TT Isle of Man 2 : un VRAI challenge pour les amateurs de simulation avertis
La Switch n’est pas vraiment gâtée rayon jeux de course AAA. On peut certes toujours sortir son joker « Mario Kart 8 Deluxe », mais tout passionné de jeux de courses ne pourra se satisfaire éternellement d’un jeu aussi typé Arcade. A un moment, on veut du VRAI jeu de course, de la simulation exigeante, réaliste et gratifiante à maîtriser. Alors forcément, quand TT Isle of Man 2 débarque, on a envie d’avoir une bonne surprise… Verdict !
TestToujours à la limite !
… Et si c’est vraiment une simulation pointue que vous cherchez, vous ne devriez pas être déçu ! Le sous-titre « ride on the edge » n’est pas vraiment à prendre à la légère !Ici, ce sont des compatriotes qui sont aux manettes : on doit en effet le jeu aux français de chez Kylotonn, déjà à l’origine du premier opus Switch mais également d’autres jeux de course assez pointus comme V-Rally 4 ou WRC 8.
Comme son nom l’indique, le jeu fait la part belle au Tourist Trophy de l’Île de Man, une course centenaire bien connue des passionnés de sport moto qui a lieu chaque année et qui traîne surtout derrière elle la réputation d’être la plus dangereuse qui soit… Nous voilà prévenus !
Premier virage... Première gamelle.
Il est fréquent que la prise en main d’un jeu de course demande un temps d’adaptation plus ou moins long. Il faut se faire à la sensibilité des contrôles, de la direction, et puis on regarde un peu le rendu visuel… Bref, on ne va pas claquer un chrono dans les premières minutes de jeu.TT Isle of Man 2 ne déroge pas à la règle, mais y rajoute une grosse louche de difficulté : le jeu est terriblement ardu à prendre en main pendant les premières minutes. Premier virage : première gamelle. Deuxième virage : même punition. Bon, passe encore. Au 15 ème virage, quand on en est déjà à 10 chutes, on commence à aborder le jeu avec beaucoup plus d’humilité.
TT Isle of Man 2 n’est absolument pas orienté arcade. Le jeu ne vous pardonnera RIEN, et vous finirez par terre à la moindre faute : mauvaise reprise des gaz, freinage trop optimiste, trottoir pris à la légère, concurrent énervé… Et n’imaginez pas que taper un mur à la fin d’un virage pris avec un peu trop d’optimisme va simplement « vous ralentir » comme dans certains jeux d’arcade : ici , vous tomberez lourdement, un point c’est tout !
Ce côté rude et difficile a un côté rafraîchissant quand on voit tous les jeux trop faciles disponibles de nos jours sur nos machines. C’est donc précisément ce point qui m’a encore plus motivé à m’améliorer. En revanche, il est fort probable que cette difficulté puisse rebuter beaucoup de joueurs non avertis. Les plus jeunes, par exemple, ne s’amuseront pas sur ce jeu : trop punitif, ils risquent de poser leur manette après quelques minutes seulement.
En revanche, pour les joueurs qui sont justement à la recherche d’un jeu au réalisme sans faille, les sensations offertes par TT Isle of Man 2 devraient être une véritable révélation. Les sensations de conduite sont en effet absolument bluffantes, tant dans la qualité du moteur physique que dans la gestion des contrôles eux-mêmes. Les vibrations HD sur manette pro renforcent également l’immersion à tel point qu’on sentirait presque le guidon sous ses doigts. Après un test également sur une Switch Lite, l’absence de vibrations sur cette dernière s’est d’ailleurs cruellement faite sentir. Le pack manette pro / Jeu docké est au final ce qui vous apportera le plus de sensations, et de très loin !
Seul bémol non négligeable, l’absence de gâchettes analogiques reste un gros point faible sur toutes les manettes Switch à ce jour. La gestion des gaz/freins reste forcément bridée par ce handicap hardware. Nintendo, pourquoi avoir refusé ces gâchettes analogiques même sur une manette annoncée comme « Pro » ? Cela restera un grand mystère pour moi ! Et un gros point faible de la version Switch par rapport à ses concurrentes…
Fluide… Jusqu’à un certain point.
Revenons à la partie graphismes. Tout d’abord en jeu docké, force est de constater que le jeu souffre évidemment de la comparaison graphique avec les versions concurrentes. Soyons clairs : on a visuellement plutôt l’impression de jouer à un jeu de la génération précédente (PS3, Xbox 360), que sur un jeu « Next Gen ». La Switch ne peut pas faire de miracles, soit. Toutefois, un jeu de ce type se doit avant tout d’être fluide, et c’est ici le cas.
