Persian Wars : Single Strike
Comme l’indique ce jeu de mots si subtile, Battles of Prince of Persia s’approche à plusieurs niveaux de l’excellente série qui honore Nintendo et Intelligent Systems depuis très longtemps. Enfin, il faut dire “s’approche” puisqu’Ubisoft Montréal ne s’est pas contenté de nous pondre un affreux clone tout en conservant quelques mécaniques de jeu éprouvées.De ce fait, il s’agit effectivement d’un jeu de stratégie militaire, mais à une sauce plus orientale (au revoir tank et lance-roquette) servant à expliquer le cheminement du prince entre Sands of Time et Warrior Within. Par ailleurs, on notera l’implantation d’un système de carte aussi intégré au gameplay que difficile à comprendre. Tout d’abord pour mieux expliquer le concept, il faut préciser que les tours, qui sont comptés ici en heures, sont désormais sous-divisés en “mini-tours”.
Ainsi, tout dépendant de la carte utilisée, le joueur ne peut qu’ordonner des actions au nombre d’unités indiqué par celle-ci. Ainsi, une carte “3” permet de contrôler trois (3) unités dans un même mini-tour. Une fois ces trois actions utilisées, c’est au tour de l’autre joueur de jouer son mini-tour. Précisons que les unités ne peuvent faire des actions qu’une fois par heure (tour).
Enfin, c’est beau tout cela, mais le problème avec le concept de minitours, c’est que malheureusement cette “notion” semble détruire le rythme du jeu d’une façon ahurissante. Si on pouvait reprocher aux AW d’être quelquefois un peu lents à certains moments, ici le problème est permanent puisqu’un tour peut prendre près de cinq (5) minutes…
Pour revenir à ces cartes, celles-ci ne se limitent pas à définir le nombre de mouvements possible, mais également à lancer des sorts. Ainsi, certaines cartes permettent d’augmenter la portée des unités, leur puissance, leur défense et ainsi de suite. En soi, ce n’est pas particulièrement original et l’idée fut utilisée maintes fois, mais de mémoire elle n’avait jamais été appliquée à un jeu à la Advance Wars, si bien sûr on oublie les CO Powers qui ne sont pas utilisables à volonté.
En pratique, ça fonctionne et le jeu finit par être amusant, mais combien de temps vous accorderez-vous pour le maîtriser? Disons que nous, nous ne rechignerons pas contre l’intelligence artificielle qui nous laisse trop de chance dans les premières missions. Bien sûr, vous devrez un jour où l’autre organiser votre “deck” (votre choix de carte) pour maximiser vos chances de succès.
En plus d’être confronté aux systèmes de cartes à mini-tours relativement intimidants par leur courbe d’apprentissage, on constate que la réalisation graphique laisse également à désirer. Que pourrions-nous bien apprécier de cette vue du haut qui ne nous laisse apercevoir que des points colorés représentant nos troupes. Certes, le point de vue change durant les affrontements, mais ceux-ci sont si jolis et intéressants qu’ils ne méritent que d’être désactivés.
Enfin, dites-vous qu’en général le jeu reste dans la palette qu’Ubi ne cesse de nous proposer depuis le GameBoy Advance… Pas dégoutant ; seulement aussi non-inspiré et monotone. Heureusement, sur le “point de vue” sonore, la situation est moins accablante et reste dans la donne des “vrais” Prince of Persia. Le seul bémol vient de la surutilisation des pièces qui ne cessent de se répéter.
Pour continuer d’une façon plus positive, on notera que les contrôles semblent plus adaptés au stylus que l’était Advance Wars : DS. Pour cause, l’implantation sur son AW, souffrait de quelques bugs de causé par la précision de l’écran tactile, et on se retrouvait à donner de mauvaises instructions aux unités. Corriger l’inexactitude du DS est certes impossible pour les développeurs, mais au moins ici, toutes commandes doivent être confirmées par un bouton se trouvant au bas de l’écran. Vous ne pourrez que difficilement blâmer la console pour toute erreur !
La différence avec le bébé d’Intelligent Systems ne s’arrête pas là puisqu’il est totalement impossible d’y jouer à la façon “Old School, Cool” : croix et boutons. Ceux-ci se voient plutôt comme une extension de votre stylus. Par exemple, “X” permet de naviguer dans la carte en suivant avec précision le mouvement du crayon tandis “B” sélectionne aléatoirement les unités disponibles que “R” affiche l’information sur l’unité pointée par ce même outil tandis que “A” et “Y” servent à naviguer dans cette information.
D’un point de vue général, le changement (s’il y en a un) semble négligeable, mais en pratique, et surtout après avoir compris comment les faire fonctionner efficacement, on réalise que ces contrôles sont mieux adaptés au genre. Détail intéressant : tous ces contrôles fonctionnent, peu importe avec quelles mains vous utilisez votre stylet, puisqu’appuyer sur le haut de la croix directionnelle donne la même chose que “X”.
Quant à la durée de vie, vingt-quatre missions vous sont proposées dans le mode campagne. Ce qui devrait vous donner entre dix et vingt heures ce qui est parfaitement acceptable si on oublie que le gameplay semble ralenti volontairement. Malheureusement, à moins que vous désiriez collectionner les deux cents cartes du jeu, une fois complétées vous devrez vous contenter de jouer de simple combat contre l’ordinateur ou l’un de vos amis qui aurait lui aussi acheté le jeu. Mais bon… combien de chances y-a-t-il pour que cela se produise ?
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