Test de Street Fighter 30th Anniversary Collection : baston au musée !
Que vaut la dernière compilation de Capcom dédiée à son jeu culte de baston? Quelques Shoryuken et Senpukyaku plus tard, voici notre verdict punchy !
TestSur une console telle que la Switch, avec son côté nomade, c’est un GROS atout et la promesse de règlements de comptes incessants !
Reste à régler un détail : est-il bien raisonnable de mettre 49.99 € dans une compilation de jeux certes cultes mais franchement datés ? Réponse maintenant !
Je me revois, môme de 8 ans découvrant le jeu sur borne d’arcade… Et bien trop fauché pour espérer COMMENCER à savoir y jouer. Puis à 10 ans, quand j’ai testé le jeu pour la première fois sur Super Nintendo chez des amis de la famille… C’était là mon tout premier contact avec cette console mythique ! Le choc fut si intense que je m’étais relevé en catimini dans la nuit pour aller rallumer la console et refaire une partie… Avant de me faire « pincer » ! Le mal était fait : j’avais été contaminé : l’année suivante fut entièrement dédiée à économiser sans relâche jusqu’à obtenir les fonds nécessaires à l’achat de ma télé ET de ma console (et oui, pas de console admise sur la TV du salon dans ma famille !). J’imagine que beaucoup se reconnaîtront (un peu) dans mon histoire. Capcom, évidemment, a entendu des milliers, voire des millions, d’histoires de ce genre, et n’hésite donc pas à titiller notre corde sensible régulièrement avec sa license.
Dès lors, Street Fighter a toujours accompagné ma vie de joueur, au fil de ses évolutions, mais pour moi c’est certain : LE Street Fighter, c’est une seule version : Street Fighter II Turbo. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est la version sur laquelle « je m’y suis mis ». Je me revois encore m’entraîner aux coups spéciaux, le booklet du jeu posé devant moi, des ampoules à répétition sur le pouce gauche, à apprendre à faire un Dragon Punch, puis perfectionner mes enchaînements… Et recommencer en découvrant un à un les personnages !
A chaque joueur SA version de SF !
Est-ce que je pense vraiment que cette version Turbo est la meilleure ? Oui… Mais pour moi seulement. C’est bien là tout le problème : chacun à SA version fétiche du jeu. L’un de mes meilleurs amis ne supportait pas de jouer en mode « turbo », Il avait tout appris sur la version originelle de la Super Nintendo. Pendant ce temps, un autre pote se débattait sur Megadrive avec sa manette 3 boutons (ah, les manips avec le bouton Start pour donner les coups de pied, quelle JOIE !). Peu importe la manière, ce jeu est réellement générationnel et chacun garde en tête SA version du jeu, celle sur laquelle il s’est fait les dents…Problème : il y a eu tellement de versions que même les fans s’y perdent à force… Et quand vient l’heure de se défier à Street Fighter, la question est toujours la même :
"OK mais on joue auquel ? "
Capcom a décidé de nous proposer un début de solution : Une compilation sur laquelle figurent les 12 jeux Street Fighter en version Arcade. Oui oui, 12 : Street Fighter 1 , et plusieurs versions de Street Fighter II, III, Alpha… De quoi contenter tout le monde ! Alors attention, ce ne sont pas exactement les versions consoles, mais quasiment. Vous pourrez donc vous défier sur chacune des versions, pour ENFIN savoir qui est le meilleur ! Sur une console telle que la Switch, avec son côté nomade, c’est un GROS atout et la promesse de règlements de comptes incessants ! Reste à régler un détail : est-il bien raisonnable de mettre 49.99 € dans une compilation de jeux certes cultes mais franchement datés ?Un musée… Comme en vrai !
Je ne suis pas un grand amateur des « musées » dans les jeux. A vrai dire, au mieux ils me laissent indifférents et je ne vais même pas les voir, au pire ils m’agacent tant ils sont mal faits et inutiles, sauf comme argument de vente quand le « vrai » contenu manque.Naturellement, pour les besoins de ce test, j’ai donc décidé d’aller jeter un œil pour me conforter dans mon « Les musées, c’est MAL ».
Sauf que voilà : ce musée est… GENIAL.
J’irai même plus loin, au risque d’avoir du mal à avaler ma propre salive : je vous invite FORTEMENT à commencer votre expérience de ce jeu par le musée. QUOI ??? Fred, tu as perdu la tête ???Attendez, je m’explique !
L’idée de Capcom est lumineuse : à travers une frise chronologique, et comme si vous arpentiez un vrai musée, vous allez découvrir toutes les dates clés liées à la license, que ce soit sur Arcade, consoles ou annexes (cinéma, série, manga…), accompagnées de textes rédigés avec soin et très instructifs. Du bonheur pour tout fan ! Encore mieux, chacune des bornes d’arcade présentes dans le jeu est représentée… Là où cela devient intéressant, c’est qu’elles sont interactives. Ainsi, après avoir lu et appris plein de choses, vous pouvez aller voir à quoi ressemble le jeu, et… Y JOUER EVIDEMMENT !
