Billet de Waluigi Castlevania (saga)
Robert Carlyle : entretien avec un vampire !
Le salon du MIPTV qui se déroulait ces jours-ci a été l'occasion pour Waluigi de rencontrer un acteur dont tout fan de Castlevania connaît la voix : Robert Carlyle, la voix de Dracula. Une interview exclusive.
Billet de Waluigi
Bonjour chers lecteurs et lectrices. Cette semaine nous vous proposons un billet un particulier, puisqu’il met en lumière (violette) un personnage singulier. Pourquoi un tel aphorisme ? Parce qu’il s’agit du très charismatique, magnétique plutôt, Robert Carlyle. Si cet acteur de films et surtout de séries télé à succès nous intéresse particulièrement, c’est parce qu’il incarne littéralement via sa voix le héros de la trilogie de Castlevania Lords of Shadow. Gabriel Belmont, alias Dracula, est hanté par l’âme du comédien. Là, tout de suite, ça devrait bien vous parler !
Nous avons eu la chance de rencontrer le comédien en entretien privé, en parallèle du MIPTV de Cannes (colloque mondial des séries télé), durant une bonne vingtaine de minutes. Robert Carlyle, Dracula, nous fait face dans une petite salle cosy. Un verre de jus de fruit posé sur la table en bois.
Ca tombe bien, nous avons un panache de questions précises à lui poser. Est-il fan de Castlevania ? Croit-il aux vampires ? Pour quelle raison incarne-t-il un personnage fantastique extrêmement proche de Dracula, dans la série Once Upon a time qui cartonne et dont il est l’un des piliers ? Que pense-t-il du cross-media, qui représente définitivement l’avenir imminent du marché du loisir… dont la convergence des genres (télé, film, jeux, app) est déjà en marche ? Réponses dans les lignes qui suivent.
Robert Carlyle, acteur pointilleux, incarne le mystérieux Mr Gold dans Once Upon a time.
C’est la facette claire du ténébreux.
Nous tenons à remercier avant cela tout spécialement l’attachée de presse et l’équipe du MIPTV, sans qui cette rencontre n’aurait pas été possible.
Né le 14 avril 1961 à Glasgow en Ecosse, Robert Carlyle est un acteur à la carrière impressionnante : il est ainsi connu pour avoir interprété des rôles très différents, dans des films comme Trainspotting, The Full Monty, Le Monde ne Suffit Pas, Les Cendres d'Angela, Le 51e État, et 28 Semaines Plus Tard... Outre son travail au cinéma, on l'a également vu participer à des séries télévisées comme Hamish Macbeth (en), The Last Enemy, Stargate Universe et dernièrement dans Once Upon a Time (que Waluigi vous conseille vraiment).
Dans les grandes lignes, Robert est né dans le quartier pauvre de Maryhill à Glasgow. Il est le fils d'Elizabeth, employée de compagnie de bus, et de Joseph Carlyle, peintre décorateur dans le bâtiment. Alors âgé de 4 ans, sa mère l'abandonne avec son père. Il a été élevé seul par ce dernier. Ensemble, ils vécurent une vie de bohème, dérivant de squat en squat. Il quitte l'école à 16 ans sans aucun diplôme ni qualification. Il enchaine les petits boulots et travaille sur les chantiers de son père comme peintre et décorateur. Intéressé par la culture, il continue participe à des cours du soir.
La passion pour le théâtre ne va pas tarder à émerger. Captivé par la lecture de la pièce d'Arthur Miller, Les Sorcières de Salem (du surnaturel héhé) qu'il reçoit en cadeau à 19 ans, Carlyle commence à s'intéresser au théâtre. Il intègre une petite troupe associative à Glasgow. Le destin et le talent de cet acteur surdoué, capable d’incarner n’importe quel personnage avec une facilité insolente avec émotions, le portera vers le succès attendu.
Être « multicarte », c’est bien un temps. Mais chassez le naturel, il revient au galop : Carlyle désormais célèbre dans son métier s’oriente vers ce qu’il aime le plus : le Fantastique. Ça tombe bien, c’est ce qui lui sied le mieux.
Sans langue de bois comme d’habitude. Et ce même si nous sommes menacé par la magie… qui a toujours un prix. Comme vous vous en doutez, l’interview ne va pas se passer comme habituellement. Bienvenue dans la quatrième dimension… !
