Le logiciel : donnée essentielle !
Si la XBox est sur le papier plus puissante que la GameCube, Nintendo a de quoi convaincre plus d'un joueur que sa console est le juste choix, grâce à de nombreux jeux, tant les siens que ceux d'éditeurs tiers.
La XBox n'a bien sûr pas à se plaindre, mais Nintendo dispose très certainement du catalogue qui plaira le plus à toute la famille. On se retrouve encore sur cette limite un peu délicate dont on parlait plus haut, mais reste que les jeux resteront toujours un des meilleurs atouts de Nintendo face à cette concurrence agressive.
La presse est d'ailleurs unanime à ce sujet, et propose d'ailleurs une sélection dans laquelle les jeux Nintendo ont une belle place : le Top 10 des jeux les plus attendus compte deux jeux NGC, mais aucune jeux XBox. C'est sans doute un signe avant-coureur de ce qui va se passer dans les prochaines semaines.
Nintendo garde toujours à l'esprit l'idée qu'une console n'est qu'un moyen de proposer du jeu. Cela nous change des mastodontes multimédia auxquels Sony et Microsoft nous ont habitués. Et il faut reconnaître que de ce côté-là, Nintendo n'a vraiment rien à apprendre de ses concurrents.
En faisant de ses consoles un outil pour mieux jouer, le moins que l'on puisse dire est que Nintendo a pendant longtemps su garder une longueur d'avance en termes de gameplay, de jouabilité et de fun. Il suffit de se laisser séduire par les jeux sortis des studios Nintendo pour comprendre à quel point ces jeux sont puissants.
Et la presse ne s'y trompe pas, et désigne les titres dont on vous vante les qualités depuis fort longtemps : Luigi's Mansion est applaudi pour ses effets et ses détails d'une grande richesse, Wave Race est acclamé pour son rendu de l'eau et la qualité générale de courses, Star Wars laisse tout le monde bouche-bée. On en viendrait presque à croire que c'est le meilleur jeu de la console à ce jour, et la barre est dès le lancement placée très haut. On se félicite aussi de l'arrivée des Pikmin, dont le concept est assez novateur pour intriguer tout le monde, tandis que le look des bestioles fait craindre à certains une nouvelle invasion Pokemaniaque.
Il nous a néanmoins semblé que certains journalistes oubliaient de parler de l'essentiel, sans doute pour conforter leur théorie selon laquelle la GameCube s'adresse aux enfants, tandis que la XBox, 100% américaine, et la PS2, actuel leader, s'adressent aux adultes. On en oublierait presque que rien ne sera joué d'ici la fin de l'année, dans la mesure où c'est une période au cours de laquelle les différents protagonistes de la Grande Bataille se mettent en place.
Une année 2002 euphorique.
Tout le monde est d'accord sur ce point : c'est seulement l'année prochaine qu'aura lieu cette grande confrontation entre Sony, Microsoft et Nintendo. Sony va devoir défendre sa position de leader : avec ses 5 millions de consoles, il y a de fortes chances pour que Sony garde son avance pendant encore un bon moment.
Mais on peut compter sur Microsoft et Nintendo pour essayer de gagner le plus de terrain possible, et on peut à ce titre se poser la question suivante : lequel des deux géants réussira-t-il à s'imposer ?
C'est une question qui inquiète les investisseurs : récemment, on pouvait lire que Microsoft pourrait bien perdre plus d'un milliard de dollars sur le secteur du jeu vidéo. Ce n'est pas la première fois qu'un géant essaie de pénétrer le marché : une firme comme la Warner s'est laissée tenter par l'exercice dans les années 1980 et s'est fait très mal au porte-feuilles.
D'aucuns parient sur une chute prochaine de Nintendo. C'est sous-estimer la connaissance du marché de Big N : le jeu vidéo est l'unique business de la firme, un business qu'elle est pratiquement créé au milieu des années 1980 (la NES est sortie en 1984 au Japon, en 1985-1986 aux Etats-Unis, en 1987 en France). Autant dire que Nintendo peut se révéler maître d'une possible guerilla où tous les coups seraient permis !
Cette année, on l'a dit, chaque console mise sur le marché par Nintendo et Microsoft devrait trouver un acquéreur : Sony a créé l'an dernier les conditions idéales dont les deux nouveaux venus ont besoin. En effet, les gens ont peur de ne pas pouvoir trouver la console qu'ils désirent, ils vont donc se ruer sur la première qu'ils pourront trouver, voire les deux pour certains !
Psychologiquement, il est dévastateur de ne pas avoir la console qu'on attend depuis de si longs mois ! Ce ne sera donc pas un problème pour les deux fabricants d'annoncer fièrement dans quelques jours que les stocks sont épuisés. Maintenant faut-il encore que l'on devine qui va vendre le plus vite !
On n'aime pas les losers.
Historiquement, une console qui connaît un lancement en grandes pompes a un destin plutôt joyeux. On pourrait faire une exception avec la Nintendo 64 qui, sans être un flop, n'a pas connu le succès mérité. Les deux lancements desquels nous allons être les témoins seront très certainement un bon présage de ce qui attend les Etats-Unis dans les prochains mois sur le front du jeu vidéo.
Les gens ont cette fâcheuse tendance à se ranger du côté du plus fort. C'est dans la nature humaine sans doute. A ce titre on ne peut qu'espérer que Nintendo va frapper fort, et s'imposer comme le système le plus populaire. Il faudra donc être très attentif aux critiques qui seront disponibles dans les prochains jours concernant le système : les gens seront-ils décus, ou au contraire seront-ils particulièrement ravis des performances du système ?
En fonction de cette réaction, on verra alors un phénomène largement comparable à ce qui s'était passé dans les années 1980 concernant la NES : le bouche à oreille avait fait un travail fabuleux et conduit des millions de foyers à s'équiper de la NES. On estime qu'un tiers des foyers américains a acheté la NES à cette époque, la même proportion a acquis une Playstation ces dernières années. Bref, le record reste à battre.
C'est un travail de longue haleine, qui demande une mobilisation de toutes les énergies d'une société. Sony doit essayer de conserver son avance : la baisse de prix de la console est un premier pas pour tenter de faire résister les joueurs à la tentation de la nouveauté. Microsoft s'en fiche, du prix : la firme propose une console puissante, à laquelle on doit néanmoins contester le manque de jeux novateurs. Il reste Nintendo, qui arrive avec une console microscopique au prix mini qui saura séduire les porte-feuilles légers.
Chacun de ces arguments aura des défenseurs et des détracteurs, le plus difficile étant pour nous d'anticiper la réaction générale des acheteurs qui, c'est sûr, seront très nombreux. Le groupe d'acheteurs qui fera le plus de bruit sera celui qui fera ou non le succès d'une machine par rapport aux autres : tandis que la PS2 joue la carte de la stabilisation, la XBox et la NGC n'ont rien à perdre, et aucun des fabriquants ne lésinera sur les moyens pour nous imposer sa machine.
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