On prend les mêmes et on recommence.
Mettons nous d'accord tout de suite, aux joueurs qui ont connu le jeu Q.U.B.E. original : cette version vous est tout autant adressée qu’aux nouveaux venus ! Mais avant de s'intéresser aux ajouts, revenons, pour ceux qui découvrent l'existence du titre, sur les bases.
Vous incarnez un homme qui se réveille sans le moindre souvenir et dont le but est de traverser un complexe labyrinthique bourré de casse-tête. Pour s'en sortir, notre héros pourra compter sur les conseils du commandant Nowak et d'un outil insolite : une paire de gants lui permettant d'interagir avec certains éléments de son environnement, et en particulier d'étranges cubes...
Si l'image ci-dessus et le concept de Q.U.B.E. vous semblent familier, c'est normal. Le jeu emprunte les bases de ses mécaniques et de son esthétique à Portal qui a énormément influencé l'équipe. J'insiste cependant sur le terme "emprunter" puisque, très vite, le titre acquiert une identité propre et on apprécie à leur juste valeur ses nombreuses qualités.
Lève-toi et bouge ton cube !
On ne va pas se mentir, si on joue à un puzzle-game c'est avant tout pour le gameplay et force est de constater que Q.U.B.E. s'en sort admirablement.
Non content de parfaitement gérer son moteur physique et d'exploiter intelligemment son concept initial, le jeu étoffe très régulièrement ses mécanismes sans pour autant que la difficulté des puzzles devienne insurmontable.
On n'a même pas le temps de s'ennuyer avec ces cubes que des énigmes basées sur la rotation des niveaux apparaissent, avant de s'enrichir d'un système de sphères à amener d'un point A à un point B.
Et les bonnes idées s'accumulent jusqu'à la fin de l'aventure que vous ne mettrez pas plus de 5 heures à tout boucler.
Eh oui, vous avez bien lu, les crédits du jeu mettent à peine 5 heures à pointer le bout de leur nez, mais ne croyez pas pour autant que vous en aurez fini avec vos cubes ! En effet, les développeurs auront eu le bon goût de proposer dans cette Director's Cut un mode "against the qlock" (qu’on pourrait traduire par "qontre la montre"), qui vous permet de découvrir une dizaine de défis et introduit quelques nouveaux mécanismes inédits.
Une excellente initiative qui permet au jeu de proposer une expérience complémentaire, ce qui doublera sans problème la durée de vie du titre pour ceux qui voudront battre les meilleurs temps.
Apologie de la sobriété.
Vous l'aurez compris, le gameplay de Q.U.B.E. c'est du solide (haha!) mais qu'en est-il de la forme ?
Le mot "épuré" ne suffirait pas à exprimer le minimalisme de l'esthétique du jeu. En effet 90% des décors seront d'un blanc immaculé, les différentes notes de couleurs servant à mettre en avant les éléments avec lesquels le joueur peut interagir.
Evidemment, un tel choix ne fera pas l'unanimité mais sert pourtant parfaitement le titre puisque toutes les interactions deviennent évidentes. On évite ainsi tutoriels fastidieux et autres astuces qui casseraient l'ambiance parfois claustrophobique du jeu.
Pour finir sur le visuel et pour les derniers qui penseraient encore que Q.U.B.E profite de son design pour négliger l'esthétique, le titre nous gratifie régulièrement de plans à la limite du psychédélique (notamment dans les ascenseurs et les longs couloirs).
Des moments surprenants mais qui achèvent de nous persuader que l'équipe se souciait du fond comme de la forme.
Mais bien sûr, la bande son du titre n'est pas en reste et, bien que discrète, elle sait se montrer réussie pour les moments d'importance.
On appréciera en particulier les doublages de qualité, exclusifs à cette nouvelle version, grâce à Rachel Robins (saga FFXIII, Bravely Default) et Ruppert Evans (Demon's Soul) qui offrent une excellente performance et vont guider le joueur par contact radio tout au long de l'intrigue signée Rob Yescombe (Alien Isolation).
Le scénario n'a, certes, rien d'extraordinaire mais aura le mérite de donner un peu de piment à la progression qui, sans ça, aurait été un peu fade. Ce simple ajout offre une toute nouvelle dimension que même ceux ayant retourné la première version du jeu dans tout les sens apprécieront.
Un parcours sans faute ?
Alors bien sûr, après tout ça, on peut se demander ce qui pourrait gâcher la fête ?
Eh bien, même si les défauts se compte sur les doigts d'une main, ils peuvent cependant impacter votre expérience de jeu.
Tout d'abord, on peut réellement déplorer l'absence d'un contrôle spécifique au GamePad qui se contente d'afficher le jeu. Le titre n'utilisant que 3 touches (et encore, le saut peut se faire en appuyant sur le stick gauche) il eût tout a fait été possible de proposer une manip' basée sur le tactile, ce qui aurait donné une vraie plus-value à cette version Wii U.
Du reste, les contrôles standards sont tout à fait corrects et intuitifs, même s'il est hallucinant de ne pas avoir la possibilité d'inverser les axes X/Y pour permettre aux joueurs de jouer selon leurs préférences.
D'autre part, bien que les ajouts augmentent l'intérêt et la durée de vie du titre, force est de constater qu'une fois le jeu et les défis terminés dans les meilleurs temps, le replay value de Q.U.B.E. est très limité (pour ne pas dire inexistant).
Mais la véritable ombre au tableau est incontestablement l'absence totale de traduction. Toutes les interventions radio sont en anglais non sous-titrées, ce qui oblige le joueurs à avoir un niveau de compréhension orale non négligeable pour profiter pleinement de l'un des ajouts majeurs de cette Director's Cut.
Un choix plus que regrettable, d'autant que la quantité de textes à traduire est loin d'être énorme.
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