entre-deux n'est pas possible. Chez PN, on vous avouera que des affrontements fratricides on agrémenté les discussions à ce sujet. Quoi qu'il en soit, Platinum Games n'a pas fait dans la demi-mesure pour poser son univers, et ce point mérite toute approbation, contrairement au concept même du jeu.

Viewtiful Pikmin ou Pikmin Joe ?

Lorsque l'on se retrouve plongé au cœur de l'action, deux titres nous viennent instinctivement à l'esprit : Viewtiful Joe et Pikmin. Le premier pour son action, ses coups qui partent dans tous les sens et sa frénésie, et le second pour la gestion d'une multitude de personnages simultanément. Mais lorsque l’on mélange plusieurs genres, le risque est de faire une œuvre brouillonne, difficile à comprendre et mal maîtrisée.
C’est ce qui s’est, semble-t-il, produit avec The Wonderful 101. Vos meneurs seront les différents Wonders, dont il faudra matérialiser les armes (épée, poing géant, pistolet…) en traçant des symboles sur l’écran tactile de votre Gamepad, à l’aide du stylet ou du stick droit du Pad. Pour rendre votre arme plus puissante, il faudra « recruter » des citoyens, en les encerclant. Outre le caractère peu licite de ce procédé visant à encercler des pauvres innocents pour les contraindre à rejoindre des troupes qui risquent leur vie contre des aliens en furie, il s’agit d’une manipulation aussi nécessaire que suicidaire. En effet, à chaque coup qui vous sera porté, les pauvres malheureux voleront aux quatre coins de l’écran, et il ne sera possible de les récupérer pour reformer votre arme qu’en allant à leur rencontre, un par un. Pas de coup de sifflet façon Pikmin pour rassembler les troupes : tout est frénétique comme dans Viewtiful Joe, et le but est d’être en mouvement en permanence, dans le plus joyeux bordel possible.
Imaginez alors le tableau : vous dirigez innocemment deux Wonders, et apparaissent des robots à n’en plus finir, avec lesquels il faut en découdre pour progresser vers la fin du niveau. Vous kidnappez de braves citoyens qui passaient par-là, afin de vous en servir comme d’arme (et chair à canon) après quelques manipulations sur votre Gamepad. Outre le fait qu’il faudra s’y prendre à plusieurs reprises pour dessiner un rond ou quelques lignes sur votre écran tactile compte tenu des attaques incessantes de vos adversaires, vous serez assaillis par une horde de méchas en furie dont il faudra casser les boucliers avant de pouvoir espérer infliger quelconque dommage. Comptez pour le tout, une dizaine de minutes par zone de combat, durant lesquelles vous pesterez incessamment contre une réactivité plus que douteuse de vos personnages et une incompréhension de l’action qui se déroule à l’écran. Vous obtenez alors un niveau parmi d’autres, d’un jeu rempli de bonnes idées, mais trop mal réalisé pour se montrer convaincant.