Dossier
Bref, accorder une exclusivité, c'est comme faire une promesse : ça n'engage que celui qui les croit. Pour les fabricants, il n'y a pas grand chose à perdre. Par contre, nous les joueurs, c'est quand même vraiment nous prendre pour des imbéciles. Vouloir nous faire croire que tel ou tel jeu est une exclusivité, c'est nous inciter, quand on ne possède pas toutes les consoles, à acquérir celle sur laquelle tourne le jeu qu'on attend avec tant d'impatience : sur le million d'acquéreurs de Splinter Cell, combien ont acheté la console en ayant ce titre de jeu comme critère décisif menant à l'acte d'achat ?
Car comme on vient de le voir, Nintendo, par son statut de fabricant-éditeur, dispose d'un atout de taille par rapport aux autres : Microsoft et Sony n'ont pas la chance de disposer in-house des meilleurs personnages, et surtout de personnages populaires qui peuvent tirer les ventes de consoles vers le haut. Ses profits pour 2002 le prouvent : Nintendo gagne beaucoup d'argent. Selon certains cabinets d'études, Nintendo ne vend pas ses consoles à perte, et la plupart de ses jeux sont des hits absolus vendus à des centaines de milliers d'exemplaires.
Mario, Link, Pikachu et les autres sont des valeurs sûres : on sait que si on veut les diriger à la force du pouce, c'est une console Nintendo qu'il nous faut. Qu'en est-il de jeux comme, prenons le cas des jeux que l'on connaît, Splinter Cell ou Burnout, qui après quelques mois deviennent des jeux disponibles partout, ou presque ? Autant dire que Nintendo n'est pas forcément le plus mal loti des trois fabricants actuellement en guerre sur le marché.
Le phénomène est à la mode, malheureusement la console de Big N n'est pas forcément la mieux placée quand il s'agit de tirer un trait sur une console : et l'image gamine du GameCube n'incite pas certains à s'y engager. Certains jeux d'action, certains FPS, ou encore certains jeux de sport, sont difficiles à trouver sur GameCube, tout simplement parce qu'il ne semble pas que le public de la console soit celui qui soit sensible aux productions proposées.
Mais si certains jeux viennent à manquer, on peut de réjouir d'en voir d'autres arriver, plutôt inattendus : Final Fantasy, depuis l'avènement PSX une exclusivité de cette console, va faire un passage sur GameCube avec un épisode spécial qui pourrait bien donner naissance à une nouvelle branche de la saga. Même chose du côté de la Playstation 2, avec Resident Evil Online qui ne fait pas partie de l'exclusivité accordée à Nintendo concernant la saga Resident Evil, le online et Nintendo ne faisant pas encore bon ménage.
Dans le cas d'Ubi Soft, il est évident que Nintendo a mis la main à la poche pour bénéficier d'une semi-exclusivité, aussi courte soit-elle. On peut aussi penser aux accords entre Nintendo et Sega pour F-Zero et Nintendo et Namco pour Starfox. Le récent accord entre Nintendo et Electronic Arts montre que Nintendo réagit et essaie de s'attirer la sympathie d'éditeurs qui pendant longtemps ont associé Big N à un suceur de royalties sans contrepartie !
On peut donc s'interroger sur l'existence de ce paradoxe du business du jeu vidéo : il y a assez d'acheteurs pour supporter trois fabricants, c'est indéniable, mais ce sont les studios qui n'ont pas les moyens de supporter ces trois machines. L'heure des choix a sonné : produire tout partout, procéder à une sélection de consoles (deux sur trois), ou bien accorder une vraie exclusivité. Nintendo pourrait jouer de ses propres licences : "donnez nous Tel Jeu et on vous laisse développer un jeu basé sur la franchise Blahblah". Et le signe dollar se mit à clignoter dans les yeux des comptables de nos chers développeurs-éditeurs.
Tout le monde s'est plaint au moins une fois qu'il y en avait assez de ces jeux qu'on voit partout. L'exemple de FIFA ou ISS vient à l'esprit. Pourtant, si un jeu n'est plus prévu sur une console, c'est le tollé général : tout le monde se plaint, et nous les premiers, de cette ségrégation par la console !