PN : Robert Carlyle bonjour. C’est un plaisir pour nous de vous rencontrer. Nous avons eu l’opportunité à PN d’interviewer il y a quelques mois la team de Castlevania LOS. Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, autant passer à la question fâcheuse tout de suite. On laissera le meilleur pour la suite : êtes-vous aussi déçu par les mauvaises critiques du jeu ? Vous sentez-vous concerné, vu le cœur que vous avez mis à donner du sang à Dracula…
Robert Carlyle : Bonjour à tous et à toutes. Je pense avoir compris le sens sous-jacent de votre question (dit-il avec son sourire de coin de lèvres). Oui, je suis un fan de Castlevania. Du moins je le suis devenu, à force de travailler pour la licence. Je ne savais pas de quoi il s’agissait précisément avant cela. J’apprécie bien sûr les jeux vidéo. Quand ils distillent une ambiance singulière, c’est encore mieux. Les technologies de notre époque permettent cette évolution artistique. Je joue un peu, quand j’ai du temps pour me détendre, à certains titres. Des jeux plutôt simples, les Mario, Zelda… Maintenant je suis passé à Castlevania. La difficulté est corsée. Ceux qui aiment les défis seront servis avec le jeu. Il est assez long et les décors du 2 sont tous originaux par rapport au 1.
Fil rouge de notre rencontre, l’acteur a donné la voix à Dracula dans le dernier Castlevania sorti sur 3DS…
PN : Vous faites comme les politiques, vous avez répondu totalement à côté de la question. Ou du moins à une question qui venait par la suite ! Est-ce un effet volontaire ?
Robert Carlyle : Si j’étais politicien, je vous aurais dit en plus que le jeu est satisfaisant et qu’il récolte des notes très correctes sur de nombreux sites. A ce propos, le scénario sur Alucard est très bien noté !
PN : Vous faites VRP aussi, en plus de politicien (lui-dis-je bien sûr avec un ton léger, pour que tout reste bon enfant. Ce qui est le cas).
RC : Vous savez dans le métier de comédien aujourd’hui, il faut savoir tout faire. S’y connaitre en acting, réalisation, économie, média… L’époque nous demande à tous d’avoir plusieurs casquettes. Sinon on ne peut pas évoluer dans le bon sens. C’est comme ça que ça marche. On est dans la convergence des médias, surtout avec le succès d’Internet. Du reste, il est évident que sur cette trilogie je n’ai pas fait que simplement doubler le héros. J’ai rempilé parce que l’univers me plaisait. Le personnage de Dracula me parle évidemment.
RC : Je vais vous faire une petite confidence inédite : en réalité, je pense avoir découvert quelques aptitudes d’imitateur. Ça m’a beaucoup amusé, car j’ai remarqué des choses sur moi que je ne soupçonnais pas. Je n’avais jamais doublé de personnage avec une voix grave comme cela. Ma voix, je la pensais plutôt haute. Comme quoi… Sinon pour revenir à votre question, j’ai donc appris sur moi-même avec ce travail de doubleur. Cela m’a conduit à faire une introspection. Ce n’est pas comme si on joue un personnage devant des spectateurs. Ici, on est seul face à soi-même. On n’incarne pas, on est. Je ne sais pas comment vous expliquer mon ressenti par des mots simples… À force de tomber dans les turpitudes de Dracula, de parler de lui… il semble qu’on finit de parler de soi. Je n’étais pas en joie à la fin des séances de prises de son. On ne récolte pas les applaudissements courtois du public. Là on rentre chez soi, on a craché son morceau. Ça reste un travail très honorant et agréable, attention. Mais c’est décontenançant le doublage. On travaille sans filet psychologique. Il n’y a pas l’espèce de cage de Faraday agissant comme une protection mentale, que représente la scène... À moins que ce soit moi qui sois spécial… ou Dracula. Ou les deux !
RC : Nous sommes tous des êtres surnaturels ! Comment expliquez-vous que la poussière peut engendrer la vie ? La philosophie, ça vient de la terre. Nous avons en nous les mêmes molécules que le terreau qui nourrit mes plantes vertes. Comment ne pas croire au surnaturel ? C’est la base même de l’existence et un exemple d’humilité. Plus nous mettons en avant les œuvres artistiques fantastiques, plus nous parlons de nous-mêmes. Dracula, être irrationnel par excellence, est peut-être mille fois plus proche de nous de par ses sentiments de craintes et espoirs que pourrait nous le suggérer un livre entier sur la psychanalyse. Parler d’un surhomme, c’est en définitive évoquer la part la plus intime de nous-mêmes.
PN : Vous prenez le temps de vous reposer parfois, entre toutes ces questions existentielles ?
