Dossier
Vous êtes tous au courant de la rumeur qui court depuis maintenant une semaine : Nintendo serait en pourparlers pour racheter Sega, pour un montant de quelques deux milliards de dollars. Au-delà du fantasme, nombreuses sont les réactions sur le forum de Puissance Nintendo qui prouvent que l'affaire passionne les foules, il y a bien des signes qui font que Nintendo pourrait bien, en effet, mettre la main sur la firme du Hérisson. Commencons tout d'abord par évoquer l'Affaire telle qu'elle a commencé, le 27 décembre...
Le New York Times lance une bombe
Une bombe. C'est vraiment ainsi que l'on peut qualifier l'article paru sur le site du New York Times : "Nintendo dit en pourparlers pour racheter Sega", paru le 27 décembre 2000, un article très bien construit qui dresse un rapide tableau de Sega, mettant en valeur ses forces et ses faiblesses. Cet article précise que Sega et Nintendo ont tous les deux démenti l'information. Pour Sega, l'idée même d'une acquisition par Nintendo est une idée "absolument saugrenue", tandis qu'un représentant de Nintendo a pour sa part éclater de rire, signalant que "dans ce secteur industriel, il y a plusieurs types de rumeurs".Pourtant, le New York Times persiste, et explique que la position actuelle de Sega la met en position de faiblesse : non seulement la société n'a pas réussi à atteindre ses objectifs, en manquant le coche de quelques 500.000 consoles en l'espace d'un an, mais en plus on se demande bien combien gagne Sega sur ses consoles en les vendant à 149$ quand le concurrent place sa machine à 300$. Les auteurs ajoutent que le PDG de Sega, Isao Okawa, essaie depuis plusieurs mois de revendre Sega, qui n'a pas gagné d'argent depuis 4 ans : en 1999, les pertes de Sega se chiffrent à 360 millions de dollars, une somme considérable quand on voit les profits insolents de ses deux concurrents Sony et Nintendo.Il faut dire que Sega n'a pas eu de chance : alors que la Dreamcast était mise sur le marché, son fournisseur de processeurs, NEC, a tellement de difficultés que le nombre de consoles mis en vente reste bas, alors que la demande est là. Le temps de rectifier le tir et surtout de corriger les défauts, voilà que Sony promeut sa Playstation 2 à tout rompre.En conséquence de quoi, ca ne va pas trè bien pour Sega. 13e éditeur de logiciels là où Nintendo domine en première position, la vache à lait que représente le logiciel n'en est pas une pour Sega, qui n'arrive donc pas à gagner d'argent. Mais ne soyons pas trop pessimistes, car finalement Sega a des forces, notamment sa division Arcade qui lui permet de dominer un marché sur lequel ses féroces concurrents sont plutôt absents, tout en s'assurant des revenus confortables avec des franchises que les Segamaniaques connaissent bien.Bref, Sega est malade, et pour le New York Times, c'est bel et bien Nintendo qui pourrait faire office de soigneur, en rachetant la société, donc, pour un montant estimé à deux milliards de dollars. Rappelons que le Directeur de Sega, un homme &agé de 74 ans et nommé M. Okawa, a injecté près de 500 millions de dollars de sa fortune personnelle dans Sega, et autant depuis sa société d'informatique CSK, détentrice de 19% du capital.Réactions
Les réactions à cet article ne se sont pas faites attendre. Immédiatement, la nouvelle a fait le tour du monde des sites dédiés au jeu vidéo, et ca c'est le bon côté des choses : on découvre alors que les Nintendomaniaques sont plutôt contents de voir Sega passer sous le giron de Nintendo. Une soif de vengeance par rapport à la concurrence sauvage du début des années 1990 ?Mais bien vite, l'article prend des proportions plus dramatiques, notamment au sein des états majors des deux sociétés concernées, mais aussi dans le milieu boursier (à voir : courbes d'évolution des cours de Nintendo et Sega et cours de l'année écoulée): l'action de Sega s'est envolée de 10% avant que sa cotation ne soit suspendue pour quelques heures, tandis que celle de Nintendo a accusé une baisse de près de 5.4%.Afin de rassurer les investisseurs, les joueurs, les oiseaux inquiets de voir Sega passer sous le giron de Nintendo, Sega et Nintendo ont rapidement réagi en publiant des communiqués, démentant tous les deux une quelconque possibilité de rachat de Sega par Nintendo.C'est Nintendo qui commence avec une déclaration pour le moins claire d'Hiroshi Yamauchi : "L'information de la presse étrangère selon laquelle notre société serait sur le point d'acquérir Sega est complètement erronée, et il n'y a aucune chance que Nintendo achète Sega". Sega est pour sa part plus prolixe, en expliquant que l'attitude du journal new-yorkais fait preuve d'un manque de sérieux, et en exigeant des excuses dans la forme traditionnelle d'un communiqué de la part du New York Times, par la plume de son Vice-Président Shunichi Nakamura et dont nous vous proposons une copie d'écran ci-dessous (c'est beau, le Japonais, non ? :-)).En dépit de ces contre-communiqués de la part de Nintendo et Sega clamant leur indignation, le New York Times n'est aucunement revenu sur ses déclarations. Cela se fait rarement, et le NYT est plutôt un journal fiable, dont les informations font l'objet de nombreuses vérifications par ses journalistes.Des signes
Alors le New York Times a-t-il pu se tromper, faire confiance à la mauvaise source, comme ca arrive parfois aux journalistes, qui ont soudain le don de propager une rumeur à la vitesse de la lumière ? C'est possible, mais c'est peu probable. La réaction si rapide de Sega et Nintendo ne peut qu'inciter à la plus grande prudence, et voici plutôt quelques unes des réponses qui peut nous faire penser que ce n'est pas si improbable que cela...Car des problèmes, Sega en a, et des indices qui ne devraient tromper personne, eh bien on en a aussi, et on vous propose de les découvrir page suivante !!!- « Page précédente
- 12
- Page suivante »
Cet article vous a intéressé ? Vous souhaitez réagir, engager une discussion ? Ecrivez simplement un commentaire.