Test de Resident Evil 4 : l'horrible auberge espagnole en mode portable
On ne présente plus ce quatrième épisode qui avait déboulé sur nos GameCube en 2005. Disponible sur presque tous les supports sortis depuis, l'aventure espagnole se devait naturellement de rejoindre le catalogue de la Switch. Si l'aventure vaut toujours le détour, Capcom nous sert néanmoins un portage fainéant, surtout à ce prix.
TestLe Resident Evil qui a tout changé a déjà 14 ans
On ne vous fera pas l'affront de vous représenter de fond en comble cet épisode mettant en scène Leon Scott Kennedy dans sa recherche de la fille du Président, mais un petit rappel ne fera pas de mal. Les événements de RE4 se déroulent 6 ans après les événements survenus à Raccoon City dans le deuxième épisode. Leon est devenu agent spécial américain et se rend dans un petit village d'Europe, dernier endroit où aurait été aperçue Ashley. Il y sera évidemment confronté à un nouveau virus, affrontera des créatures difformes et retrouvera de vieilles connaissances.Cet épisode faisait le pari de renouveler la saga en abandonnant les angles de caméra fixes au profit d'une camera à l'épaule, mais surtout de réduire les énigmes à un simple jeu de piste pour privilégier l'action. L'épisode aura divisé mais ses qualités auront su en faire la référence qu'il est aujourd'hui. Nous reviendrons bien sûr sur tous ces éléments au gré du test
Un portage qui fait grincer des dents
Autant évacuer tout de suite ce qui fâche, le portage n'apporte aucune nouveauté, pas même un petit artwork. Pire pour certains, il se passe du motion gaming de la version Wii, là où les portages de Revelations et Revelations 2 l'avaient justement ajouté. Vendu 30€, soit 10€ plus cher que les portages sur la génération précédente, le portage ne peut que laisser un goût amer pris pour ce qu'il est.Au rayon des reproches, on pestera également contre l'absence d'un mode de contrôle contemporain et contre les cinématiques restées à leur résolution d'époque, particulièrement choquant sur celles ajoutées à partir de la version PS2. Quelques chutes de frame-rate sont également à déplorer, mais heureusement pas pendant les phases d'actions intenses. Le jeu toussera pendant les phases de rechargement et particulièrement celles du fusil à lunette. Bien qu'étonnant, cela ne sera pas un handicap en jeu fort heureusement.
Graphiquement, le jeu est resté dans son jus, et le passage à la HD laissera apparaître au grand jour la pauvreté de textures vieilles de 14 ans. L'aliasing est aussi de la partie, et sera particulièrement visible en mode docké. La version portable s'en sort mieux, sa plus faible résolution n'y étant pas étrangère. Pour autant, une fois l'oeil habitué, le jeu réussi à charmer grâce à ses ambiances oppressantes et ses décors pittoresques, si bien qu'il est difficile de ne pas se laisser happer dans le jeu.
Et pour profiter pleinement de l'expérience, mieux vaut opter pour le mode portable et le style de contrôle Type-2, un casque vissé sur la tête. C'est là que le jeu va petit à petit révéler son potentiel.
Une aventure toujours aussi prenante
Il faut bien le reconnaître, passer les déconvenues des premières minutes et le temps de s'habituer au gameplay d'un autre temps, le titre fonctionne toujours merveilleusement bien. L'aventure se suit toujours avec plaisir et les phases d'actions et d'explorations se succèdent sans lasser. Si la surprise est passée depuis 2005, il reste étonnant de voir que certaines séquences fonctionnent toujours aussi bien. On regrettera les QTE au timing digne d'un Dragon's Lair en arcade, mais c'est un moindre mal qui a le mérite de restituer l'expérience d'origine... Ah la nostalgie !L'équilibre entre les phases d'exploration, d'action et de combats de boss est toujours aussi effectif, et évite l'écueil du boss-rush final. Resident Evil 4 sait maintenir son ambiance et reste oppressant aussi bien dans ses combats que dans ses moments de calme apparent. Régulièrement, les développeurs viennent surprendre son joueur avec une phase sortant de l'ordinaire : tower defense, traversée d'une mine en wagonnet, phase de snipe... Rien de surprenant en 2019 bien sûr, encore que chaque séquence est maîtrisée (hormis la scène finale), chose qui n'est pas si courante aujourd'hui encore.
Un petit mot enfin sur le charismatique marchand, qui vaut presque à lui tout seul de jouer à ce Biohazard 4, comme il est appelé dans l'Archipel. On aura toujours plaisir à lui vendre les trésors dénichés, souvent difficilement, dans chaque recoin des niveaux pour se payer nouvelles armes et améliorations. On le retrouvera aussi pour se détendre et jouer à un mini-jeu de tir permettant de gagner des petites figurines virtuelles. Parce que survivre dans un monde d'horreur, c'est bien, mais il faut aussi savoir se détendre !
Un contenu inchangé, mais toujours aussi riche
On l'a dit, le jeu ne propose rien de neuf à se mettre sous la dent. Cependant, son contenu est incroyablement riche de base. Une fois le premier run terminé en une dizaine d'heures sans rusher, le jeu débloque 3 modes supplémentaires. Tout d'abord le bien connu mode Mercenaires qui demande de faire le meilleur score sur une dizaine de maps avec chaque personnage, de quoi s'amuser encore quelques dizaines d'heures pour débloquer armes et costumes bonus. Vient ensuite Separate Ways, qui permet de revivre certains passages de l'histoire du point de vue d'un autre personnage. Et enfin, un dernier mode dont le nom est un spoiler en soit mais qui propose une courte mission de survie. Le mode le moins intéressant des trois, mais qui se laissera parcourir au moins une fois.Pour les plus complétistes enfin, le jeu regorge de secrets à débloquer et d'un mode Pro, de quoi assurer une bonne rejouabilité. Même si tout ça sent bon la naphtaline, on ne pourra pas se plaindre de la générosité de l'époque.
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