Premier écueil dans ce jeu à l’ancienne, l’interface n’est clairement pas la plus friendly pour les joueurs actuels. Pas la moindre carte pour se repérer, on est reparti sur les feuilles quadrillées de son calepin où l’on se faisait soi-même son petit plan pour se retrouver facilement. Un exercice qui avait son charme quand on était adolescent il y a une trentaine d’années, mais clairement un frein pour de nombreux joueurs d’aujourd’hui, habitués à des titres beaucoup plus accessibles et des cartes plus ou moins automatiques. On vous conseille d'y aller doucement en repérant bien le proche environnement de la ville car vous risquez autrement de vous perdre très vite.
3 aventures possibles selon les 3 rôles que vous endosserez
L’une des réussites de Quest for Infamy, c’est effectivement celle dictée par votre choix de destinée. Prenons par exemple celui de voleur en acceptant la proposition de Ian. Vous allez donc pouvoir voler les habitants de Volksville en participant à des raids et en allant vous glisser dans l’une des quatre maisons d’importance de la ville. De quoi vous permettre de glaner un peu d’argent, de récupérer quelques objets mais gare à ne pas vous faire prendre car si vous êtes découvert, Rayford va rappliquer avec sa troupe et ce sera très mauvais pour vous. Ici impossible de visiter les maisons de jour, il faudra effectuer vos actions de nuit, améliorer significativement votre compétence de furtivité, et surtout acheter un Lockpick pour crocheter les serrures.
Que cela soit la puante cabane de Brattle, la maison de la forge, la première maison à côté de la banque ou le corsé domicile de Rayford, chacune de vos cibles nécessitera dextérité, rapidité car il y a son lot de petits pièges. Si vous réussissez, vous décrocherez le titre de voleur expert !
Évidemment, les défis changent complètement si vous préférez devenir Brigand ou Sorcier, dans ce dernier cas, vous allez passer pas mal de temps à récupérer les divers ingrédients pour réaliser les potions attendues par Prospero.
L’énigme autour de Killington
Ce sera un des gros morceaux de votre aventure, probablement la partie la plus délicate du jeu. En effet, si le jeu en lui-même n’a pas un nombre d’écrans de lieu trop importants (200 quand même), il faut vraiment faire attention à des détails pour bien se diriger, en particulier certains symboles. Les énigmes ne sont pas toujours évidentes et vous allez devoir vous creuser la tête un bon moment pour certaines. Il ne faudra pas hésiter parfois à s’enfoncer dans un puits. Pourquoi tous ces efforts ? Toute une partie de l’histoire tourne autour du nom des Killington et vous avez vite découvrir que pas mal de choses se trament dans les coulisses. Vous en apprendrez beaucoup sur cette famille grâce aux récits narrés par un personnage du nom de Japsworth et par le biais de lecture dans la bibliothèque de Tyr. D’abord, il va vous falloir rassembler les quatre morceaux du sceau de Killington puis trouver une clé en résolvant une énigme autour de la marque du Centai.
Ensuite, si vous réussissez tout cela, vous allez devoir vous confrontez à un sacré puzzle, se jouant à la manière d’un jeu de dames, où vous devez prendre les pièces en les faisant passer les unes au-dessus des autres, en diagonales ou à l’horizontale. Le but est de conserver une seule pièce à la fin de vos mouvements. Si une pièce ne peut pas sauter par-dessus une autre pièce, elle ne peut pas se déplacer. Vous allez vite constater qu’au fur et à mesure que vous réduisez le nombre de pièces, vos options diminuent. Bonne cogitation ! Un indice peut-être ? Restez dans le centre et éviter les coins !
Quest for Infamy cependant permet toujours de se sortir d’énigmes délicates. Durant vos pérégrinations, vous passerez par Tyr et vous ferez la rencontre de Garyeth dans la bibliothèque. Cette personne sera une aide précieuse pour vous aider à résoudre certaines énigmes. Attention cependant, si vous utilisez cette aide pour résoudre le puzzle mentionné au-dessus, vous ne récupérerez pas tout ce que vous auriez pu acquérir en résolvant par vous-même l’énigme. Quest for Infamy sait donc récompenser à sa juste valeur le joueur qui se décarcasse.
Vous pourrez ensuite entrez dans le tombeau des Killington, nous ne déflorerons pas la surprise liée à la résolution de cette partie.