RB : Qui vous dit que je ne joue pas un jeu d’acteur là ? Peut-être suis-je totalement terre à terre (traduction d’une expression anglophone similaire). Quoique ça reviendrait au même de ce que je vous ai dit ! Je ne me prends pas la tête vous savez. Je vis en m’attelant à donner le meilleur de moi dans mon métier. Je ne sais rien faire d’autre que jouer un personnage. C’est à la fois réjouissant et triste. Ce personnage est Robert Carlyle. Il ne peut pas échapper à lui-même, et ce même en jouant la comédie où l’on ne fait que se rajouter un filtre, une surcouche. Vous voyez, finalement on peut être tous comédiens avec du travail… et surtout j’en reviens à ce que j’ai dit plus haut, le théâtre n’en est finalement jamais tant que cela… et les personnes qui en font ont un besoin vital de parler de leur vrai soi… !
« Un mortel ne peut trouver le ton totalement juste pour jouer un immortel… »
PN : C’est décidément très difficile de passer aux autres questions avec vous. On pourrait développer tous ces sujets… Pour en revenir à Dracula, il semblerait que ce personnage vous ait vraiment marqué. À moins que vous ayez eu des choses à exprimer de plus personnelles…
RC : J’ai ressenti un sentiment très particulier, ambivalent pour être précis, quand j’ai fait ce job. Il a fallu que j’incarne un immortel, que je transpire immortel… alors que je suis angoissé comme la majorité des mortels par la mort. De fait, je ne sais pas si le ton était vraiment juste. A mon sens, le doublage a manqué de précision. Un mortel ne peut pas s’exprimer comme un immortel. Pour aller plus loin, je pense que l’itération de Dracula créée par la team de LOS Mercury n’est pas si exacte non plus. Mais bon, on reste dans le divertissement. Je ne suis même pas certain que le but est de faire si réfléchir. C’est peut-être pas plus mal…
PN : On sent un brin de frustration quand vous dites cela…
RC : J’aime aller au fond des choses. C’est ainsi que je me suis permis de rajouter des phrases dans le texte que l’on m’a donné pour le doublage. Ça c’est mon travail de comédien. Dracula devait être le plus crédible possible, pour que l’illusion de l’illusion prenne. Double illusion, puisque, comme je vous l'ai, dit il ne faut pas se faire d’illusion quand on est pas le personnage qu’on incarne (sourire). C’est ainsi que je considère que l’incarnation de son propre rôle, dans un film ou une série, est le summum de notre art. On peut voir cette mise en abyme dans le film Last action Hero notamment, où Arnold Schwarzenegger joue lui-même. C’est sans doute pour moi la meilleure interprétation de toute sa carrière.
PN : Qui aime bien châtie bien ?
RC : Vous avez tout compris !
Une scène désormais culte de Once upon a Time, où le ténébreux et Cora tombent amoureux. Le Ténébreux est très proche de Dracula... mais en apparence seulement !
PN : Vous incarnez en ce moment le rôle du Ténébreux, dans la série à succès Once Upon a Time, qui réunit tous les personnages de contes dans une épopée à la fois moderne et novatrice. Après un visionnage appuyé, il apparait que votre protagoniste ressemble à s’y méprendre à Dracula. D’une part il a des pouvoirs magiques surpuissants… et ensuite il y a quelques plans de caméra qui sont affolants de ressemblance avec des scènes de Castlevania. Je prends pour exemple la contre-plongée dans la cellule où le Ténébreux s’adresse à Belle. Le ton blafard, le regard mélancolique, la veste rouge sang… C’est Gabriel Belmont en fait le personnage ! Ou alors il s’agit d’un très gros, trop gros clin d’œil.
