Castlevania LOS MOF : un hommage mélancolique et baroque
La sortie de Castlevania Lords of Shadow - Mirror of Fate, ne pouvait laisser Waluigi, grand fan de la série devant l'éternel, indifférent. Quel bilan tire-t-il de sa confrontation avec le Comte Dracula ? Voici son test !
TestAvant de rentrer dans le vif du sujet, un retour en arrière ainsi qu’une brève analyse s’imposent. Il est communément acquis que la série des Castlevania, d’une façon générale, est l’une des plus fabuleuses qui soit dans l’univers du jeu vidéo. La majeure partie des épisodes s’avèrent d’une qualité exceptionnelle. Certains sont même gravés à jamais dans l’Histoire du jeu vidéo. Comme Symphonie of the Night, Castlevania IV, Order of Ecclesia et Rondo of Blood, pour ne citer qu’eux.
Revers de la médaille de cette série qui se déroule toujours par essence aux abords d’un château, quand ce n’est pas carrément dans le château : un risque substantiel de répétitivité rôdant un peu plus à chaque itération sur la bête. Castlevania n’a jamais réussi à se détacher totalement du canevas initial qu’il s’est lui-même créé. Il s’agit d’une réelle impasse : car ne plus respecter les codes de la série reviendrait, in fine, à ne plus faire du Castlevania ! Dès lors, chaque nouveau jeu se risquait d’être potentiellement l’opus de trop. Nous verrons d’ailleurs, à l’issu de cet est, si la ligne rouge a été franchie avec cet opus 3DS…
Revenu des enfers
Fort de ces propos faisant office de préambule au test, on peut décemment penser que le dernier titre sorti du 3DS tienne ainsi du miracle. En effet, que pouvait-on proposer de plus, après tant d’épisodes sortis entre autres sur portable ? Que pouvait-on encore construire comme édifices, après le dernier né sur DS XL Order of Ecclesia, véritable chef d’œuvre du jeu vidéo méritant un 19/20 (au passage, nous espérons que vous l’avez fait) ? Oui LOS Mirror of Fate joue les prolongations, mais il ne pouvait en être autrement.Certains tests déjà publiés, cela ne vous a sans doute pas échappé, sont loin d’être tendres. Mais de quoi parle-t-on vraiment ? Est-il normal d’attribuer des scores monstrueux à des FPS sans surprises, sous prétexte qu’ils sont « tendance » ? Se souvient-on encore d’où vient la série Castlevania ? Car il faut savoir que la série a frôlé la mort, il y a de cela quelques années à peine.
En effet, Konami n’avait plus l’intention de développer cette série « étirée » à fond. Order of Ecclesia en sonnait sans doute pernicieusement le glas dans une synthèse en forme d’apothéose. Puis vint MercurySteam, studio de développement appartenant à Konami, qui posa sur la table une démo de jeu évoquant étrangement Castlevania (véridique). Il s’agissait de Lords of Shadow. Il s’en est fallu de peu, très peu, pour que Lords of Shadow s’accompagne en définitive du nom « Castlevania »… et que cela finisse par induire un développement cette fois-ci officiellement anglé sur la série ! Quand on dit qu’il s’en est fallu de peu, comprenez par là, peut-être, que cela s’est joué en quelques secondes de réflexion… entre deux gorgées de café, dans le bureau du big boss de Konami !
Le Castlevania Lords of Shadow cru 2010, réinterprété par la firme espagnole Mercury qui a conçu entre autres le jeu horrifique Clive Barker’s Jericho, fera mouche. Sorti sur les consoles XBOX 360 et PS3, il s’agit à ce jour, tenez-vous bien, du Castlevania le plus vendu de tous les temps ! Alors bien sûr, certains diront qu’il était un brin hors sujet, trop beat them all, trop linéaire, qu’il ne reprenait pas les musiques initiales… Mais les critiques mondiales, elles, souligneront plutôt via des notes excellentes la direction artistique fabuleuse (l’une des plus belles jamais conçues sur console actuelle) et une ambiance de folie.
Votre serviteur, en temps que fan inconditionnel de Castlevania, était comblé. Le jeu était long, beau, puissant. Je n’oubliais jamais, à chaque partie, que ce Castlevania avait failli ne jamais voir le jour. Quant à son aspect beat them all, où était le problème sachant que la série a toujours été axée combat spectaculaire et pas RPG ! Bien que les itérations Action/RPG soient fantastiques.