Techniquement, c’est très inégal
Non pas que le design général soit mauvais mais le pixel art proposé oscille entre bon et moyen. Les anciens joueurs PC qui ont connu les affichages limités en SVGA de l’époque auront un petit coup de cœur nostalgique, même si on a conservé le souvenir de certains titres Sierra beaucoup plus jolis visuellement il y a plus de trente ans (les Quest for Glory étant justement un ton en-dessous). Et niveau animation, on est loin du côté vivant des titres LucasArts, comme MonKey Island.
C’est donc une semi-déception à ce niveau, et nous l’avons déjà indiqué, tous les personnages ont loin d’avoir reçu la même intention. Les personnages féminins sont tout de même beaucoup plus gâtés surtout si elles portent des tenues sexys et comme notre Roehm semble un chaud lapin, cela doit être un choix volontaire des développeurs de mettre en avant graphiquement la gent féminine avec qui « nous pouvons avoir des interactions ». Le jeu a un côté mature (PEGI 16) et un humour régulièrement graveleux qui le destine tout de même à un public averti, maîtrisant un bon niveau d’anglais.
Au niveau sonore, c’est à nouveau cette impression mi-figue, mi-raisin, avec une petite musique d’ambiance tout à fait correcte et certains personnages dotés d’un doublage vocal à l’accent parfois à couper au couteau. Effets volontaires des développeurs, la qualité du son n’est pas idéale pour ces dialogues et on a connu acteurs plus impliqués dans leur rôle. On n’y croit pas vraiment, mais cela doit faire partie du côté farce et humour décalé rendant hommage à la franchise de Sierra. Mais chaque personnage avec qui vous pourrez converser possède un doublage, c’est déjà bien. Pas mal de bruitages sont en revanche bien réalisés. On vous conseille de toute manière de discuter avec tous les personnages que vous allez croiser, ce sera source d’informations, réutilisables ensuite.
Vous ne lui trouvez pas un petit côté Jason Statham ?
Les commandes passent bien sur Switch
Bon point, pour un titre développé à la base pour le PC clavier /souris, le passage sur la Switch est plaisant. Il faut passer par le guide du jeu au début pour découvrir les commandes, car aucun encart n’est présent dans le jeu. D’une manière générale, pour toutes les actions, vous ne serez jamais guidé en quoi que ce soit dans le titre, ce sera à vous de vous débrouiller.
Les sticks permettent de déplacer notre curseur, A permettant de valider l’action, B permettant de basculer entre divers curseurs (toucher, observer, parler, se battre), un menu en haut apparaissant lorsque vous passez dessus pour accéder directement à l’ensemble des actions possibles (choix entre plusieurs vitesses de déplacement etc…) Mais des commandes permettent d’avoir accès directement à certaines actions, comme la gestion des touches L et R pour sélectionner l’action à mener et ZL/ZR pour varier notre vitesse. Enfin l’écran tactile est pris en charge pour valider directement certaines actions et remplacer le curseur de la souris, il existe d’ailleurs une édition mobile du jeu. On obtient donc un choix large pour mener sa barque dans ce jeu, selon que vous préférez jouer en nomade avec vos Joy-Con ou la console placée sur sa station d’accueil.
Revenons justement sur nos curseurs avec la capture d’écran ci-dessus : le curseur représentant le personnage nous permet de nous déplacer (3 variations car 3 vitesses de déplacement plus ou moins rapides), la main permet d’interagir (rentrer dans un bâtiment, prendre quelque chose), l’œil permet d’accéder à des encarts descriptifs, la bulle blanche de type BD permet de parler (pour chaque personne ne permettant pas d’interaction, on vous dira qu’il ne vous comprend pas, en revanche pour les autres, vous ferez défiler classiquement différents mots clés pour avancer dans la conversation et obtenir des informations) et enfin l’épée pour combattre. En appuyant sur le stick droit, vous ouvrez une roue qui vous donne accès au repos.
Vous pouvez décider de rester vous reposez un moment sur place histoire de récupérer un peu de santé ou vous pouvez dormir. Attention, pour dormir, il faut être soit dans un lit, soit dans une tente que vous aurez acquis auparavant. Selon votre temps de repos ou de sommeil, la luminosité va se modifier (passage jour/nuit) et chaque nouvelle journée peut lancer un événement aléatoire.