Cela paraît tout bête, mais avoir inclus ces passerelles directes musée-jeu se révèle une idée géniale. On a la sensation de se promener dans une exposition dédiée aux Arcades Street Fighter avec libre accès aux bornes. Et puisque les textes sont très intéressants, on se surprend à apprendre plein de petites choses intéressantes entre deux parties. Au lieu d’avoir simplement le menu d’accueil qui balance directement les 12 jeux dont les noms sont quand même VAGUEMENT répétitifs, le musée offre une porte d’entrée particulière sur chaque jeu, après avoir mieux compris le contexte et découvert… des bonus qui vont vous faire fondre !
Car oui, cette frise chronologique propose également une TONNE de visuels, logos, artworks et autres dessins préparatoires. Et une fois n’est pas coutume, ces dessins sont très beaux ET intéressants ! On y retrouve les dessins qui ont directement inspiré le design des jeux que l’on connait, avec les positions précises des personnages, leurs attitudes pré / post combat etc. C’est diablement efficace, enrichissant et si vous êtes fan de la license, vous serez forcément touché en plein cœur ! Regardez-donc :
Et si cela ne vous suffit pas, vous pourrez regarder les superbes fiches « personnages » qui vous apprendront forcément un ou deux détails sur vos personnages préférés, en plus de détailler chacun de leurs mouvements….
Et pour savourer tout cela comme il se doit, vous aurez en plus un accès direct à toutes les musiques de chaque jeu ! De quoi lire les textes / regarder les images tout en restant dans l’ambiance…
Au risque de me répéter, ce musée est une vraie mine d'or et constitue mon GROS coup de cœur sur ce jeu. Ne passez pas à côté !
Une émulation (presque) au top…
Capcom nous a habitués à du bon boulot côté émulation de ses anciens jeux. Dernier exemple en date, la collection Mega Man Legacy est de très bonne qualité à ce niveau.Ici encore, Capcom nous propose un rendu visuel de qualité : les options permettent à chacun d’y trouver son compte : plein écran, 16/9, taille originale, filtre arcade (parfait) ou TV, habillage du fond optionnel… Visuellement, rien à craindre : le rendu est au top, et peu importe que vous utilisiez votre Switch sur TV ou en nomade.
La présence de sauvegarde est également appréciable et mérite d’être saluée. En outre, tout est fait pour vous faciliter la vie : un mode entraînement parfait, un accès très simple aux coups spéciaux (bien expliqués)… Et un basculement d’un jeu à l’autre qui se fait en quelques clics.
Au niveau du son, le résultat m’est apparu moins glorieux. Du moins sur certains titres. Si la plupart du temps tout va bien, regardez ces petites captures réalisées par mes soins :
De même, les arrangements de la musique sont ici caricaturaux, comme déséquilibrés (surtout sur la fin). Je vous laisse juges :
J’ai perdu mon Shoryuken !
Au niveau jouabilité, j’ai également un gros bémol : si dans l’ensemble tout répond parfaitement, il y a un coup qui m’a laissé perplexe : le fameux ( !) Dragon Punch. La manipulation est connue de tout fan de Street Fighter : « Droite – bas – droite- punch ». Une manipulation tellement exigeante sur le D-pad de la Super Nintendo que j’en avais lissé la surface, et endurci la peau de mon pouce !
Sauf qu’à l’époque, la jouabilité était parfaite, tout réagissait au doigt et à l’œil. Ici, environ une fois sur 3, le Dragon Punch se traduit par une fausse manip. Alors certes, j’ai des pouces plus gros que quand j’étais ado, mais quand même : sur un tel jeu, faire trop de fausses manips est vite agaçant. Voire même TRES ENERVANT. Car en fait… Ben ça fait perdre !
Comme je suis une personne têtue, j’ai testé plusieurs contrôleurs pour voir si le problème venait de la manette Pro de la Switch. J’ai donc testé également les Joy-Cons, mais également la fameuse manette SF30 Pro qui ressemble comme deux gouttes d’eau à la manette de notre bien aimée Super NES. Et bien, le résultat a été le même partout : des fausses manips en pagaille.
Alors le problème ne vient pas forcément du jeu : la manière dont la Switch reçoit les signaux des manettes est peut-être en cause. Ou bien un patch du jeu pourra peut-être y remédier ?
En tout cas, le problème n’est pas aussi flagrant sur tous les jeux : sur certains, les fausses manips sont moins fréquentes. En outre, les autres manips (boules de feu, charges, Supers coups etc.) fonctionnent sans problème. Bref, c’est un point à éclaircir car la précision reste un élément essentiel sur Street Fighter ! Si vous avez le jeu, n’hésitez-pas à laisser un commentaire sur votre propre expérience.