Trois ans plus tard, le miracle de la sortie d’un nouveau cru sur 3DS, alors qu’on pensait la série enfermée dans le passé comme un Megaman, fait son retour. La jaquette magnifique, tout à fait dans l’esprit de la série, promet-elle pour autant une grande aventure ? Fin du suspens dans les lignes qui suivent. On y vient !
Un Castlevania rugueux mais attractif
Tel un illusionniste, Castlevania Mirror of Fate joue beaucoup sur l’effet de surprise. De fait, n’attendez pas que ce test vous révèle le nombre de niveaux, d’objets, d’adversaires. Ce serait vous gâcher le plaisir de la découverte et des mystères intrinsèques au titre. Fuyez toutes les vidéos et bande-annonces « com », qui en montrent déjà trop ! Ce que vous devez connaître, avant de partir une énième fois à la conquête du château de Dracula, c’est avant tout votre propension à adhérer à l’univers ou pas. Votre degré de fan-attitude. Car plus celui-ci sera élevé, plus le titre se montrera intéressant. Certains combats, écouteurs branchés aux oreilles, envoient du bois.Le titre, qui se déroule entre deux épisodes de Lords of Shadow (dont le prochain est attendu comme le messie pour cette année), narre le destin croisé de trois chasseurs de vampires qui veulent en découdre avec Dracula. Trois héros munis d’un fouet, qui se battent comme des dieux en faisant vrombir les combos virevoltant. Cryptes, égouts, forêt et enfin château… Simon Belmont, Trevor Belmont et Alucard sillonneront les dédales du château maudit, en quête de réponses et de pouvoir. Ensorcelés par l’idée d’occire le Seigneur du Mal et de découvrir leur vrai destin. Les différents niveaux, à la fois similaires aux anciens opus portables (façon Metroidvania) et découpés en zones distinctes, ne manqueront pas de vous intriguer par leur ambiance gothique et peaufinée. On en viendrait presque à sentir l’humidité ! Le pouvoir d'évocation du titre est digne d’un Castlevania, première bonne surprise.
Etre fan ne veut pas dire ne pas avoir de sens critique. Passé l’effet de surprise, on se rend compte hélas que le titre s’avère sur certains aspects assez bancal. Effet de style, manque de temps des développeurs, manque de moyens volontaires ? (ndWal : je pencherais plutôt pour la dernière hypothèse). Le jeu se montre étrangement baroque, le très bon y côtoie le moins bon : la réalisation léchée des décors côtoie parfois des décorums désuets ; le jeu assez linéaire se transforme sans crier gare en labyrinthe (comprendre faire des allers-retours) ; les trois héros/aventures qui s’entrecroisent sont à la fois différents et très similaires ; l’ambiance est à la croisée d’un LOS très moderne et d’un Castlevania 3 datant d’une autre ère… Bref, Ce Castlevania est définitivement massé dans une dimension parallèle ! Il s’agit d’un titre intemporel, impossible à situer avec précision dans un genre ou un registre défini. On ne saurait dire si certains écueils graphiques, notamment le sous-écran déplorablement moche (dessiné par un gosse de 5 ans), relève d’un angle rétro assumé. On ne saurait caractériser les musiques d’ambiance, dont on n’arrive point à en mémoriser les airs. Lesquels sont pourtant parfaitement intégrés dans le jeu !