La politique du deux consoles sur trois ne plait donc à personne, et d'autant moins aux Nintendomaniaques dans la mesure où c'est leur console qui fait souvent les frais de ces choix conduits par la soif de profitabilité des entreprises ! Sega a fait un pas en arrière avec ses jeux de sport, et ce n'est pas le seul : Codemasters ne sait sur quel pied danser quand on parle de Colin Mc Rae sur GameCube, pour ne citer que cet éditeur !
Il faut qu'on accorde nos violons, et qu'on sache ce que l'on veut : veut-on moins de jeux mais plus d'originalité, ou bien voulons-nous du nombre sans accorder la moindre importance au fait qu'on retrouve le même jeu sur toutes les consoles ? La question prend toute son importance quand on pense que la plupart des joueurs ont deux consoles : quelle machine a le meilleur potentiel pour offrir les graphismes les plus fins, l'animation la plus fluide ? On dirait bien le GameCube, grâce à ses performances bien supérieures à une PS2 et à celles pas si différentes d'une XBox, pas vous ?
Le dossier est complexe, et on va entendre parler pendant encore longtemps des exclusivités des uns qui deviennent les jeux communs des autres. Les choses ne devraient pas s'arranger dans les prochains mois, notamment lorsque, en fonction des performances d'un titre sur une machine, un éditeur décidera de le porter sur les autres machines. Mais encore une fois, dans la guerre à l'exclusivité, Nintendo est loin d'être le plus mal placé, tant parce que de nombreux éditeurs développent pour la machine que parce que Nintendo a la chance de pouvoir soutenir ses consoles tout seul !
Nintendo : une position presque enviable.
Quand Nintendo sort un jeu, on sait qu'on ne le verra nulle part ailleurs. Mais que dire quand il s'agit d'un jeu signé Ubi Soft ou Capcom, désormais ? Tour à tour, les éditeurs se tirent dans le pied : quand les joueurs n'accorderont plus aucune importance à la notion d'exclusivité, tout le monde sera perdant. Ou presque.Car comme on vient de le voir, Nintendo, par son statut de fabricant-éditeur, dispose d'un atout de taille par rapport aux autres : Microsoft et Sony n'ont pas la chance de disposer in-house des meilleurs personnages, et surtout de personnages populaires qui peuvent tirer les ventes de consoles vers le haut. Ses profits pour 2002 le prouvent : Nintendo gagne beaucoup d'argent. Selon certains cabinets d'études, Nintendo ne vend pas ses consoles à perte, et la plupart de ses jeux sont des hits absolus vendus à des centaines de milliers d'exemplaires.
Mario, Link, Pikachu et les autres sont des valeurs sûres : on sait que si on veut les diriger à la force du pouce, c'est une console Nintendo qu'il nous faut. Qu'en est-il de jeux comme, prenons le cas des jeux que l'on connaît, Splinter Cell ou Burnout, qui après quelques mois deviennent des jeux disponibles partout, ou presque ? Autant dire que Nintendo n'est pas forcément le plus mal loti des trois fabricants actuellement en guerre sur le marché.
Privé d'exclu.
Finalement, la question n'est pas de savoir sur quelle console un jeu va sortir, mais de savoir sur quelle console il ne va pas sortir ! On le sent bien sur GameCube, sur lequel certains éditeurs rechignent à apporter leurs jeux : Codemasters assure que le projet suit son cours, mais toujours aucune nouvelle de Colin Mc Rae 3 est disponible sur PS2 et XBox, mais toujours pas sur PS2. Et que dire de Pro Evolution Soccer 2 de Konami, toujours pas disponible sur GameCube ?Le phénomène est à la mode, malheureusement la console de Big N n'est pas forcément la mieux placée quand il s'agit de tirer un trait sur une console : et l'image gamine du GameCube n'incite pas certains à s'y engager. Certains jeux d'action, certains FPS, ou encore certains jeux de sport, sont difficiles à trouver sur GameCube, tout simplement parce qu'il ne semble pas que le public de la console soit celui qui soit sensible aux productions proposées.
Mais si certains jeux viennent à manquer, on peut de réjouir d'en voir d'autres arriver, plutôt inattendus : Final Fantasy, depuis l'avènement PSX une exclusivité de cette console, va faire un passage sur GameCube avec un épisode spécial qui pourrait bien donner naissance à une nouvelle branche de la saga. Même chose du côté de la Playstation 2, avec Resident Evil Online qui ne fait pas partie de l'exclusivité accordée à Nintendo concernant la saga Resident Evil, le online et Nintendo ne faisant pas encore bon ménage.
