Ne pas voir, où plutôt se représenter uniquement son environnement immédiat par le biais de ces réflexions d’ondes donne tout de suite une ambiance particulière au jeu. Vous avancez dans une maison abandonnée avec en surimpression des meubles chargés de souvenirs ou des encadrements de portes donnant sur de nouvelles pièces, certaines étant fermées.
Selon le matériau, le son émis sera différent et certains éléments comme une radio, une télévision ou même un radiateur génèrent des vibrations qui vont vous aider à percevoir le proche entourage. C’est très vite inquiétant et oppressant, un jeu que l’on vous conseille de vivre au casque pour apprécier au mieux l’angoisse. Junior à côté de moi qui a jeté un coup d’œil pendant mes parties a eu clairement les frissons, alors qu’un Resident Evil l’avait fait doucement sourire. Le jeu nous happe immédiatement car l’ambiance est vraiment travaillée.
S’appuyant sur des éléments réels dont nous ne saurons pas précisément le pourcentage véridique, le manoir situé dans la région de Boston a accueilli plusieurs familles durant son existence, et leur sort n’a pas toujours été une félicité, comme vous pourrez le découvrir au travers des divers chapitres constituant la trame narrative du jeu. Avec quelques morts tragiques, la demeure garde dans ses murs des souvenirs morbides qui vont créer une certaine tension.
Vous allez donc explorer la demeure pour tenter d’en comprendre les mystères et le pourquoi de vos agitations nocturnes, en tentant de retrouver différents objets qui vont vous permettre de faire remonter à la surface divers souvenirs. Cependant vous allez comprendre très vite que vous n’êtes pas seule, et qu’une entité appelée la présence, ayant élu résidence dans cette demeure, va se trouver à vous pourchasser si vous utilisez un peu trop souvent votre canne à frapper (avec un petit effet visuel rougeâtre pour accentuer la tension).
En effet, chaque apparition du spectre est mortelle, il va donc falloir avancer parfois prudemment pour ne pas se faire repérer car le spectre est sensible au bruit et il faudra se cacher, le dessous d’un lit ou un coffre pouvant faire l’affaire. On s’est donc surpris à sortir le calepin pour noter quelques dispositions car honnêtement, c’est loin d’être simple de se repérer en écholocalisation dans des pièces avec des meubles empilés et bâchés et divers paliers avec portes entravées.
Interface
Au démarrage, vous avez le choix entre trois niveaux de difficulté et l’option de rendre Cassie assez bavarde pour obtenir le maximum d’explications et de liens avec le personnage, un choix conseillé par les développeurs, ou l’option d’une Cassie beaucoup plus réservée, qui ne fera des commentaires que lorsque la situation l’oblige. Un choix un poil étrange mais comme on nous le conseillait, nous avons opté pour le choix d’une Cassie un peu plus expansive. Les voix sont entièrement doublées en anglais sans texte s’affichant à l’écran, ce qui reste un écueil pour ceux ne maîtrisant pas parfaitement la langue de Shakespeare. L’interface et les titres sont en français, ainsi que quelques phrases écrites à l’écran.
On appuie sur le bouton ZR pour frapper avec sa canne et obtenir les réverbérations, on appuie sur la touche A pour déclencher l’action de lire, ouvrir une porte ou prendre un objet. Si l’on se déplace avec le stick gauche, Cassie bénéficie également d’un sixième sens, qu’on enclenche avec la touche ZL, qui nous guidera pour mieux avancer dans l’histoire en mettant en évidence en blanc ce qu’il faut fouiller ou vers où se diriger.
Graphiquement, la représentation visuelle est étonnante, mais aussi fatigante. Abstenez-vous de jouer dans le noir, car entre l’ambiance sonore et les réflexions visuelles, vous risquez d’avoir les yeux d’un lapin atteint de myxomatose au bout de quelques heures de jeu. Un regret, si l’effet visuel est fascinant au départ, les textures et la qualité de modélisation de certains objets sont un peu légères tout en restant lisibles.
Cassie possède deux aides pour comprendre certaines informations difficiles à appréhender autrement pour une non voyante. La première est l'application Delphi de son smartphone qui lui permet de lire les lettres, l'autre est une seconde application, Regard Amical, sorte de réseau social, qui lui permet de partager une photo prise par ses soins à une connaissance sans problème de vision et qui peut lui décrire ce qu'il voit.
Pour pouvoir basculer sur les différentes applications de son smartphone, appuyez sur le bouton haut des quatre boutons directionnelles de votre joy-con gauche, puis switchez en appuyant sur le bouton gauche ou droite : la première est la messagerie, la seconde est le téléphone, la troisième est voicemail (message vocale) à écouter rapidement au départ car de nombreux messages vous en apprendront un peu plus sur le personnage principale que vous interprétez, et la dernière vous permet d'écouter de la musique. Pour activer chaque option, un petit appui sur la touche A. Pour sortir de l'interface, appuyez sur B. On se mélange un peu au départ et puis après c'est bon.
Un jeu malheureusement court et redondant
J’aime bien prendre mon temps donc en faisant mes petits croquis et en prenant le temps d’explorer les divers recoins, le jeu tient en moins de 10 heures, sans une once de chance de rejouabilité. Mais il est clair qu’en passant outre de nombreux détails, on peut plier le titre en 5 à 6 heures heures, ce qui en fait une durée de vie assez courte, d’autant plus qu’il y a des répétitions avec quelques nuances de scénarios lorsqu’on découvre la vie des familles ayant vécu au sein de la résidence. Si le côté oppressant est bien présent au début de l'histoire, l'effet finit par s'estomper par manque de variété une partie du jeu, la fin relevant un peu l'ensemble.
On déplorera quelques approximations dans les sauvegardes automatiques, nous avons une fois dû refaire une petite partie de l'histoire alors qu'elle avait été réalisée avant cette sauvegarde. Et le titre est dans une tranche de prix intermédiaire qui fera réfléchir à deux fois dans son investissement. Autant dire que vous aurez plus de chance de sauter le pas comme votre serviteur en bénéficiant d’une promotion, comme la récente de 50% ayant concerné le jeu sur l’eShop.
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J'aime bien l'originalité du fait qu'il faille utiliser sa canne pour sentir son environnement mais c'est une fausse bonne idée : ça revient presque à se taper un FPS sans éclairage, du coup, ça devient plus une corvée qu'un réel effet de gameplay.
Surtout que la sois-disante bête est aussi sourde que le joueur aveugle et n'apporte presque pas de challenge.
J'ai du tourner en rond des heures pour savoir comment atteindre telle ou telle porte que mon sixième sens affichait mais qui était un ou deux étages au-dessus et assez éloignée sans aucun indice pour y aller.
Or la plupart des portes sont fermées et s'ouvrent avec l'avancement du scénario, du coup, on se retrouve dans des situations ridicules ou l'objectif est parfois juste derrière une porte mais qu'il faille faire tout un détour pour y accéder sachant qu'une fois atteint, cette porte s'ouvre mystérieusement. Et c'est tout le temps comme ça.
Le chapitre que j'ai le plus apprécié est celui des poupées qui procure un réel sentiment de stress et m'a fait penser aux films de Dario Argento. Là, il y avait enfin un peu de difficulté autre que tattoner des heures à se prendre les murs.
Mais ce chapitre arrive malheureusement assez tard et je n'avais qu'une envie, c'est de plier le jeu au plus vite pour passer à autre chose...