RC : Bonne question. Si je réponds parfois à vos questions à venir à l’avance, vous vous répondez aux miennes avant même d’attendre ma réponse ! (rire plus appuyé). Il y a bien un petit clin d’œil en effet. Merci d’avoir regardé avec attention. Il faut dire que la thématique de Once est très proche de LOS2 en particulier, du fait de l’incursion dans le monde moderne réel d’êtres surnaturels. Le Ténébreux, et c’est un hasard, partage beaucoup d’éléments avec le Seigneur vampire. Un passé lourd, une mélancolie constante, l’immortalité et des pouvoirs presque sans limite qui flattent l’égo autant qu’ils peuvent dangereusement mener à la folie. Je rêvais d’incarner un personnage de conte surnaturel dans une série. C’est chose faite, mais je ne pensais pas cependant que les deux êtres seraient aussi proches. En ce sens, c’est un pur hasard. Cependant, je ne mêle pas le sang vampire à celui du magicien sombre. Ils ne sont pas jumeaux et le travail demandé dans la série n’a pas de lien dans le fond avec Castlevania. Le Ténébreux est plus malin, joueur, cocasse aussi. Il cache sa peine d’une autre façon que Dracula, plus encré dans la torpeur et les pierres de son château. Il est plus casanier alors que le ténébreux est aventureux. Le Ténébreux est davantage inventé pour divertir les spectateurs que pour angoisser comme Gabriel Belmont. Je ne le joue donc pas de la même façon. Ainsi, ma voix est plus aiguë dans Once Upon a Time. Chose que je n’ai pas fait une seule fois en trois jeux dans Castlevania !
RC : Je fonctionne aux coups de cœur vous savez. Le plus important, c’est cette étincelle qui intervient quand vous lisez un scénario qui vous plait. Les séries permettent de développer un acting sur la longueur, c’est très intéressant. Je pense m’orienter plutôt vers une nouvelle série un jour, avec un thème peut-être différent. Je suis en train d’écrire une pièce aussi. Le métier de comédien est un métier qui est très fort mais il est aussi difficile. La reconnaissance se gagne avec les années. Il n’y a pas de magie cette fois concernant cela. C’est comme tout de toute façon. Quoique finalement…
PN : Merci beaucoup Mr Robert Carlyle pour cet échange singulier avec vous. Nous vous souhaitons bonne route !
RC : Merci à vous de vous être intéressés à mon travail. Je vous souhaite une bonne continuation et mes sincères salutations aux lecteurs de Puissance Nintendo. A bientôt !
Waluigi
Un grand merci à Sandy, Audrey du MIPTV, Michael le traducteur, Xav… et bien sûr Robert Carlyle pour sa gentillesse et sa disponibilité. Rien n’aurait été possible sans les uns et les autres.
Ca tombe bien, nous avons un panache de questions précises à lui poser. Est-il fan de Castlevania ? Croit-il aux vampires ? Pour quelle raison incarne-t-il un personnage fantastique extrêmement proche de Dracula, dans la série Once Upon a time qui cartonne et dont il est l’un des piliers ? Que pense-t-il du cross-media, qui représente définitivement l’avenir imminent du marché du loisir… dont la convergence des genres (télé, film, jeux, app) est déjà en marche ? Réponses dans les lignes qui suivent.
Robert Carlyle, acteur pointilleux, incarne le mystérieux Mr Gold dans Once Upon a time.
C’est la facette claire du ténébreux.
Robert Carlyle : Le Seigneur de l’ombre se confie
Vêtu sobrement d’une veste en cuir et d’une chemise rouge, le nez aquilin et les yeux brillants, Robert Carlyle est bien dans la vie réelle un ténébreux. Pas étonnant que l’acteur d’une cinquantaine d’années incarne ce personnage éponyme dans la série Once… ainsi que le plus célèbre des vampires. Pourtant plus jeune, il n’en a pas toujours été ainsi. L’acteur s’est notamment fait connaitre avec le film Full Monty, où il incarnait un homme au chômage qui se lance dans le striptease masculin pour se sortir de l’impasse !Né le 14 avril 1961 à Glasgow en Ecosse, Robert Carlyle est un acteur à la carrière impressionnante : il est ainsi connu pour avoir interprété des rôles très différents, dans des films comme Trainspotting, The Full Monty, Le Monde ne Suffit Pas, Les Cendres d'Angela, Le 51e État, et 28 Semaines Plus Tard... Outre son travail au cinéma, on l'a également vu participer à des séries télévisées comme Hamish Macbeth (en), The Last Enemy, Stargate Universe et dernièrement dans Once Upon a Time (que Waluigi vous conseille vraiment).
Dans les grandes lignes, Robert est né dans le quartier pauvre de Maryhill à Glasgow. Il est le fils d'Elizabeth, employée de compagnie de bus, et de Joseph Carlyle, peintre décorateur dans le bâtiment. Alors âgé de 4 ans, sa mère l'abandonne avec son père. Il a été élevé seul par ce dernier. Ensemble, ils vécurent une vie de bohème, dérivant de squat en squat. Il quitte l'école à 16 ans sans aucun diplôme ni qualification. Il enchaine les petits boulots et travaille sur les chantiers de son père comme peintre et décorateur. Intéressé par la culture, il continue participe à des cours du soir.