Vous ne jouerez… PAS aux 12 jeux.
Autant vous prévenir tout de suite ! Une fois la phase découverte passée, un constat s’impose très vite : si jouer à Street Fighter premier du nom reste une expérience touchante pour tout fan de la franchise, si redécouvrir les versions Alpha vous plaira forcément, et si voir l’évolution du jeu est un vrai plaisir en soi, vous allez très vite vous concentrer sur les versions qui vous ont marqué ou celles que vous aurez découvert avec plaisir.Mais puisque beaucoup d’entre-elles sont TRES proches, vous n’aurez à priori aucune envie de multiplier les heures de jeu sur CHAQUE version du jeu pour tous les terminer avec chacun des personnages. Si vous le faites : RESPECT ! Plus probablement, très vite, vous lancerez le jeu pour aller directement sur LA ou LES versions du jeu qui vous plaisent le plus : 3, 4 jeux maximum ?
Ajoutons à cela qu’aucune version récente sur console n’est proposée, ce qui reste un peu dommage : cela manque quand même à la compilation. Et pour remuer le couteau dans la plaie sachez que les versions PS4 et XBOX ont elles droit à Street Fighter IV en bonus de précommande ! Sachant que le jeu est proposé largement plus cher sur Switch, la pilule a du mal à passer, même après avoir détruit quelques bagnoles (!).
Conséquence directe, le contenu en solo apparaît finalement très limité : une fois la session musée qui devrait réellement vous séduire, on se retrouve avec des jeux malgré tout anciens dont l’intérêt en solo s’émousse rapidement une fois la phase « nostalgie » passée.
C’est donc l’heure d’inviter vos potes à passer faire une petite partie !
La paix dans le monde passerait-elle par SFII ?
On pourrait résoudre tout début de conflit en jouant à Street Fighter. C’est LA solution idéale pour arbitrer tout différend. Une dispute avec votre copine ? Une embrouille avec un pote ? Une petite mésentente nucléaire entre deux pays ? C’est pourtant SIMPLE, voyons ! Une bonne partie de Street Fighter, et tout cela se résout facilement, et sans contestation possible ! Pensez-y à l’avenir : ce jeu peut changer votre vie, peut-être même SAUVER LE MONDE !En attendant que la planète se range à mon avis ( !), commencez par inviter des amis à jouer avec vous : la version Switch du jeu vous propose en exclusivité son TOURNAMENT MODE :
Malheureusement, j’ai eu beau essayer, je n’ai pas pu tester cette fonction pourtant très prometteuse…
En tout cas, le potentiel est évident ! Vous devriez passer de très bons moments entre amis avec ce système de jeu inédit et complètement adapté à notre chère Switch ! J’ai donc hâte de tester ça lors d’une bonne soirée entre amis (et de leur montrer qui est le MAITRE) !
Mais en attendant vos potes, ces ingrats qui arrivent TOUJOURS en retard, vous pourrez également jouer en ligne, ce qui devrait grandement rallonger votre temps de jeu !
Enfin, rien de tel qu’un petit Versus à deux en local, ce que vous devriez utiliser le plus fréquemment (sauf si vous êtes complètement asocial évidemment).
SI je n’ai pas eu le loisir de tester ces fonctions pour le moment (le online sera déployé au lancement du jeu, tout comme le TOURNAMENT MODE), il est évident qu’elles constituent tout l’intérêt de cette compilation. Si vous avez suivi ma théorie un peu plus haut, vous savez d’ores et déjà que c’est en multijoueur que vous passerez tout votre temps sur Street Fighter pour vous amuser, régler vos différents, apporter la paix dans le monde, touça touça….
Et force est de constater qu’avec toutes ces versions du jeu disponibles, vous êtes CERTAINS d’en trouver au moins une qui saura vous satisfaire. Celle que vous relancerez régulièrement, dès qu’un pote sera dans le coin, parce qu’une chose ne change pas : le fun de Street Fighter reste immédiat et intemporel. Et c’est ce qui donne à cette compilation une durée de vie illimitée, puisque sa rejouabilité est inégalable.
De là à proposer ce Street Fighter 30th Anniversary Collection à 49.99 €… Sachant qu’en plus les autres plateformes proposent le jeu pour 39.99 €… Franchement Capcom, là c’est un coup bas ! J’ai beau faire mon maximum, ce n’est pas comme ça qu’on va sauver le monde de sitôt…
Cet article vous a intéressé ? Vous souhaitez réagir, engager une discussion ? Ecrivez simplement un commentaire.
Quand on voit le prix du Third Strike actuellement sur DC ou sur PS2 (mais avec la nécessité d'avoir une console pucée ou Jap), le prix devient tout de suite plus acceptable ^^
Dommage qu'avec cette version Switch, je ne puisse pas y jouer sur ma PS2 et ma DC.
Ce qui m'éviterais de pucer ma console Jap et de payer une fortune mes jeux