À la base de la chaîne alimentaire
Alors… qu’est-ce qu’un Electroplankton? Hum… en se fiant au verso de la boîte : dans la mer électronique vivent les Electroplanktons qui réagissent lorsqu’on les touche ou leur parle. Pas besoin d’en lire plus pour savoir qu’aujourd’hui nous ne sommes pas en face d’une aventure épique ou de n’importe quoi qui pourrait s’en approcher. Aujourd’hui, nous allons essayer de créer de la musique en touchant des bestioles !Il faut dire 'essayer', puisqu’en pratique les dix (10) planctons électroniques ne sont pas aussi coopératifs qu’on le voudrait. De ce fait, on devrait classifier Electoplankton non pas comme un jeu de création musicale, mais plutôt un jeu d’expérimentation musicale. Ainsi, à moins que mon talent limité en musique me permettant de ne jouer que de la flûte à bec ne rende mon analyse erronée, il est pratiquement impossible de créer la moindre mélodie décente avec la majorité de ces planctons. En même temps, le mode automatique, où le DS crée lui-même les sons, ne semble pas plus doué.
Bon, ils bougent, sautent, changent de couleurs, suivent le tracé du stylus et surtout font du bruit, mais ça ne sonne jamais très bien. En général, au bout de quelques secondes, le rythme ne fait que se répéter : à la limite, nous sommes en face d’un générateur de beat.
Odieux? Peut-être, mais si on considère qu’il s’agit d’une œuvre d’art notre indignation peut en fait être minimisée car Toshio Iwai son créateur est lui-même un artiste. Il faudrait voir Electroplankton comme s’il ne s’agissait que d’une toile, d’une chanson, au pire un jouet et non pas comme un jeu à proprement dit. Tel un jouet, on s’amuse avec pendant quelques temps, mais on s’en lasse assez rapidement à cause de ses limitations.
Une mémoire de poisson rouge !
En plus de la sélection très limitée de planctons capables de faire un semblant de mélodie, le 'jeu' n’offre aucun moyen d’enregistrer votre performance. Ainsi, il est impossible de mélanger le son généré par chaque plancton. Libre à vous d’acheter plusieurs copies du jeu et quelques DS pour faire comme David Hollands, le DJ qui anima la conférence de presse de Nintendo à l’E3 2005. Effectivement, il avait bien besoin de plusieurs consoles, puisqu’il n’aurait jamais pu faire un air avec une seule DS… Libre à vous de connecter la sortie son sur votre ordinateur ou une chaîne stéréo pour en tirer quelque chose de plus intéressant, mais bon, cela en vaut-il la chandelle si le son qui en sort n’est au final pas potable ?Heureusement, sur le point de vue visuel, Electroplankton s’avère une excellente surprise. Lorsqu’on le compare à tous les autres titres bidimensionnels de la console, on ne peut que s’interroger sur la méthode que les développeurs ont utilisée pour obtenir un jeu aussi joli. Le tout est certes simpliste, mais la réalisation technique et artistique est à mon avis impeccable. Pour une rare fois sur DS il faut chercher l’aliasing (crénelage en bon français) et surtout les texels carrés engendrés par les capacités limitées du DS en matière du filtrage de textures. Chapeau !
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