La passion pour le théâtre ne va pas tarder à émerger. Captivé par la lecture de la pièce d'Arthur Miller, Les Sorcières de Salem (du surnaturel héhé) qu'il reçoit en cadeau à 19 ans, Carlyle commence à s'intéresser au théâtre. Il intègre une petite troupe associative à Glasgow. Le destin et le talent de cet acteur surdoué, capable d’incarner n’importe quel personnage avec une facilité insolente avec émotions, le portera vers le succès attendu.
Être « multicarte », c’est bien un temps. Mais chassez le naturel, il revient au galop : Carlyle désormais célèbre dans son métier s’oriente vers ce qu’il aime le plus : le Fantastique. Ça tombe bien, c’est ce qui lui sied le mieux.
De l’ombre à la lumière
Voilà pour la petite présentation. Le temps passe si vite, il ne reste plus qu’un petit quart d’heure passées les présentations pour nous lancer dans l’interview. L’acteur se dit « ravi » de s’adresser au lectorat de Puissance Nintendo. La dernière fois que nous étions au MIPTV, nous avons la chance de nous adresser au Terminator en personne. Finalement, « on reste dans le registre » ! Cette allocution fait sourire Dracula. Ou Rumpelstiltskin, pour ceux qui regardent la série… Sans plus attendre, voici les questions !Sans langue de bois comme d’habitude. Et ce même si nous sommes menacé par la magie… qui a toujours un prix. Comme vous vous en doutez, l’interview ne va pas se passer comme habituellement. Bienvenue dans la quatrième dimension… !
PN : Robert Carlyle bonjour. C’est un plaisir pour nous de vous rencontrer. Nous avons eu l’opportunité à PN d’interviewer il y a quelques mois la team de Castlevania LOS. Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, autant passer à la question fâcheuse tout de suite. On laissera le meilleur pour la suite : êtes-vous aussi déçu par les mauvaises critiques du jeu ? Vous sentez-vous concerné, vu le cœur que vous avez mis à donner du sang à Dracula…
Robert Carlyle : Bonjour à tous et à toutes. Je pense avoir compris le sens sous-jacent de votre question (dit-il avec son sourire de coin de lèvres). Oui, je suis un fan de Castlevania. Du moins je le suis devenu, à force de travailler pour la licence. Je ne savais pas de quoi il s’agissait précisément avant cela. J’apprécie bien sûr les jeux vidéo. Quand ils distillent une ambiance singulière, c’est encore mieux. Les technologies de notre époque permettent cette évolution artistique. Je joue un peu, quand j’ai du temps pour me détendre, à certains titres. Des jeux plutôt simples, les Mario, Zelda… Maintenant je suis passé à Castlevania. La difficulté est corsée. Ceux qui aiment les défis seront servis avec le jeu. Il est assez long et les décors du 2 sont tous originaux par rapport au 1.
Fil rouge de notre rencontre, l’acteur a donné la voix à Dracula dans le dernier Castlevania sorti sur 3DS…
Robert Carlyle : Si j’étais politicien, je vous aurais dit en plus que le jeu est satisfaisant et qu’il récolte des notes très correctes sur de nombreux sites. A ce propos, le scénario sur Alucard est très bien noté !
PN : Vous faites VRP aussi, en plus de politicien (lui-dis-je bien sûr avec un ton léger, pour que tout reste bon enfant. Ce qui est le cas).
RC : Vous savez dans le métier de comédien aujourd’hui, il faut savoir tout faire. S’y connaitre en acting, réalisation, économie, média… L’époque nous demande à tous d’avoir plusieurs casquettes. Sinon on ne peut pas évoluer dans le bon sens. C’est comme ça que ça marche. On est dans la convergence des médias, surtout avec le succès d’Internet. Du reste, il est évident que sur cette trilogie je n’ai pas fait que simplement doubler le héros. J’ai rempilé parce que l’univers me plaisait. Le personnage de Dracula me parle évidemment.