L'espèce de malle en haut de votre écran vous donne accès à votre inventaire, il est très léger au démarrage. Les icônes complètement à droite servent à entrer dans les paramètres avec gestion des sauvegardes, accéder à votre livre de magicien si vous avez opté pour des capacités magiques, accéder à l'ensemble des défis réussis (achievments) et vos stats.
On s’y fait vite même si jongler entre interface tactile et les petites fenêtres d’action demande un poil d’habitude. On regrette le manque de charisme de notre personnage dans les discussions, limité dans ses réactions.
Gameplay
Le titre se montre assez facile dans les combats mais en revanche nécessite vraiment d’observer avec soin les décors pour dénicher ce qui vous sera utile. Ici, pas le moindre élément en surbrillance, il faut cliquer un peu partout avec méthode pour dénicher la perle rare ou observer un élément qui pourrait quelque peu dénoter dans le décor. Il y a tout de même des indices pour nous guider.
Votre progression sera différente selon la classe choisie car les actions à réaliser seront différentes devant les obstacles. Au fur et à mesure, vous allez faire progresser vos compétences. Le magicien fera grimper ses points de magie par contre ne sera jamais vraiment capable de dérober quelque chose. Le brigand se montre assez polyvalent et fera grimper sa compétence au combat à l’épée, tout particulièrement pour poignarder. Vous avez trois types d’attaques différentes : hacking (crochetage), stabbing (coup de couteau/poignarder) et slashing (entaille), à vous de trouver les plus pertinentes selon l’obstacle/adversaire devant vous.
Un regret au niveau des combats, c'est assez spartiate. Au centre la fenêtre de combat qui se déroule en tour par tour. En haut à gauche votre barre de santé (et l'indication de ce qui reste à votre adversaire). En bas le menu des attaques possibles. C'est très léger et clairement l'aspect le moins fun du titre.
Attention à ne pas trainer durant les combats, car vous devez choisir une action à réaliser avant environ quatre secondes, sinon votre adversaire vous attaquera en premier. Il y a des attaques spéciales qui requiert un temps de charge et vous avez la possibilité de parer en bloquant certaines attaques. En cas de succès, vous récupérez un peu de santé.
Si le concept n’est pas mauvais, il s’avère tout de même assez redondant et on ne peut pas dire qu’on prenne vraiment un grand plaisir dans les combats au bout de quelques heures. Cependant l’histoire nous donne envie d’en savoir plus : qui est cette famille maudite qui a trouvé la mort à cause d’un bijou, que s’est-il passé dans le manoir qui a brulé, que se passe-t-il dans les mines, quel conflit existe-t-il entre Tyr et Volksville, comment se débarrasser de Rayford ? Vous aurez largement de quoi faire pour cogiter, explorer, vous battre contre différents adversaires dont quelques bonnes créatures dangereuses, le tout saupoudré d’un humour parfois acerbe.
Au niveau rejouabilité, nous avons bien évidemment envie de voir les différences selon que nous choisissons voleur, brigand ou magicien. On s’est lancé au départ dans voleur et on s’est retrouvé avec certaines options un poil étriqué. Si vous prenez magicien, prenez bien des notes car au niveau des ingrédients pour réaliser diverses potions, c’est parfois plus que coton. Pour le moment, nous n’avons que partiellement joué avec la version brigand mais elle semble la plus accessible.
Pour apprécier pleinement ce titre, il faut d’abord maitriser correctement l’anglais et avoir déjà joué à des jeux qui remontent à trente ans. Ici c’est un côté nostalgique qui pourra vous séduire et vous faire accepter certaines raideurs de gameplay. Si en revanche vous vous êtes gavés de jeux beaux et modernes et que LucasArt ou Sierra ne vous disent strictement rien, le contact avec Quest for Infamy reste d’être déstabilisant et ne pas vous plaire. C’est donc un titre à acquérir en connaissance de cause.
Nous remercions le service de presse pour nous avoir fait parvenir un code afin de réaliser ce test. Bénéficiant d'une promotion de lancement jusqu'au 24 mars 2022 de 20% (cela ramène son prix d'achat à 7,99 € au lieu de 9,99 €), ce jeu en solitaire nécessitera 1891 Mo pour s'installer.
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