La main au porte-feuilles
Si les fabricants veulent des exclus, ils vont devoir payer. Les fabricants, de vampires du secteur, vont en devenir les principaux bailleurs de fonds : pour qu'un jeu sorte sur une console, éditeurs, développeurs et fabricants se mettent à travailler ensemble (vraiment ensemble !), avec des financements croisés destinès à aider les uns à proposer des jeux sur les machines des derniers.Dans le cas d'Ubi Soft, il est évident que Nintendo a mis la main à la poche pour bénéficier d'une semi-exclusivité, aussi courte soit-elle. On peut aussi penser aux accords entre Nintendo et Sega pour F-Zero et Nintendo et Namco pour Starfox. Le récent accord entre Nintendo et Electronic Arts montre que Nintendo réagit et essaie de s'attirer la sympathie d'éditeurs qui pendant longtemps ont associé Big N à un suceur de royalties sans contrepartie !
On peut donc s'interroger sur l'existence de ce paradoxe du business du jeu vidéo : il y a assez d'acheteurs pour supporter trois fabricants, c'est indéniable, mais ce sont les studios qui n'ont pas les moyens de supporter ces trois machines. L'heure des choix a sonné : produire tout partout, procéder à une sélection de consoles (deux sur trois), ou bien accorder une vraie exclusivité. Nintendo pourrait jouer de ses propres licences : "donnez nous Tel Jeu et on vous laisse développer un jeu basé sur la franchise Blahblah". Et le signe dollar se mit à clignoter dans les yeux des comptables de nos chers développeurs-éditeurs.
De contradiction en contradiction
Quand on disait qu'il y avait une sacrée contradiction entre un marché suffisamment fort pour soutenir trois fabricants quand les éditeurs n'ont pas les moyens de développer partout, il ne faut pas perdre de vue le fait que les joueurs sont eux-mêmes assez contrarictoires, pour ne pas dire contrariants !Tout le monde s'est plaint au moins une fois qu'il y en avait assez de ces jeux qu'on voit partout. L'exemple de FIFA ou ISS vient à l'esprit. Pourtant, si un jeu n'est plus prévu sur une console, c'est le tollé général : tout le monde se plaint, et nous les premiers, de cette ségrégation par la console !
La politique du deux consoles sur trois ne plait donc à personne, et d'autant moins aux Nintendomaniaques dans la mesure où c'est leur console qui fait souvent les frais de ces choix conduits par la soif de profitabilité des entreprises ! Sega a fait un pas en arrière avec ses jeux de sport, et ce n'est pas le seul : Codemasters ne sait sur quel pied danser quand on parle de Colin Mc Rae sur GameCube, pour ne citer que cet éditeur !
Il faut qu'on accorde nos violons, et qu'on sache ce que l'on veut : veut-on moins de jeux mais plus d'originalité, ou bien voulons-nous du nombre sans accorder la moindre importance au fait qu'on retrouve le même jeu sur toutes les consoles ? La question prend toute son importance quand on pense que la plupart des joueurs ont deux consoles : quelle machine a le meilleur potentiel pour offrir les graphismes les plus fins, l'animation la plus fluide ? On dirait bien le GameCube, grâce à ses performances bien supérieures à une PS2 et à celles pas si différentes d'une XBox, pas vous ?
Le dossier est complexe, et on va entendre parler pendant encore longtemps des exclusivités des uns qui deviennent les jeux communs des autres. Les choses ne devraient pas s'arranger dans les prochains mois, notamment lorsque, en fonction des performances d'un titre sur une machine, un éditeur décidera de le porter sur les autres machines. Mais encore une fois, dans la guerre à l'exclusivité, Nintendo est loin d'être le plus mal placé, tant parce que de nombreux éditeurs développent pour la machine que parce que Nintendo a la chance de pouvoir soutenir ses consoles tout seul !
Il serait juste dommage que le phénomène d'isolement que l'on peut percevoir parfois s'accentue, et qu'on prive les Nintendomaniaques d'excellents jeux, tout simplement parce qu'on croit qu'ils ne sont pas faits pour eux. Développer un jeu pour deux consoles au lieu de trois est une solution de facilité qui n'est bonne pour personne, et sans doute pas pour nous, par les temps qui courent. Il ne faudra pas se plaindre si Nintendo vous ignore pendant 15 ans, après ça, n'est-ce pas Mr Square ?
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