Robert Carlyle, acteur à multiples faces
PN : A ce propos, comment se sont passées les séances de doublage ?RC : Je vais vous faire une petite confidence inédite : en réalité, je pense avoir découvert quelques aptitudes d’imitateur. Ça m’a beaucoup amusé, car j’ai remarqué des choses sur moi que je ne soupçonnais pas. Je n’avais jamais doublé de personnage avec une voix grave comme cela. Ma voix, je la pensais plutôt haute. Comme quoi… Sinon pour revenir à votre question, j’ai donc appris sur moi-même avec ce travail de doubleur. Cela m’a conduit à faire une introspection. Ce n’est pas comme si on joue un personnage devant des spectateurs. Ici, on est seul face à soi-même. On n’incarne pas, on est. Je ne sais pas comment vous expliquer mon ressenti par des mots simples… À force de tomber dans les turpitudes de Dracula, de parler de lui… il semble qu’on finit de parler de soi. Je n’étais pas en joie à la fin des séances de prises de son. On ne récolte pas les applaudissements courtois du public. Là on rentre chez soi, on a craché son morceau. Ça reste un travail très honorant et agréable, attention. Mais c’est décontenançant le doublage. On travaille sans filet psychologique. Il n’y a pas l’espèce de cage de Faraday agissant comme une protection mentale, que représente la scène... À moins que ce soit moi qui sois spécial… ou Dracula. Ou les deux !
« Parler d’un surhomme, c’est évoquer notre part intime »
PN : Comment rebondir après une telle réponse… On va dire, donc, que vous êtes beaucoup dans le symbolique ou la superstition. Vous croyez au surnaturel ?RC : Nous sommes tous des êtres surnaturels ! Comment expliquez-vous que la poussière peut engendrer la vie ? La philosophie, ça vient de la terre. Nous avons en nous les mêmes molécules que le terreau qui nourrit mes plantes vertes. Comment ne pas croire au surnaturel ? C’est la base même de l’existence et un exemple d’humilité. Plus nous mettons en avant les œuvres artistiques fantastiques, plus nous parlons de nous-mêmes. Dracula, être irrationnel par excellence, est peut-être mille fois plus proche de nous de par ses sentiments de craintes et espoirs que pourrait nous le suggérer un livre entier sur la psychanalyse. Parler d’un surhomme, c’est en définitive évoquer la part la plus intime de nous-mêmes.
PN : Vous prenez le temps de vous reposer parfois, entre toutes ces questions existentielles ?
RB : Qui vous dit que je ne joue pas un jeu d’acteur là ? Peut-être suis-je totalement terre à terre (traduction d’une expression anglophone similaire). Quoique ça reviendrait au même de ce que je vous ai dit ! Je ne me prends pas la tête vous savez. Je vis en m’attelant à donner le meilleur de moi dans mon métier. Je ne sais rien faire d’autre que jouer un personnage. C’est à la fois réjouissant et triste. Ce personnage est Robert Carlyle. Il ne peut pas échapper à lui-même, et ce même en jouant la comédie où l’on ne fait que se rajouter un filtre, une surcouche. Vous voyez, finalement on peut être tous comédiens avec du travail… et surtout j’en reviens à ce que j’ai dit plus haut, le théâtre n’en est finalement jamais tant que cela… et les personnes qui en font ont un besoin vital de parler de leur vrai soi… !
« Un mortel ne peut trouver le ton totalement juste pour jouer un immortel… »
PN : C’est décidément très difficile de passer aux autres questions avec vous. On pourrait développer tous ces sujets… Pour en revenir à Dracula, il semblerait que ce personnage vous ait vraiment marqué. À moins que vous ayez eu des choses à exprimer de plus personnelles…
RC : J’ai ressenti un sentiment très particulier, ambivalent pour être précis, quand j’ai fait ce job. Il a fallu que j’incarne un immortel, que je transpire immortel… alors que je suis angoissé comme la majorité des mortels par la mort. De fait, je ne sais pas si le ton était vraiment juste. A mon sens, le doublage a manqué de précision. Un mortel ne peut pas s’exprimer comme un immortel. Pour aller plus loin, je pense que l’itération de Dracula créée par la team de LOS Mercury n’est pas si exacte non plus. Mais bon, on reste dans le divertissement. Je ne suis même pas certain que le but est de faire si réfléchir. C’est peut-être pas plus mal…
PN : On sent un brin de frustration quand vous dites cela…
RC : J’aime aller au fond des choses. C’est ainsi que je me suis permis de rajouter des phrases dans le texte que l’on m’a donné pour le doublage. Ça c’est mon travail de comédien. Dracula devait être le plus crédible possible, pour que l’illusion de l’illusion prenne. Double illusion, puisque, comme je vous l'ai, dit il ne faut pas se faire d’illusion quand on est pas le personnage qu’on incarne (sourire). C’est ainsi que je considère que l’incarnation de son propre rôle, dans un film ou une série, est le summum de notre art. On peut voir cette mise en abyme dans le film Last action Hero notamment, où Arnold Schwarzenegger joue lui-même. C’est sans doute pour moi la meilleure interprétation de toute sa carrière.
