Test d'Aerial Knight's Never Yield : le speedrun monotone
Annoncé lors du dernier Indies World Showcase d’avril 2021, Aerial Knight’s Never Yield avait retenu notre attention. Développé par Neil JONES alias Aerial Knight et édité par Headup Games, c’est avec beaucoup de curiosité que nous avons testé ce titre atypique de running.
TestDans un Détroit vide d’explication
On commence immédiatement dans le dur. Pas d’explication sur les événements ni sur le contexte, on se retrouve plongé dans la peau de Wally. Wally se réveille seul dans une pièce sans aucune explication. Il n'y a aucun dialogue ni aucun texte. Deux secondes après, vous vous retrouvez à cavaler. Vous êtes poursuivi pour on ne sait quelles raisons.C’est assez léger comme introduction, ni le nom du protagoniste, ni l’endroit où l’action se déroule n’est mentionnée. Bien qu’ anecdotique, Il nous a fallu aller fouiller sur le net pour trouver ses informations car elles ne sont pas indiquées dans le jeu.
C’est scénaristiquement très pauvre. Pourtant il est indiqué dans la description du jeu que l’histoire est captivante. On cherche encore. Vous nous direz si vous trouvez.
Courir en trois leçons
On continue de suivre Wally qui court sans s’arrêter. Mais il saute et il glisse aussi. Les petites scènes en début et fin de chaque niveau montrent que le protagoniste a une jambe mécanique. C’est sans doute ce qui lui donne ses facultés à courir aussi vite et à sauter partout. D'où vient cette jambe ? Cela aurait été sympathique de le savoir.Comme nous le disions : mais qu’est-ce qu’il court ce garçon. Autant vous le dire immédiatement, l’expérience ne se résume qu’à cela, courir, sauter et glisser. La finalité étant tout simplement de courir et d’éviter les obstacles qui se dressent devant vous. En scrolling horizontal 2D, partant de la gauche vers la droite, l’action consiste à esquiver trois types d’obstacles. Chacun est entouré d’une aura arborant une couleur différente.
Il y a les obstacles bleus, qui s’évitent avec une glissade afin de passer en dessous. Ensuite il y a les jaunes, où il faut faire un saut à hauteur médiane. Enfin il y a les rouges, où il faut sauter le plus haut possible.
Concrètement en termes de jouabilité, vous pourriez jouer avec une seule main, la gauche ou la droite. Pour effectuer les glissades, il faut presser la direction du bas ou le bouton B. Pour les sauts à hauteur médiane, c’est la direction gauche ou Y. Pour les grands sauts, c’est la direction du haut ou X. Et enfin pour accélérer, c’est la direction droite ou le bouton A. Devant chaque obstacle, le temps se ralentit. Ce qui vous permet de réagir plus rapidement. Le principe est relativement simple à prendre en main.
Ensuite c’est la monotonie
Avec cette prise en main très rapide, on enchaîne les niveaux qui se suivent et surtout se ressemblent. Malgré le possibilité de jouer selon trois niveaux de difficulté, qui vont modifier sensiblement l’expérience avec des ralentis moins marqués au moment des obstacles.Le jeu devient très rapidement répétitif. C’est toujours la même chose. Vous courez, vous mourez, vous recommencez au dernier checkpoint. Cela jusqu’à que vous connaissiez par cœur l'enchaînement des obstacles : rouge, bleu, bleu, jaune, jaune, bleu, rouge, etc…
Il y a un peu plus de dix niveaux et c’est cela tout le long. Mise à part la disposition des obstacles, il n’ y a pas de variation. La distance entre deux obstacles devient de plus en plus rapprochée au fil des niveaux. Cela fera appel à toutes vos compétences de coordination pour jongler efficacement entre 3 touches. Ce n’est pas le genre de jeu qui va demander de la réflexion mais plutôt de l’attention et des réflexes.
Ce qui est dommage c’est que la bande son qui puise toute son inspiration et son registre dans le Hip-Hop américain est vraiment de bonne qualité. Avec un jeu basé sur la rapidité de notre temps de réaction, cela aurait pu être très intéressant de coupler le run et les obstacles avec le rythme de la musique. Mais il n’en est rien.
On suppose que le fond scénaristique repose sur une espèce d’expérience scientifique qui a mal tourné. Mais rien n’est développé. Donc tout restera au stade de l’hypothétique. La jouabilité est ultra répétitive. On passe d’obstacle en obstacle à force d’apprendre le parcours après des morts répétées par dizaines. L’ennui devient dominant très rapidement. Pour ne rien améliorer au titre, même si c’est assez coloré avec de jolies textures en cell-shading, l’animation du personnage est robotique. Le héros court avec des articulations en angle droit tout le long dans des niveaux qui se ressemblent tous. Le seul point positif du titre, c’est sa bande son.
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