Test de Unicorn Overlord, pour les accros de la stratégie !
Le trio Atlus, Sega et Vanillaware revient pour notre grand bonheur. Après 13 Sentinels, ils nous régalent de leur talent en ce début de printemps !
TestUne grande épopée
Dans Unicorn Overlord, vous incarnez Alain (oui les japonais aiment beaucoup les vieux prénoms français), prince déchu du royaume de Cornia. Cela se déroule dans un univers de fantasy d’inspiration médiévale. Votre quête est de restaurer votre patrie. Pour cela, le prince part en guerre pour reconquérir ses terres face à la tyrannie de l’empire Zénorien qui a annexé tous les royaumes du continent. Le récit de départ est ultra simpliste, vu et revu certes, mais l’histoire se développe énormément et en plus tout est en français. Elle offre plusieurs possibilités scénaristiques. A certains moments plus ou moins importants, il faut faire des choix comme exécuter ou non tel ennemi, lui proposer de rejoindre vos rangs ou encore le laisser partir.Ce n’est pas aussi poussé que dans des tacticals comme Triangle Strategy ou Ogres Tactics qui offrent plusieurs épilogues, mais cela a le mérite d’alimenter la rejouabilité. Si d’aventure vous êtes tenté de recommencer, cela risque de vous prendre du temps. Car bien au-delà de la trame principale, Unicorn Overlord propose d'innombrables quêtes annexes et scénarisées en prime. Ce ne sont pas juste des missions où il faut taper dans le tas afin d’engranger des points d’expérience ou des revenus. Il y a des trésors à la clé, des personnages et aussi des avancées sur le récit. Unicorn Overlord met en avant la non linéarité de son aventure. Bien souvent, vous êtes libre de naviguer où bon vous semble à travers le monde. Il est vaste avec de nombreux lieux à visiter et secrets à découvrir.Ce n’est pas tout, puisque chaque personnage secondaire dispose de sa petite histoire, de ses relations avec les autres membres de l'armée. De la même façon qu’un Fire Emblem, ils nouent des liens et cela débloquent des mini scènes. On en apprend plus sur eux et clairement on s’y attache. D’autant plus que cela permet d’acquérir certaines récompenses à la clé. En plus de bien développer son récit globalement en parallèle le gameplay s’étoffe. Les deux vont de pair et c’est clairement la bonne pratique à avoir.Un grande armée pour des grandes batailles
Vous l’aurez compris, l’histoire d’Unicorn Overlord est une grande fresque mais elle ne serait rien sans des mécaniques de jeu solides. Quand on dit Tactical RPG de nos jours, on pense au tour par tour, avec des déplacements par case ou hexagone. Si c’est ce que vous attendez, ce n’est pas du tout le cas. Comme on le disait plus haut, pour beaucoup, le système des combats peut paraître innovant alors qu’en réalité c’est un vieux style des années 90, très peu exploité. Vous avez quelques exemples comme le très méconnu Ogre Battle : The march of the Black Queen de Super Nes, réédité ensuite sur Playstation en 1996 et devinez par qui ? Atlus !Le principe étant de diriger non pas un seul personnage mais carrément une troupe. On en contrôle plusieurs et chacune est composée librement selon vos envies. On va y revenir plus bas mais la constitution d’un groupe de guerriers n’est pas aussi simple à équilibrer. Le but étant lors de chaque bataille, de protéger votre quartier général et d’aller capturer celui de l’armée adverse. Vous déployez vos bataillons et les déplacez librement sur la carte. Ici pas de case, ni de tour par tour. On parle plutôt de vitesse de déplacement avec des particularités liées à l’environnement. Les unités d’infanterie ne sont pénalisées nulle part mais n’ont aucun avantage non plus pour une vitesse de course standard. Tandis que les troupes d’équidés se déplacent beaucoup plus vite en terrain dégagé mais sont ralenties en forêt.Chaque formation déployée se déplace de manière autonome vers l’objectif que vous sélectionnez avec un curseur. Il se dirige via le joystick gauche et même si cela peut paraître rebutant, force est de constater que le titre a été pensé pour les consoles. Sa vitesse de déplacement est rapide et fluide en plus d’être très bien calibrée. Le curseur s’ajuste automatiquement en fonction de la cible et marque un arrêt afin d’éviter la confusion quand il y a trop d'éléments à l’écran. Si d’aventure vous n’arrivez pas à suivre, il suffit d’appuyer sur A pour mettre le jeu en pause à volonté. Vous pouvez ainsi parcourir le champ de bataille librement, accéder au menu et analyser chacun de vos adversaires ou encore soigner vos unités avec des objets, etc. Au niveau de la prise en main, c’est un sans faute. Ce qui est indispensable pour gérer correctement une bataille avec des cibles multiples et des ennemis en pagaille. Ce qui n'est pas un luxe car des combats, il y en a beaucoup et le mot est faible.Le défi d’un stratège
Chacune de vos troupes engage systématiquement un affrontement avec le premier groupe ennemi avec lequel elle entre en contact. Il se fait en animation automatique à travers une scène animée aux effets visuels d’une grande beauté. Chaque unité attaque en fonction de son initiative. On pourrait juste poser la manette et regarder car le principe de base est très simple. Mais, au fil de la progression, cela devient très complexe. Il faut déployer plusieurs bataillon à la fois, certains se déplacent plus vite que d’autres et sont sont à proximité de la même cible. Dès qu’un combat est engagé, vous pouvez choisir parmi les troupes alliées proches, laquelle va effectuer le combat avec une prévisualisation des dégâts que chaque camp va infliger. C’est là que cela devient compliqué. Il ne suffit pas de simplement aligner des personnages au hasard dans un groupe en espérant que leurs hauts niveaux feront la différence.Il faut créer de la synergie, rendre chaque