PN : Qui aime bien châtie bien ?
RC : Vous avez tout compris !
Une scène désormais culte de Once upon a Time, où le ténébreux et Cora tombent amoureux. Le Ténébreux est très proche de Dracula... mais en apparence seulement !
RC : Bonne question. Si je réponds parfois à vos questions à venir à l’avance, vous vous répondez aux miennes avant même d’attendre ma réponse ! (rire plus appuyé). Il y a bien un petit clin d’œil en effet. Merci d’avoir regardé avec attention. Il faut dire que la thématique de Once est très proche de LOS2 en particulier, du fait de l’incursion dans le monde moderne réel d’êtres surnaturels. Le Ténébreux, et c’est un hasard, partage beaucoup d’éléments avec le Seigneur vampire. Un passé lourd, une mélancolie constante, l’immortalité et des pouvoirs presque sans limite qui flattent l’égo autant qu’ils peuvent dangereusement mener à la folie. Je rêvais d’incarner un personnage de conte surnaturel dans une série. C’est chose faite, mais je ne pensais pas cependant que les deux êtres seraient aussi proches. En ce sens, c’est un pur hasard. Cependant, je ne mêle pas le sang vampire à celui du magicien sombre. Ils ne sont pas jumeaux et le travail demandé dans la série n’a pas de lien dans le fond avec Castlevania. Le Ténébreux est plus malin, joueur, cocasse aussi. Il cache sa peine d’une autre façon que Dracula, plus encré dans la torpeur et les pierres de son château. Il est plus casanier alors que le ténébreux est aventureux. Le Ténébreux est davantage inventé pour divertir les spectateurs que pour angoisser comme Gabriel Belmont. Je ne le joue donc pas de la même façon. Ainsi, ma voix est plus aiguë dans Once Upon a Time. Chose que je n’ai pas fait une seule fois en trois jeux dans Castlevania !
La magie a toujours un prix !
PN : Le temps passe vite et nous arrivons à la fin de l’interview. Que peut-on vous souhaiter aujourd’hui ? De revenir dans le théâtre plus intime comme à vos débuts… ou le cinéma plus ambitieux ?RC : Je fonctionne aux coups de cœur vous savez. Le plus important, c’est cette étincelle qui intervient quand vous lisez un scénario qui vous plait. Les séries permettent de développer un acting sur la longueur, c’est très intéressant. Je pense m’orienter plutôt vers une nouvelle série un jour, avec un thème peut-être différent. Je suis en train d’écrire une pièce aussi. Le métier de comédien est un métier qui est très fort mais il est aussi difficile. La reconnaissance se gagne avec les années. Il n’y a pas de magie cette fois concernant cela. C’est comme tout de toute façon. Quoique finalement…
PN : Merci beaucoup Mr Robert Carlyle pour cet échange singulier avec vous. Nous vous souhaitons bonne route !
RC : Merci à vous de vous être intéressés à mon travail. Je vous souhaite une bonne continuation et mes sincères salutations aux lecteurs de Puissance Nintendo. A bientôt !
Waluigi
Un grand merci à Sandy, Audrey du MIPTV, Michael le traducteur, Xav… et bien sûr Robert Carlyle pour sa gentillesse et sa disponibilité. Rien n’aurait été possible sans les uns et les autres.
Once upon A time ABC New Tv series Trailer
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Je me dis que l'auteur ne connait pas bien l'acteur, rien de bien grave ici, pourtant quelques lignes plus tard, je vois une description de la carrière du gars : "Robert Carlyle est un acteur écossais né le 14 avril 1961 à Glasgow, en Ecosse. Il est connu pour avoir participé dans des rôles extrêmement variés tels que Trainspotting, The Full Monty, Le Monde ne Suffit Pas, Les Cendres d'Angela, Le 51e État, et 28 Semaines Plus Tard, etc. ! En plus de son travail au cinéma, il est également réputé pour sa participation aux séries télévisées Hamish Macbeth (en), The Last Enemy, Stargate Universe et dernièrement Once Upon a Time (que Waluigi vous conseille vraiment)."
Et avec cette petite liste (qui omet tout de même son premier rôle dans Hitler, la naissance du mal), Carlyle ne serait connu principalement pour ses rôles de série... Je relis bien la description, je tape wikipedia, et oh ! Non, Waluigi n'a pas osé quand même ? Si si, un beau plagiat pur et simple de la page :
[url]http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_CarlyleJ'ai compris, je m'arrête là, on ne me fera pas croire cette fois que les billets sont relus.