Mirror of Fate, ne mettons pas de drap sur le miroir, comporte bien de réelles lacunes : il déploie une réalisation parfois déséquilibrée et peu cohérente, une maniabilité quelques fois capricieuses, des temps de chargement entre les nombreuses zones cassant totalement le rythme, une 3D -une fois n'est pas coutume- superbe mais vite fatigante pour les yeux, une prise en main usante passée une heure du fait de la petitesse de la console (et du léger « retour de force » du joystick 3DS qu’on ne ressentait pas avec la croix traditionnelle), un scénario sans grandes surprises, des cinématiques et cara-design pas très propres (Trevor a la classe mais Simon a une tête d’imbécile comparée à sa représentation dans Castlevania I, II et IV). Autres mauvaises surprises, cette fois-ci plus secondaires : Alucard qui manie le fouet, hérésie ! Et accessoirement, ce n’était pas interdit de varier le gameplay avec une épée. On y dénote aussi moins de profondeurs que les opus Action/ RPG, mais c’est un peu normal vu qu’il s’agit d’un beat’em all/plate-forme (saupoudré d’un soupçon de RPG limite incongru pour ne froisser personne ?). Le titre est malhabile, et c’est d’autant plus étonnant qu’il a été développé par l’équipe qui a pondu le fantastique Lords of Shadow. A moins qu’ils aient fait bosser d’autres personnes à leur place…
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Si quelqu'un sur le forum là deja ça m'intéresse qu'il donne son avis
la 3D, que j'ai tendance a désactiver sur d'autre jeux, je ne l'ai jamais coupée
bon il est vrai que je n'ai pas vraiment fait les précédent opus donc mon avis est limité, mais franchement si on ne cherche pas à faire de comparaisons, il est juste magnifique autant graphiquement, qu'au niveau de l'ambiance ou de l'histoire.
et du coup 13 c'est un peu carrément sous-noté!!
il mérite amplement un 15 ou un 16 (durée de vie un peu lég' malgré un niveau hardcore qui se débloque lorsque le jeu est fini une fois, mode que je n'ai pas encore testé
Ce genre de production est rare sur 3ds et celle-ci a bénéficié d'un soin et d'un travail particulier... je crois qu'il est important de soutenir ce genre de projet, surtout qu'il est très réussi!
Je ne pense pas qu'il faille voir ce jeu comme un simple "bonus" aux épisodes HD. C'est un jeu à part entière. Quant à dire qu'il n'est ni bon ni mauvais... Je suis d'accord! Il est excellent!
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Le plus gros défaut est à mon sens la durée de vie. je l'ai fini en 10h à 100% (sachant que j'ai terminé le jeu directement en 100%), il m'en aura fallu deux fois moins pour finir en Hardcore. Quand on voit ce que proposaient les Castlevania depuis SOTN c'est un peu léger. Je parle ici de fins multiples, de boss rush, de personnage déblocable pour une "2ème aventure"... A côté de ça, Mirrors Of Fate est extrêmement pauvre et une fois terminé, le plaisir de jeu sera la seule bonne raison de revenir sur le titre.
Maintenant d'un point de vue un peu plus scénaristique, je dois bien dire que je conserve mes doutes à propos de ce que Mercury Steam fait de la saga et de son univers. Je n'accrochais déjà pas beaucoup à la fin de Lords Of Shadow (un mec qui se proclame Belmont et qui devient Dracula... Okay...). Ici l'on voit venir le rebondissement à des Km, personnellement je l'ai vu venir depuis le trailer de LoS2 et je pense que c'est le cas de n'importe qui connaissant un peu les personnages de Castlevania. Il est plutôt agréable en fin de compte mais très clairement on voit que l'équipe adore TELLEMENT le Dracula qu'elle a créé que la série gravite autour de lui de telle manière qu'une majorité de l'univers en est occultée et expédiée. Ce qui apparaît dans le jeu sous forme de clins d'oeil ou allusions à des personnages connus signe surtout leur absence définitive de l'histoire future. Vous comptiez voir des sorciers du clan Belnades ? Nope, la dernière meurt dès l'intro du jeu. Peut-être la famille Reinart, cousins des Belmont ? Nope, on y apprend clairement leur extinction. Vous avez une pensée pour Danasty Grant, l'acrobate roi des pirates de Curse Of Darkness sur Nes ? Super ! On trouve sa dépouille dans le château (mais dans l'horloge géante histoire de faire un clin d'oeil sympa). Il manquerait juste que l'on trouve un Morris et un Lecarde mort pour être définitivement certain que les seuls personnages que l'on verra dans ce reboot seront fatalement des Belmont, et par là je parle surtout de Gabriel.
Mais bon, ça c'est surtout si l'on s'intéresse au devenir de la série. Cela ne change en rien mon avis du jeu: je l'ai dévoré et apprécié en dépit de sa durée de vie vraiment mince, les autres défauts sont réels mais passent clairement au 2ème plan et n'entachent pas le plaisir de se ballader dans le château.
Quel est le Rapport Combat/plate forme ?
C est plutot un jeu de plate formes orienté action ou un jeu d'action orienté plate forme?