Visuellement, c’est vraiment ce qui sauve tout : le jeu est vif, fluide, et la sensation de vitesse bien présente. C’est donc au niveau fluidité de jeu une belle réussite (quelques légers ralentissements à signaler lors de passages dans des zones denses en décors à noter). En outre, si vous avez la chance d’être équipé en audio 5.1, les effets sonores très réussis viendront envelopper le tout pour encore améliorer l’immersion. Le bruit du vent à haute vitesse est à lui seul une grande réussite.
Après quelques minutes de jeu, on se prend donc à trouver le jeu plutôt agréable visuellement, même si c’est évident qu’à l’arrêt, tout n’est pas beau et l’ensemble est juste passable. Avec la vitesse et le stress engendré par le pilotage lui-même, vous passerez aisément outre ces détails. De plus, les différentes vues proposées sont les bienvenues et de bonne qualité. Si je reste personnellement adepte des vues extérieures en jeu, les replays en vue « casque » sont simplement superbes. A tester !
Jouer en mode portable, et donc sur un écran bien plus petit, va encore améliorer les choses : ici, le jeu offre un rendu graphique très agréable et les décors sont de toutes façons trop petits pour que vous vous attardiez longuement dessus. En revanche, la fluidité m’a semblé légèrement moins bonne, mais reste malgré tout d’un très bon niveau.
Reste à évoquer la jouabilité aux Joy-Con : de très bonne qualité, elle pourra toutefois agacer les joueurs habitués à la manette Pro ( la transition de l’une aux autres n’est pas toujours évidente) et les vibrations peuvent devenir pénibles si vous souhaitez jouer dans un environnement calme. Dans ce cas pas de soucis, vous pourrez les désactiver dans les options. Sauf qu’on en revient dans ce cas à la jouabilité offerte par une Switch Lite, qui selon moi y perd quelques plumes en termes d’immersion.
Il est quand même à noter que les temps de chargement peuvent parfois se montrer longs… Voire très longs. Une bonne minute d’attente est parfois à déplorer avant de commencer sa course. Les limites techniques de la Switch sont tangibles, une fois de plus.
Et le contenu, dans tout ça ?
Le premier TT sorti sur Switch avait été bien accueilli mais parfois critiqué pour un contenu un peu juste. Ici, vous ne devriez pas avoir à vous plaindre avec un mode carrière particulièrement étoffé. Attention, il n’est pas question ici de réinventer la roue : tout reste très classique et déjà vu dans d’autres jeux de course, en revanche vous aurez droit à des menus clairs (pour la plupart), des activités assez variées et surtout des réglages très pointus.Pour revenir au mode carrière, sachez que vous serez vite approché par des sponsors entre lesquels vous devrez choisir. Les saisons se présentent sous forme de calendrier dans lequel vous pourrez également sélectionner les courses auxquelles vous voulez participer : on vous proposera de choisir des courses risquées (mais avec des récompenses à l’avenant) ou des compétitions plus accessibles… Forcément moins rémunératrices.
Votre carrière s’étale sur plusieurs années, je vous conseille donc fortement de commencer par des courses accessibles, qui sont déjà bien assez difficiles à remporter au début ! Les récompenses sont variées : argent, expérience, réputation, et même des avantages à utiliser au bon moment (couvertures chauffantes pour les pneus, huile moteur de meilleure qualité, assurance en cas de chute etc.). De quoi muscler votre jeu au fur et à mesure et passer sur des montures plus « sérieuses » !
Outre le calendrier, une zone « défis » est également disponible pour varier les plaisirs avec des activités diverses et un peu différentes. Cela permet de sortir du rythme « calendrier » ce qui est une bonne chose. A noter, vous aurez même accès à un mode de conduite libre très sympathique à parcourir de temps en temps pour simplement profiter des sensations et des paysages mais sans les contraintes de la compétition. Une bonne idée !
En termes de gameplay, sachez que vous pourrez globalement TOUT gérer sur votre moto : Boite de vitesses auto ou manuelle, jauge à essence, température moteur, mais aussi des pneus AV/AR, des disques AV/AR en temps réel, aides à la conduite diverses et variées désactivables, tracé idéal sur la route optionnel, etc. A mon niveau, je le confesse, j’ai laissé la plupart des aides activées et le jeu m’a déjà semblé bien assez rude comme cela ! Notez que tous ces paramètres de gestion semblent au départ superflu sur une courte session, mais les courses plus longues vous obligeront à gérer chacun de ces paramètres avec GRAND SOIN !
Pour finir, on pourra regretter que le choix de motos ne soit pas plus vaste : 18 montures au total, réparties en 3 catégories (Classic, Superbike et Supersport). Le studio explique avoir voulu privilégier la qualité à la quantité, et on peut tout à fait les comprendre : les sensations de pilotage des bolides présents sont excellentes et homogènes, ajouter trop de motos aurait peut-être donné un résultat moins abouti. On leur pardonnera donc ce dernier point sans trop de mal !
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