S’aventurer dans un autre monde
Dans cette aventure, vous allez incarner différents personnages : Syl, la renarde faisant appel aux esprits de sa famille mais les perd dès les premières minutes de jeux ; Moshang, un rhinocéros qui veut être mage quand les apparences le destinent aux métiers nécessitant sa force brute ; mais aussi d’autres personnages, dont l'ambiguïté leur donne une certaine profondeur faite de contradictions de leur existence.
Dès les premières minutes, le jeu vous montre toute l’étendue de sa proposition de gameplay : la possibilité d’explorer le monde, de combattre avec un système d’affrontements au tour par tour, et d’utiliser la magie, ce qui passe par une nouvelle interface. Il s'agit alors de placer des éléments qu'on vient de construire. Ce qui saute aux yeux en premier lieu, c’est la beauté de son pixel art : les personnages reprennent des caractéristiques animalières ce qui semble leur donner une partie de leur personnalité, les environnements foisonnent de détails… Et surtout les effets de lumières donnent un véritable impact sur l’atmosphère générale du jeu.
Mais très rapidement aussi, le jeu nous évoque un autre titre du genre sorti en 2023 : Sea of Stars. On retrouve en effet le côté pixel art moderne, le RPG avec des combats au tour par tour dynamiques, la multitude de personnages que vous allez pouvoir jouer… Mais les comparaisons s’arrêtent tout aussi vite. SI la comparaison esthétique et dans certains aspects du propos du jeu est bien présente, Terra Memoria possède son identité propre, marquée, bien visible tout au long de votre aventure.
Une épopée polymorphe
Le jeu vous propose six héroïnes et héros, que vous allez rencontrer au fur et à mesure de votre aventure. Pas de panique : vous en connaissez le nombre dès le début en furetant dans les menus. Vous y trouverez six emplacements de personnages dans l’onglet des équipements par exemple.
Et dans Terra Memoria, les équipements sont un peu spéciaux : ils ne sont que d’un seul type. Il s’agit de badges que vous pouvez forger et qui possèdent des caractéristiques pour booster votre personnage. Le tout dans un design absolument adorable ! Chaque personnage peut en porter trois. Enfin chaque… pas vraiment ! Car sur les six protagonistes, seuls trois sont en réalité “jouables”. Les trois autres sont des soutiens, que vous allez pouvoir associer à vos combattants pour modifier leurs caractéristiques. Vous avez la possibilité de modifier les liens dans le menu, mais pas totalement : vous ne pouvez que désélectionner jusqu’à trois patterns sur les six que comptent le jeu. Qu’est-ce que cela implique ? On vous explique.
Vos trois soutiens ont chacun un pouvoir spécifique en combat. Le barde, par exemple, peut transformer des attaques en soin et des soins en attaque. La forgeronne modifie l’élément de votre attaque contre un autre. L’ingénieur transforme une attaque mono-cible en une attaque multi-cible et vice et versa. Bien entendu, vous pouvez ou non choisir d’appliquer ces effets à chaque fois que c’est votre tour de jouer. Mais au début de chaque combat, le jeu va sélectionner aléatoirement parmi les compositions actives, avec qui il combine chacun de vos soutiens. Notre renarde pourra donc aussi bien se retrouver avec le barde qu’avec l’ingénieur au combat suivant.
Complexe ? Pas vraiment. Disons qu’une fois la manette en main, une fois toute l’étendue des possibilités assimilées et testées, vous vous rendez rapidement compte que cela redonne une véritable dimension nouvelle à chacun des combats. Parce que cette dimension aléatoire est légèrement contrôlable (vous pouvez désélectionner certaines associations). Et ensuite parce que cela renouvelle l’expérience de jeu quasi continuellement.
Bousculer les codes ?
Terra Memoria bouscule les habitudes du RPG. La progression du tour par tour est visible en bas de l’écran à chaque combat : des piliers sont autant de tours de jeu et chaque personnage s’approche ou s’éloigne en fonction de ses actions. Cette timeline dynamique s'accompagne d’indications classiques sur les temps d’action, mais ici il n’y a pas de mana ou de stamina, juste le nombre de piliers que vous devez attendre avant d’agir à nouveau. A vous de bien vous placer, de savoir si telle action vous fait agir ensuite avant ou après le prochain adversaire, etc.
Cependant, si les combats font partie des axes originaux de Terra Memoria, l’intrigue nous plonge elle aussi dans un monde en proie à de nombreux troubles. Louant une constance plus fantasmée que réelle, les habitants de ce monde refusent de se rendre à l’évidence : quelque chose se trame. Des étranges machines reviennent à la vie et sortent de terre, les cristaux qui sont la source principale d’énergie viennent à manquer et les autorités semblent faire les aveugles. La mission est confiée à Syl et à Moshang de tenter de comprendre ce qu’il se trame. Après tout, eux, ça les préoccupe non ? Sauf que Syl cherche aussi et surtout sa famille. Le barde est en quête d’inspiration, Opal veut aider les populations… Chacun a ses objectifs et surtout les quelques secrets qu’ils conservent par devers eux.
Sans totalement briser le quatrième mur, Terra Memoria joue avec nous et les codes du RPG classique. Son système de badges est aussi adorable qu’efficace, les possibilités du gameplay par l’ajout des patterns entre les combattants et les soutiens est particulièrement malin. Sans compter l’esthétique anthropomorphe et en pixel art qui ajoute une véritable empreinte graphique à l’ensemble.
Cet article vous a intéressé ? Vous souhaitez réagir, engager une discussion ? Ecrivez simplement un commentaire.