Obéir au doigt et à l’œil
En ne prononçant que les lettres DS et en sachant qui est son éditeur, on peut déjà avoir une idée assez claire de la jouabilité du titre : nous allons tracer des lignes toute la journée ! Il ne s’agit naturellement pas d’un défaut en soi, c’est plutôt le contraire.Donc, nous nous retrouvons avec un Kirby tout rond, qui se contente de suivre les lignes tracées par vos soins. Dû une petite histoire ô combien futile, le petit personnage rosé a perdu toutes ses habilités et surtout sa panoplie de mouvement, elle/il ne se contente plus que de «dash-er» lorsqu’il se fait tapoter par le stylet. Monsieur n’aspire plus ses ennemis pour assumer leur capacité physique, il se contente d’entrer en collision avec ceux-ci. Après, la fonction d’attaque de la sphère s’adapte au pouvoir acquis : caillou, missile ou porc-épic, etc. Comment les gens HAL Laboratories auraient-ils pu abandonner le cœur de toute une série, de toutes les façons ?
Pour revenir à ces fameuses lignes, elles jouent un rôle prédominant au cours du jeu. Sans elle, le pauvre Kirby ne ferait qu’être soumis, impuissant, aux lois de Newton jusqu’au moment fatidique où il tomberait dans les abysses des multiples niveaux. Ainsi, on trace une ligne verticale pour stopper sa course, un pont pour éviter une crevasse ou une rampe pour escalader une falaise.
Le principe est simple, très amusant et pourtant avant j’avais quelques réserves. Surtout après avoir de la démonstration d’un représentant de Nintendo qui laissait, par son intéraction avec le jeu, pouvait laisser croire que Kirby n’était pas aussi docile qu’on pourrait le vouloir : la boule refuse tout simplement d’aller où il voulait. C’est pour cette raison que j’avais une certaine crainte quant à cette jouabilité peut-être pas si intuitive.
Heureusement, en quelques minutes, le temps de comprendre que l’arc-en-ciel émis au contact de l’écran défit la gravité, Kirby nous répond au doigt. Le contrôler est simple, efficace et ô combien amusant.
Ce n’est que du superflu
Nintendo, et plus précisément Kirby, sont synonymes depuis longtemps de manque cruel d’histoire. En fait, quant au pense à Kirby Canvas Curse, la supercherie ne semble qu’être une vaine tentative pour expliquer comment Kirby s’est transformé en boule. C’est ainsi pour la plupart des jeux…bon.Donc, Kirby se retrouve aspiré dans une peinture et se transforme en boule par une méchante sorcière. Il doit maintenant détruire la maléfique Drawcia pour qu’il puisse revenir à «DreamLand», le monde des rêves. Une histoire si complexe et cruciale au déroulement du jeu, qu’aucune référence n’y ait fait dans le manuel.
Mais bon, cela n’enlève logiquement aucun mérite à ce gameplay qui cache quelques subtilités et astuces assez intéressantes. Par exemple, tracer les lignes ne servent pas qu’à guider Kirby, mais aussi à le protéger. Ainsi, le chemin créé par le «pinceau magique» stoppe tous projectiles et même des lasers qui auraient rapidement tranché notre ami sphérique. Mais attention, les graffitis colorés ne sont pas éternels et le contenant d’encre peut se vider rapidement ; enfin... plus vite qu’il ne se remplit. Il ne faudrait pas se retrouver à cours de peinture au milieu d’un précipice.
Visuellement, le jeu est tout simplement sublime. Que se soient ses décors qui laissent croire qu’ils ont été peints à la main ou encore les «sprites» qui bougent avec une certaine élégance tout ça n’est là qu’en faite pour nous prouver que ce n’est pas avec les capacités exécrables quant aux calculs tridimensionnels du DS que nous pourrons avoir de beaux jeux. Dans ce cas, vaut mieux ces « sprites » de qualité donc la pixellisation est minimisée au maximum que des personnages à la géométrie trop basique.
Comme vous l’aurez sans doute remarqué, l’écran supérieur fait office de carte et affiche les différentes informations nécessaires lors de la joute. Rien de bien exceptionnel, mais au moins le rythme relativement lent du jeu nous permet d’avoir le temps de la regarder et, par le fait même, la scruter à la recherche de médailles.
Court ou pas?
Compléter un Kirby n’a jamais été en soi un exercice de longue haleine. Dans le cas de Canvas Curse, un maximum de cinq (5) heures devrait être prévu pour compléter les 21 niveaux qui forment le mode de « Story ». C’est très peu, mais c’est la moyenne pour la boule rose qui ne fera sûrement jamais de marathon. C’est dommage, car on voudrait que l’aventure ne se termine jamais.Comme tout jeu sortant de chez HAL, nous sommes en droit d’avoir un certain niveau de rejouabilité. On n’a qu’a penser à Super Smash Bros Melee qui se « complétait » en vingt minutes, mais qui cachait, une multitude d’objectifs nécessitant beaucoup, beaucoup, de temps pour l’achever.
Doutons que vous ayez envie de vous arrêter après avoir battu Drawcia, car il vous restera encore deux cents et quelques médailles à récupérer. Soixante-cinq éparpillés dans les niveaux normaux et le reste à retrouver dans le mode « time » (temps) et « ink » (encre) trial où vous devez vous rendre à la fin en consommant le minimum d’encre. Votre rendement déterminera ensuite le nombre de médailles alloué à votre performance. Point important, la valeur accordée à chacun de ces trophées est assez majeure pour surpasser le rôle d’un simple mode de second plan, comme sur un jeu de course par exemple : l’intérêt de tous les récoltés n’est pas que pour obtenir une satisfaction personnelle relative, mais pour obtenir des bonis.
Une fois ces médailles en main, vous pouvez donc allez les échangés pour une série d’items allant de nouveau coloris pour le chemin arc-en-ciel qui guide Kirby, plus d’énergie, de nouveaux niveaux thématiques pour le mode « trial » et des personnages supplémentaires. L’intérêt de les débloquer n’est pas tant intéressant, quand on pense que seul Kirby est capable de mimiquer les pouvoirs de ses opposants, mais un collectionneur qui se respecte se doit de tout avoir. L’avantage de vélocité de certains est tout de même assez éminent lors des « time trials ». Toujours est-il que de vouloir compléter avec quatre autres personnages ajoute quelques heures de plus avec le titre entre vos doigts.
Pour ceux ayant raffolé de «The Amazing Mirror», cet ouvrage retourne dans les traces de ces ancêtres et n’est jouable qu’en solo. En cela valeur de rejouabilité s’en voit quelque peu dégradée. Mais bon, le peu de mini-jeux disponible ici se serait peut-être mal transmuté en modes multi joueurs. Bien sûr, le bon vieux HAL aurait pu faire un quelconque effort pour utiliser le NIFI/WIFI, avec autre chose que le détecteur de session de Pictochat, lancé avec Yoshi Touch and Go.
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