unité efficace à côté d’une autre. Si au départ les formations ne sont constituées que de deux personnages, en milieu de partie, elles en contiennent jusqu’à cinq. Si vous mettez évidemment que des soigneurs ensemble, sans aucune force de frappe, même s’ils sont au level max, il est évident qu’ils perdent face à une troupe constituée d’attaquants. Chaque classe dispose de forces et faiblesses. Par exemple, les cavaliers ont une grande mobilité et sont très efficaces contre l'infanterie mais sont inefficaces face à des unités cuirassées. Tandis que les lanciers, malgré leur statut d’infanterie, peuvent aisément vaincre des cavaliers mais sont faibles face aux autres unités d’infanterie. Idem pour les unités à distance, qui brillent face à des ennemis volants mais qui ne servent strictement à rien face aux infanteries et cavaliers. Différentes unités de magiciens sont aussi de la partie. Il y en a vraiment pour tous les goûts et malheureusement il n’y a pas assez de troupe pour toutes les utiliser. On est limité à dix bataillons de cinq soldats et très rapidement il faut faire des choix parmi la centaine de personnages clés jouables sans compter la soixantaine de mercenaires qu’on peut recruter.Tout ce choix n’est pas de trop car selon les batailles vous faites face à des typologies d’ennemis bien précises. Sur certaines missions vous pouvez affronter majoritairement des magiciens et des archers, tandis que sur d’autres, principalement des cuirassés. C’est ce qui fait la richesse du titre. Chaque affrontement n’est jamais le même, il n’y a pas de composition ultime qui tabasse tout. Non, bien souvent, ce qui marche contre tel type d’ennemis ne marche pas avec d’autres et il faut souvent aligner plusieurs troupes côte à côte pour espérer en vaincre une seule. Vous êtes pris au dépourvu si vous ne mettez pas le jeu en pause pour réfléchir à la cible suivante. Malgré le côté très automatique des déplacements et des combats, dans les coulisses rien ne l’est. Tout est à calculer. Le joueur doit réellement jouer les stratèges et devenir un véritable chef d’orchestre du champ de bataille.La stratégie, une histoire de management
En amont de chaque bataille, on passe le plus clair du temps dans les menus. On optimise l'équipement de chacun. Oui chaque unité a la possibilité d’être complètement équipé. Entre les armes, les boucliers et la montagne d'accessoires, le choix est tel qu’on peut se sentir perdu face à tant de choses. Quand vous voyez le nombre de personnages à gérer, il est clair que le RPG devient aussi un jeu de gestion. Si seulement cela s’arrêtait là, on pourrait dire que c’est déjà très bien. Mais non, Unicorn Overlord va encore plus loin que tout ce qui existe sur le marché. Malheureux que nous sommes d’avoir été aussi naïfs durant les trente premières heures de jeu de penser que c’était juste des batailles qui se déroulent en mode automatique.Si ce premier tiers du titre permet de prendre en main les mécaniques plus aisément, dépassé ce stade, la difficulté monte en flèche. Chaque unité dispose de compétences actives et passives. Elles s'utilisent grâce aux PA (Point d’Action) et aux PP (Point Passif). Chaque fois qu’elles effectuent une action, cela consomme un à quatre PA ou PP selon les compétences actives et passives. Par exemple, quand un chevalier attaque, il utilise un PA automatiquement. Lorsque son coéquipier attaque, le chevalier précédent dispose de la compétence passive “Poursuite” lui permettant d’attaquer la même cible juste après le coup porté par son camarade. Il utilise ainsi un PP.Si au début chaque unité ne dispose que d’un PA et PP, on obtient nos premières classes avancées, qui par défaut en ont deux. Le maximum étant porté à quatre. Pour en arriver là, il faut trouver des équipements qui octroient +1 soit aux PA ou aux PP. Vous les voyez, les longues heures passées à optimiser les équipements ? Les longues heures à faire des quêtes secondaires pour les trouver ? Mais vous êtes encore loin du compte, car bien au-delà des PA et PP, il y a les compétences qui vont avec. Vous comprenez vite que le déroulement automatique des combats n’est que la partie visible de l’iceberg. Le vrai combat se déroule en amont dans la préparation de chaque bataille. Pour l’efficacité de chaque troupe, il faut bien les équiper, optimisant leur nombre de PA/PP, les compétences et aussi le script d’utilisation de chacune. Il est possible de littéralement scénariser l’utilisation ou non de vos aptitudes. Avec l'amélioration de la classe et des équipements portés, un simple soldat d’infanterie faible face aux unités volantes peut littéralement retourner la situation à son avantage. Avec une épée qui octroie la compétence active “rafale sonique” il devient dangereux pour les volants mais moins efficace face aux unités contre lesquelles il est destiné à se battre. Pour régler ce souci, on peut programmer son script d’attaque en y ajoutant des conditions. Il faut choisir face à quelle situation utiliser ou non certaines compétences offensives ou défensives. Dans ce précis, utiliser rafale sonique uniquement en présence d’unités volantes et que contre des ces unités. Il est possible noter choisir deux conditions chaque compétence. Autre exemple, pour les soigneurs, on peut décider d’activer les soins que si les points de vie d’une unité descendent en dessous de 75, 50 ou encore 25%. Les options sont très vastes et très bien pensées, le seul bémol, c’est qu’il faut fouiller. Cela peut décourager mais dépassé un certain stade de l’aventure, c’est essentiel pour progresser. Tout cela on le répète, c’est pour assister à des combats automatiques où vous n’avez absolument rien à faire, sauf appuyer sur + pour passer ou ZR pour accélérer l’animation.
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