Ce que tu ne sais pas, c'est qu'il y avait une deadline à tenir et que j'ai du rendre la copie de 14 pages en l'espace de 2 heures de temps pour qu'on profite d'une Une Lundi. C'est un sacré travail et j'ai du faire la concession de puiser les infos concernant l'acteur là où je pouvais les trouver. Oui je suis aller sur Wiki, et alors ? Tout le monde le fait. Ce qu'il faut, c'est vérifier les infos et elles ont été vérifiées. J'ai mis toute mon énergie dans l'itw, désolé de ne pas avoir été plus créatif que cela dans la page d'introduction. Faut arrêter de voir le mal partout comme ça ! J'ai vu de mes propres yeux des journalistes puiser sur Wiki sans sourcer... et dans un sens ils ont raisons car le contenu n'est pas déposé. Moi je m'en fou, c'est pas une faute professionnel dans aucune Presse. Alors tu vas toi changer le protocole journalistique ? Le jour où il y aura des droits d'auteur, ça se saura. Donc je suis en droit, c'est pas Le Monde ou IGN. Tu peux me critiquer jusqu'à demain sur ces 3 lignes sur des centaines, j'aurais pas un procès pour ça car c'est légal.
Enfin je savais très bien pour Hitler, je suis pas un abruti ça ne m'a pas échapé. Seulement, pour diverses raisons, je n'ai pas voulu le mettre en lumière sur l'article. Hitler n'a rien à faire dans le texte, car son seul nom me répugne d'une part. Et parce qu'ensuite la beauté du travail de l'acteur, à mon sens, mérite d'être mis en valeur d'une autre façon. Ca peut prêter à débat, et c'est mon opinion.
J'ai voulu vous faire plaisir en réalisant cette interview. Je sais que certains apprécieront et noteront l'audace d'avoir posé certaines questions inattendues. Tout n'est pas parfait, on est entièrement d'accord. Oui y'a des erreurs, des coquilles, des choses à apprendre toute la vie. Mais les choses ont été réalisées avec le coeur et qui plus est bénévolement sur cet article comme tout le monde le sais c'est pas une surprise. Alors un moment donné, faut aussi apprécier un MINIMUM.
Merci pour votre attention et bonne semaine parce qu'elle est loin d'être finie...
C'est quoi cet anti-nazisme primaire ?
Déjà le présenter principalement comme un acteur de série, c'est mal connaître sa carrière, mais encore une fois, ça n'est pas grave, je ne te demande pas de bien connaître Robert Carlyle pour l'interviewer. Que tes recherches sur l'acteur s'arrête à Wikipedia, ok. Mais pourquoi copier-coller quand tu peux t'en tirer avec un "D'après Wikipedia : ", ou un bon vieux "je vous conseille fortement de consulter la page Wikipedia de l'acteur pour découvrir sa filmographie, des plus intéressantes".
Tout le monde le fait ? Oui, et il est bien là le problème, si je peux le faire, je n'ai pas besoin de Waluigi pour me le mettre devant les yeux. Que d'autres "journalistes" le fassent ne te rend pas plus crédible à mes yeux.
Je me doute que pour copier les deux premiers paragraphes, tu n'as pas besoin de regarder en bas de la page Wikipedia.
Que son rôle d'Hitler ne soit pas présent n'est pas bien grave, je te l'accorde. J'ajouterai juste que tu justifies ça bizarrement, ce n'est parce qu'on ne veut pas voir certaines choses qu'il ne faut pas en parler (j'attends vivement un billet sur Wolfenstein). Et puis, en quoi est-ce que ça nuit à "la beauté de son travail" ?
Pour finir, il faudrait arrêter de balancer le mot "bénévolement" comme si c'était un argument universel à toute critique. Moi aussi je prends du temps pour lire tes articles, pour y réagir, et je ne suis pas payer pour ça, pourtant je le fais. Donc j'estime que pour être juste, j'attends un minimum d'effort sur le fond et la forme de ce que je lis, que l'auteur soit rémunéré ou non...
Je trouve ça épique.
Tu t’attendais à quoi de la part de Waluigi, ce personnage fourbe et malveillant de Nintendo ? Le fait qu’il copie Wikipédia est la moindre des choses quand on connaît la lâcheté du personnage voyons… Tu as vu sa tronche ?
[img]C'est vrai quoi ! Ils ont fait des bonnes choses aussi... Aïe, non pas les ch'veux !